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ron d'Hoogvorst, Félix de Mérode, Gendebien, Frédéric de Sécus et Palmært.

Le roi des Pays-Bas en apprenant l'insurrection qui avait éclaté à Bruxelles, donna l'ordre de diriger des troupes sur cette ville. Les princes, fils du roi, adressèrent une proclamation à la population portant qu'ils entreraient à Bruxelles suivis d'une force militaire chargée de soulager le service de la bourgeoise; mais qu'il fallait, avant tout, que les couleurs séditieuses fussent abandonnées et remplacées par celle de la maison d'Orange.

Après avoir écouté la lecture de cette proclamation, qui fut faite, par les autorités, du haut du balcon de l'hôtel de ville, le peuple cria aux armes! et ce cri fut entendu à Louvain, à Liège, à Verviers, à Mons, à Anvers, à Gand, à Tournay, etc.

Des pétitions nombreuses furent adressées au roi pour réclamer le renvoi des ministres : elles restèrent sans effet. Toutefois, les princes revinrent à Bruxelles. Le prince d'Orange, héritier de la couronne, prit l'engagement de porter au roi le vœu « qu'il plût à S. M. d'ordonner une séparation » administrative de la Belgique et de la Hollande, sous le » sceptre des Nassau »: le roi y répondit en faisant savoir, par une proclamation, en date du 9 Septembre, que le concours légal des États-Généraux ferait justice des prétentions exprimées. Une grande effervescence fut la suite de cette réponse on créa, à Bruxelles, le 11 Septembre, une commission de sûreté publique composée de sept membres.

Les États-Généraux s'ouvrirent: ils décidèrent la séparation administrative. Le prince d'Orange auquel une députation fut envoyée, fit connaître qu'il n'entrerait à Bruxelles, pour y détruire l'anarchie, que lorsque les couleurs brabançonnes seraient abandonnées : cette déclaration fut le signal du combat. Le colonel français Mellinet et le général

Juan van Halen se mirent à la tête des Belges qui se présentèrent armés en grand nombre, et repoussèrent, dans toutes les directions, les Hollandais qui eurent à supporter une perte de quatre mille hommes en tués et en blessés.

Un gouvernement provisoire fut institué; il déclara la séparation absolue et l'indépendance de la Belgique. Le prince royal, muni des pouvoir du roi, s'efforça vainement, d'obtenir le gouvernement de la Belgique. Des tentatives eurent lieu pour opérer une réunion avec la France.

Le congrès national se réunit le 10 Novembre, et le 18, l'indépendance fut solennellement proclamée, sous la présidence de M. Surlet de Chokier.

Le 22, on adopta la forme monarchique, et le 24 on prononça l'exclusion du trône de la famille royale de Nassau.

Le dépouillement du scrutin pour l'élection du souverain donna, sur 192 votants, au duc de Nemours, second fils du roi Louis Philippe I, 97 voix, au duc de Leuchtenberg 741), à l'archiduc Charles 212): une députation du congrès fut envoyée à Paris, pour y porter le résultat du scrutin : le roi Louis Philippe refusa la couronne offerte à son fils.

Le 20 Février 1831, M. Surlet de Chokier fut nommé regent du royaume.

Le 4 Juin, on procéda à l'élection d'un roi: le duc Léopold de Saxe-Cobourg 3) fut appelé au trône: il accepta la

1) Eugène de Beauharnais, ancien vice-roi d'Italie, prince de Venise, successeur désigné par l'empereur Napoléon, du grand-duc de Francfort, prince-primat.

2) Archiduc Charles d'Autriche, né en Mai 1771, mort le 30 Avril 1847. 3) Le roi Léopold est né le 18 Décembre 1790. Veuf de la princesse Charlotte, fille du roi George IV d'Angleterre, il a épousé, le 9 Août 1852, la princesse Louise, fille du roi Louis Philippe I. Son fils aîné, héritier de la couronne, duc de Brabant, a épousé, le 22 Août 1853, l'archiduchesse Marie, fille de feu l'archiduc Joseph, palatin de Hongrie; le second fils du roi Léopold est né le 24 Mars 1837, et porte le titre de comte de Flandre.

couronne de Belgique, le 12 Juillet, et fit son entrée solennelle à Bruxelles, le 21 du même mois. 1)

Le 2 Août suivant, les Hollandais font irruption en Belgique les Français y pénétrent, de leur côté, le 9, et les Hollandais évacuent le territoire belge à l'exception de la citadelle d'Anvers.

Un traité qui fut signé à Londres le 15 Novembre 1834, pour la séparation de la Belgique et de la Hollande, par les plénipotentiaires des cours d'Autriche, de France, de la GrandeBretagne, de Prusse, de Russie et de Belgique, prescrivait l'évacuation de la forteresse d'Anvers par la garnison hollandaise. 2)

Le 14 Décembre suivant, une convention signée à Londres entre les mêmes plénipotentiaires prononçait la démolition de diverses forteresses belges, notamment Menin, Ath, Mons, Philippeville et Marienbourg.

N. I.

Convention entre l'Autriche, la Grande-Bretagne, la Prusse et la Russie, d'une part, et la Belgique, de l'autre, relative aux forteresses belges, signée à Londres, le 14 Décembre 1834.

Art. I. En conséquence des changements que l'indépendance et la neutralité de la Belgique ont apportés dans la situation militaire de ce pays, ainsi que dans les moyens dont il pourra disposer pour sa défense, les hautes parties contractantes conviennent de faire démolir, parmi les places fortes élevées, réparées ou étendues dans la Belgique depuis

1) Sur 177 votants le roi Léopold a été appelé au trône par 152 votes. Cent quatre-vingt-seize membres étaient présents; 19 se sont abstenus; la majorité en faveur du prince a donc été de 25.

2) Nous ne reproduisons pas ce traité que l'on peut considérer, en quelque sorte, comme le traité préliminaire de celui qui fut conclu, entre la Belgique et les Pays-Bas, le 19 Avril 1839: en effet, celui-ci, par lequel nous terminerons cet article, est, à de légères différences près, la copie du premier.

1815, en tout ou en partie, aux frais des cours de la GrandeBretagne, d'Autriche, de Prusse et de Russie, celles dont l'entretien ne constituerait désormais qu'une charge inutile.

D'après ce principe, tous les ouvrages de fortifications des places de Menin, Ath, Mons, Philippeville et Marienbourg, seront démolis dans les délais fixés par les articles cidessous.

Art. II. L'artillerie, les munitions, et tous les objets qui font partie de la dotation des places fortes dont la démolition a été arrêtée dans l'article précédent, seront retirés desdites places dans le délai d'un mois à compter de la ratification de la présente convention, ou plus tôt, si faire se peut, et transportés dans les places qui doivent être maintenues.

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Art. III. Dans chacune des places destinées à être démolies, il sera procédé de suite à la démolition de deux fronts, ainsi que des ouvrages qui se trouvent en avant de ces fronts, et des moyens d'inondation qui serviraient à les couvrir, de manière que chacune de ces places puisse être regardée comme ouverte moyennant cette démolition, qui sera effectuée dans le délai de deux mois après la ratification de la présente convention.

Quant à la démolition totale des ouvrages de fortification des places désignées ci-dessus, elle devra être terminée le 31 Décembre 1838.

Art. IV. Les forteresses de la Belgique qui ne sont pas mentionnées dans l'article de la présente convention comme destinées à être démolies, seront conservées. S. M. le roi des Belges s'engage à les entretenir constamment en bon état.

Art. V. Dans le cas où, à la suite du décompte qui sera établi, les quatre cours (ou l'une d'elles) se trouvaient avoir à leur disposition un résidu des sommes originairement affectées au système de défense de la Belgique, ce résidu sera remis à S. M. le roi des Belges, pour servir à l'objet auquel lesdites sommes avaient été destinées.

Art. VI. Les cours de la Grande-Bretagne, d'Autriche, de Prusse et de Russie se réservent de s'assurer, aux termes fixés dans les articles I et III, de l'exécution pleine et entière desdits articles.

Art. VII. La présente convention sera ratifiée, etc.

Le roi Guillaume s'étant refusé à accepter les dispositions du traité du 15 Novembre 1831, une convention fut conclue, le 22 Octobre 1832, entre la France et la GrandeBretagne; elle porte en principe, que si le roi se refuse à prendre les engagements indiqués dans l'art. I de ladite convention, l'embargo sera mis sur tous les navires hollandais, et que la citadelle d'Anvers sera assiégée si, le 13 Novembre, elle n'a pas été évacuée.

No. II.

Convention, entre la France et la Grande-Bretagne, pour l'exécution du traité du 15 Novembre 1831, concernant la séparation de la Belgique et de la Hollande, signée à Londres, le 22 Octobre 1832.

Art. I. S. M. le roi des Français et S. M. le roi du royaume uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande notifieront à S. M. le roi des Pays-Bas et à S. M. le roi des Belges, respectivement, que leur intention est de procéder immédiatement à l'exécution du traité du 13 Novembre 1831, conformément aux engagements qu'ils ont contractés; et, comme un premier pas vers l'accomplissement de ce but, leursdites Majestés requerront S. M. le roi des Pays-Bas de prendre, le 2 Novembre au plus tard, l'engagement de retirer, le 12 dudit mois de Novembre, toutes ses troupes des territoires qui, par les premier et second articles dudit traité, doivent former le royaume de la Belgique, dont les parties contractantes à ce traité ont garanti l'indépendance et la neutralité.

Et leursdites majestés requerront aussi S. M. le roi des Belges de prendre, le 2 Novembre de la présente année au plus tard, l'engagement de retirer le 12, ou avant le 12 dudit mois de Novembre, toutes ses troupes des territoires de S. M. le roi des Pays-Bas; de façon qu'après le 12 Novembre il n'y ait aucunes troupes néerlandaises dans les limites du royaume de Belgique, ni aucunes troupes belges sur le territoire du royaume des Pays-Bas; et LL. MM. le roi des Français et le roi du royaume uni de la Grande-Bretagne et d'Ir

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