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J. LEBAUDY, H. GOURAUD, MARTIN-LAUZER.

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1945.

DE LA

On souscrit

AU BUREAU DU JOURNAL, RUE DE L'UNIVERSITÉ, 30,

A PARIS.

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On croyait jadis, et quelques médecins qui partagent à cet égard les préjugés du vulgaire. croient encore aujourd'hui, que la gale provenait, comme les affections dartreuses, d'une cause humorale qui pouvait la provoquer, l'entretenir, la reproduire, donner lieu à des accidents dits de rétrocession ou de répercussion, si l'éruption était supprimée sans précautions, laisser après la guérison apparente de l'éruption des traces plus ou moins profondes dans l'économie!.. Et, pour la plupart des praticiens du siècle dernier, une médication générale plus ou moins complexe était nécessaire pour combattre et annihiler le virus psorique.

Remarquons cependant que, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, il s'est toujours trouvé des partisans d'une opinion plus saine et plus en harmonie avec les faits, lesquels regardant avec juste raison la gale comme une maladie accidentelle, apportée du dehors, susceptible de guérir rapidement et radicalement par des remèdes fort simples, négligeaient toutes les précautions conseillées par les autres médecins, ne partageaient aucune des inquiétudes qu'ils s'étaient plu à répandre dans l'esprit du vulgaire, et n'employaient que quelques topiques pour guérir la gale.

Ainsi, tandis que Galien prescrivait l'usage des purgatifs, du régime et de diverses précautions, Celse se bornait à conseiller les bains et l'onguent soufré.

Ainsi, dans le siècle dernier, Richard Mead,

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LA FACULTIE

(1) Nous avons déjà publié dans ce journal plusieurs articles dermatologiques empruntés, soit aux cliniques de M. GIBERT, soit aux leçons pratiques qui composent son cours d'été annuel à l'hôpital Saint-Louis. On trouvera notamment, dans les numéros de juillet et d'août 1844, un exposé complet de la thérapeutique spéciale des dartres (ou mieux de l'espèce eczéma, qui est pour ainsi dire le type des affections dartreuses). Aujourd'hui nous reproduisons (en extrait) l'une des leçons récentes du cours de cette année, qui a pour sujet la maladie de la peau la plus commune et la plus répandue, celle sur laquelle il est le plus important peut-être que tous les praticiens aient des notions exactes. (N. D. R.)

éclairé par les expériences microscopiques sur l'acarus communiquées par Cosimo Bonomo à Fr. Redi, soutenait énergiquement, contre l'opinion générale des médecins de son temps, que les remèdes extérieurs suffisaient pour guérir radicalement la gale.

Lorry, en rapportant l'opinion de R. Mead, commence par déclarer que les médecins ont singulièrement abusé de l'hypothèse qui tend à expliquer la théorie de la contagion par la présence de petits animaux parasites microscopiques. Toutefois il admet, comme digne de foi et comme pouvant faire autorité, l'opinion de R. Mead, mais il hésite encore à regarder la gale comme une affection externe et accidentelle. Bien plus, tout en s'efforçant de lutter contre les préjugés de son temps relatifs à la gale dite spontanée, à la gale épidémique, à la gale rentrée, etc., il persiste à croire au danger de la gale négligée, invélérée et mal trailée. Il cite même des exemples de manie, d'asthme, de phthisie, de cachexie mélancolique, suites de gale répercutée. Enfin, il rapporte l'observation suivante comme exemple du danger de cette répercussion :

« J'ai vu, dit-il, une jeune fille qui, par » suite de la répercussion de la gale, était >> atteinte d'une fièvre aiguë avec toux conti»nuelle, accidents qui faisaient craindre pour » ses jours; cependant cette jeune fille se ré>> tablit complètement, après qu'on l'eut re» vêtue, pendant l'espace d'une nuit tout » entière, de la chemise d'un galeux. »

Les dermatologues modernes, d'accord en cela avec Jos. Franck, regardent la doctrine de la rétrocession de la gale comme une théorie qui répugne à la saine raison, et je crois, pour ma part, avec cet auteur éclairé, qu'il est arrivé plus d'une fois que les accidents attribués par le vulgaire à la rétropulsion de la gale étaient dus à l'action sur l'économie de remèdes violents et intempestifs. J'ajoute qu'il arrive pour la gale ce qui se voit dans toutes les maladies cutanées chroniques, c'est-à-dire que tout mouvement febrile violent, que toute maladie intercurrente un peu grave, peut suspendre l'éruption, la faire disparaître pour un temps, et que par une fausse interprétation donnée à des faits de cette nature on a cru à une répercussion, à une rétropulsion qui n'existait réellement pas.

La résurrection de l'acarus opérée en 1834

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