Voltaire et Gresset

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H. Yvert, 1889 - 43 pages

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Page 21 - EN France, on fait, par un plaisant moyen, Taire un auteur, quand d'écrits il assomme : Dans un fauteuil d'académicien, Lui quarantième on fait asseoir cet homme ; Lors il s'endort et ne fait plus qu'un somme : Plus n'en avez prose, ni madrigal. Au bel esprit ce fauteuil est, en somme, Ce qu'à l'amour est le lit conjugal.
Page 13 - Je n'ai point lu les Adieux aux révérends pères; mais je suis fort aise qu'il les ait quittés. Un poète de plus et un jésuite de moins, c'est un grand bien dans le monde.
Page 28 - D'être au collège un bel esprit mondain , Et dans le monde un homme de collège ; Gresset dévot ; long-temps petit badin. Sanctifié par ses palinodies, II prétendait avec componction Qu'il avait fait jadis des comédies Dont à la Vierge il demandait pardon. » — «.Gresset se trompe , il n'est pas si coupable ; Un vers heureux et d'un tour agréable Ne suffit pas ; il faut une action , De l'intérêt , du comique, une fable, Des mœurs du temps uu portrait -véritable , Pour consommer cette...
Page 25 - Dcspréaux, et qui, regardant leurs devoirs comme un ennui, l'oisiveté comme un droit, leur résidence naturelle comme un exil, venaient promener leur inutilité parmi les écueils, le luxe et la mollesse de la capitale, ou venaient ramper à la cour et y traîner de l'ambition sans talents, de l'intrigue sans affaires, et de l'importance sans crédit.
Page 19 - Tronchin pour médecin et pour ami : vous ne trouvez pourtant que mal sur la terre; et moi, homme obscur, pauvre, et tourmenté d'un mal sans remède , je médite avec plaisir dans ma retraite , et trouve que tout est bien. D'où viennent ces contradictions apparentes? Vous l'avez vous-même expliqué : vous jouissez , mais j'espère; et l'espérance embellit tout.
Page 12 - J'en conviendrai , de ces dieux du Permesse N'atteignant point les talents enchanteurs, Et défendu par ma propre foiblesse, Je n'aurois pas à craindre leurs malheurs. Eh! que sait-on? un simple badinage Mal entendu d'une prude ou d'un sot , Peut vous jeter sur un autre rivage : Pour perdre un sage il ne faut qu'un bigot.
Page 8 - Dans vos leçons j'ai puisé ces maximes : Puissent vos lois se lire dans mes rimes ! Si, trop sincère en traçant ces portraits, J'ai dévoilé les mystères secrets, L'art des parloirs, la science des grilles, Les graves riens, les mystiques vétilles, Votre enjoûment me passera ces traits.
Page 19 - ... lettre. Rassasié de gloire, et désabusé des vaines grandeurs, vous vivez libre au sein de l'abondance; bien sûr de votre immortalité, vous philosophez paisiblement sur la nature de l'âme; et si le corps ou le cœur souffre, vous avez Tronchin pour médecin et pour ami : vous ne trouvez pourtant que mal sur la...
Page 25 - ... si l'emphase capable , qui empâte d'un égal ennui le riche parleur et le pauvre auditoire , si l'importance qui endort , sont réellement bonnes à quelque chose pour l'esprit , l'amusement , et la santé des bonnes gens qui écoutent, je passe toute condamnation. Au reste il n'est pas fort étonnant qu'un triste provincial , un sauvage de Picardie , enseveli depuis près de quinze années dans ses bois , n'en sache pas davantage sur Paris et sur la couleur actuelle du temps : il ne falloit...

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