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LA CRITIQUE

DE

L'ESCOLE DES FEMMES

COMEDIE

A LA REYNE MERE

MADAME,

E sçay bien que VOSTRE MAJESTÉ n'a que faire de toutes nos dedicaces, et que ces prétendus devoirs dont on luy dit élegamment qu'on s'acquitte envers elle sont des hommages, à dire vray, dont elle nous dispenseroit tres-volontiers. Mais je ne laisse pas d'avoir l'audace de luy dédier La Critique de l'Escole des Femmes, et je n'ay pû refuser cette petite occasion de pouvoir témoigner ma joye à VOSTRE MAJESTÉ sur cette heureuse convalescence qui redonne à nos vœux la plus grande et la meilleure Princesse du monde, et nous promet en elle de longues années d'une santé vigoureuse. Comme chacun regarde les choses du costé de ce qui le touche, je me réjouis, dans cette allegresse generale, de pouvoir encore obtenir l'honneur de divertir VOSTRE MAJESTÉ, Elle, MADAME, qui prouve si bien que la veritable devotion n'est point contraire aux honnestes divertissemens; qui de ses hautes pensées et de ses importantes occupations descend si humainement dans le plaisir de nos spectacles, et ne dédaigne pas de rire de cette mesme bouche dont elle prie si bien Dieu. Je flatte, dis-je, mon esprit de l'esperance de cette gloire; j'en attens le moment avec toutes les impatiences du

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monde, et, quand je joüyray de ce bonheur, ce sera la plus grande joye que puisse recevoir,

MADAME,

De Vostre Majesté,

Le tres-humble, tres-obeïssant et tres-fidelie serviteur et subjet,

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