Images de page
PDF
ePub

régences, à condition que pareillement la somme de 50 liv. attribuée à la chaire d'anatomie ensemble les droits de l'assistance aux examens des aspirants à l'art de chirurgie, des sages-femmes et tous autres droits émolumans et revenus tant présens qu'à venir que lad. chaire peut prétandre seront partagés de même également entre les trois susd. régences, nous requérant veu que la matière est importante d'en délibérer.

» Sur quoy, Nous docteurs en médecine après avoir mûrement délibéré sur la proposition dudit Sr Doyen avons unanimement convenu qu'elle étoit avantageuse à la Faculté et utile au public et qu'il faloit en conséquence supplier très humblement le Roy de vouloir accorder des lettres patantes adressées au Parlement de Toulouse et partout ailleurs ou besoin sera par lesquelles il soit ordonné que les emolumens et revenus casuels quels qu'ils puissent être seront communiqués à la régence d'anatomie et chirurgie pour en prendre sa part et portion de la même manière que les autres et qu'au surplus les gages des deux régences de médecine qui en ont déjà deviendront communs à la sud. régence et seront divisés en trois portions égales qui céderont au profit de chacune desd. trois régences, à condition que lesd. deux régences de médecine auront réciproquement chacune le tiers de 50 liv. ensemble des droits de l'assistance aux examens des aspirans en chirurgie, sages-femmes et des autres droits émolumens et revenus tant présens qu'à venir, que la régence d'anatomie et chirurgie peut prétandre.

« A cause de quoy et pour parvenir à un dessein si louable avons chargé le secrétaire de notre Faculté d'insérer la présente délibération dans nos registres et d'en fournir un extrait en forme au Sr de Pié, Doyen sur lequel il puisse solliciter l'espédition des lettres, de quoy nous luy donnons en tant que de besoin toute charge et pouvoir, à condition que les frais et dépans qu'il conviendra exposer à cet effet seront pris sur les revenus desd. trois régences entre lesquelles le présent règlement est fait, et seront également départies entr'elles. Délibéré à Toulouse dans la salle des RR.-PP. Augustins le 12 may 1712.

Depié Doyen, Boé sous-doyen, Mihet, Bonneau, Dayries, Damiel, Caissel de Saint-Vincent, Dugay, Borrust, Perpessac, Barrère, Barrère, Delort, Cazeneuve, Druilhe, Danal, Labroquère, Touron, Samedies et Astruc, ainsi signés à l'original dont le présent extrait a été expédié. J'ay l'original en mon pouvoir.

« DE PIE, Doyen, Signé1. »

Une déclaration du Roy, du 3 septembre 1712, approuva la Délibération du 16 mai, en ordonnant que tous les gages et revenus des trois Professeurs en médecine de l'Université de Toulouse, seraient partagés également entre eux.

« Nous avons été informez par les Docteurs de la Faculté de Médecine de l'Université de Toulouse, que la modicité des revenus attribuez à la chaire

1 Arch. départ., Série E, liasse 1168.

CHRON. DE LA FAC. DE MÉD.

16

d'anatomie et chirurgie de cette Faculté, dont les fonctions étoient très im portantes, les avoit engagez à s'assembler le 12 mai dernier, pour délibérer sur les moyens qu'ils pourroient nous proposer pour procurer une rétribution honnête à celui qui seroit pourvû de cette chaire qui étoit vacante pour lors; que rien ne leur avoit paru plus convenable, que de lui faire part des gages et émolumens considérables attribuez aux deux anciennes chaires de médecine de la même Université, qui étoient aussi vacantes pour lors: ce que lesdits Docteurs en médecine nous auroient supplié très humblement de vouloir bien ordonner par une Déclaration, nonobstant l'opposition qui avoit été formée à ladite Délibération par les Recteurs et Professeurs des autres Facultez de ladite Université, qui n'avoient ni titre ni qualité, ni même aucun intérêt de s'y opposer; à quoi nous nous serions portez d'autant plus volontiers, que ceux qui ont été pourvûs depuis peu des deux anciennes chaires de médecine, ont consenti de partager tous leurs gages, revenus et émolumens avec le Professeur d'anatomie et chirurgie; et que nous sommes persuadez d'ailleurs que le Public en retirera un grand avantage, parce que dès que ce Professeur aura un revenu suffisant pour s'entretenir honnêtement, il pourra s'appliquer uniquement à remplir toutes ses fonctions.

» A ces causes... déclarons et ordonnons, voulons et nous plaît que jusqu'à ce que nous ayons attribué un fond suffisant à la Chaire d'Anatomie et Chirurgie de l'Université de Toulouse, tous les gages, revenus, profits et émolumens des deux anciennes chaires en médecine de ladite Université, soient partagez en trois portions égales entre les deux Professeurs des dites chaires et celui d'anatomie et de chirurgie; à condition néanmoins que les cinquante livres de gages attribuez au Professeur d'anatomie, ensemble tus les droits qui lui sont dûs pour son assistance aux examens des aspirans en chirurgie et des sages-femmes, et généralement tous les autres droits et émolumens qui lui appartiennent, seront aussi partagez en trois portions égales entre lui et les deux Professeurs des anciennes chaires de médecine de cette Université1... » (Enregistré au Parlement de Toulouse le 23 septembre 1712.)

Sur ces entrefaites, Astruc avait été nommé le 12 juillet 1712, la place de Toussan:

[ocr errors]

1712 - 22 juillet. « Louis..., à tous ceux qui ces présentes verront, salut. La chaire de professeur en médecine de l'Université de Toulouse dont estoit pourveu le sieur Toussan ayant vaqué par son decez, elle auroit esté mise à la dispute par les formes prescrites par nostre édit du mois de mars, de l'année 1707, en exécution duquel, les disputes finies, ladite Université auroit procédé à 'a nomination des sujets les plus dignes de remplir cette place et en auroit dressé procès-verbal le deuxième juillet dernier qu'elle auroit envoyé au sieur Marquis de la Vrillère, secrétaire d'Etat duquel nous ayant fait rapport, et estant d'ailleurs informés de la capacité suffisance et affection à notre service du Sr Jean Astruc, nous avons eu bien agréable qu'il remplisse ladite chaire.

1 Recueil d'Edits, Ordonnances, Arrêts, III, 574.

A ces causes et autres à ce nous mouvans, nous avons audit Jean Astruc donné et octroyé, donnons et octroyons par les présentes signées de notre main, ladite chaire de professeur en médecine de l'Université de Toulouse pour l'avoir tenir et doresnavant exécuter en jouyr et uzer avec honneurs, authorité, prérogatives, prééminences, franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et émolumens y appartenans fels et semblables qu'en a jouï

[graphic][merged small][merged small]

ou doit jouir ledit sieur Toussan, tant qu'il nous plaira: Si donnons commandement à nos amés les Recteur, Doyen et professeurs en l'Université de Toulouse et en cas de refus au premier Juge royal sur ce requis que estant apparu des bonne vie, mœurs, religion dudit sieur Astruc et de lui pris et receu le serment en tel cas requis et accoutumé, ils le mettent et instituent ou fassent mettre et instituer de par nous en possession et jouissance de ladite chaire de professeur en médecine et d'icelle ensemble de tout ce qui en dépend, le faisant jouir et user pleinement et paisiblement; luy donnant place et voix délibérative ainsi qu'aux autres professeurs... Mandons en outre

à nos amés et féaux les présidents et trésoriers généraux de France à Toulouse que les gages et droits qui peuvent appartenir à ladite charge, ils ayent à faire payer et deslivrer doresnavant par chacun an audit sieur Astruc aux termes et en la manière accoutumée... Donné à Fontenebleau le 22e jour de juillet 1712.

[ocr errors]

L'inscription suivante placée au bas de son portrait, qui fait partie de la Galerie de la Faculté, nous donne les diverses périodes de son existence :

« Joannes Astruc med. prof. Tolosæ. anno 1712: Monspelii anno 1716 : Poloniæ regis archiater anno 1729; salub. cons. reg. socius in coll. regio Paris. prof. anno 1731. Obiit anno 1766, ætatis suæ 82. Vir capitol. an. 1731. »

Astruc nous a laissé sa propre biographie dans ses Mémoires pour servir à l'Histoire de la Faculté de Médecine de Montpellier, où il avait fait ses études et où, plus tard, il devint professeur. Mais elle contient des erreurs de date qu'il faut attribuer soit aux typographes, soit à Lorry qui édita ses Mémoires. Nous rapportons quand même cette notice biographique que nous complèterons par des notes prises dans l'Eloge historique, placé par Lorry en tête des Mémoires et par nos recherches.

« Jean Astruc, de Sauve, dans le diocèse d'Alais.

Il étudia en Médecine dans la Faculté de Montpellier et parvint au Doctorat, dont il reçut les marques au commencement de l'an 1703. Il fréquenta ensuite les exercices des Écoles et fit des Cours particuliers d'Anatomie. Quand Chirac fut appelé par le Duc d'Orléans pour le suivre à l'armée, il le chargea de faire ses leçons en son absence, en qualité de substitut, ce qui fut agréé par la Faculté. Il remplit le même emploi les trois années suivantes 1707, 1708 et 1709.

Ayant appris qu'on alloit ouvrir un Concours dans l'Université de Toulouse en 1710 pour remplir trois chaires de médecine, qui étoient vacantes, il y alla, fut admis au concours et choisi pour la chaire d'anatomie qu'il souhoitoit; et sur les provisions qu'il obtint, il en prit possession en 17112.

Quoique cet établissement fut avantageux, l'amour pour la Faculté de Montpellier, dont Astruc étoit occupé, l'engagea à faire solliciter Chirac, qui

1 Arch. départ., Série E, reg. 1160. Copie de Lettres patentes dans une Délibétion des maîtres chirurgiens du 20 janvier 1713.

2 Tout au plus y avait-il deux chaires vacantes en 1710, celle d'anatomie et une de médecine. Dufaur et Courtial, titulaires des deux autres chaires, étaient vivants encore en 1711. Mais, en 1712, il y en avait certainement trois. Celle de Toussan était encore vacante le 12 mai (voir la Délibération de ce jour), donc Astruc ne l'occupait pas.

étoit alors premier médecin du Prince Régent, à lui donner sa survivance, à quoi il consentit; et sur les provisions qu'il lui envoya, Astruc fut reçu dans la Faculté en 1715.

Astruc, en qualité de Survivancier, ne jouissoit pas des émolumens de la place mais la chaire dont jouissoit Jacques Chastelain, second fils de Jean Chastelain, ayant vacqué par sa mort, Astruc la sollicita, l'obtint et en prit possession en 1716. Il devint par là professeur en titre. Enfin étant allé à Paris pour affaires, on lui proposa, après quelques mois de séjour, un établissement qui lui parut convenable et qu'il accepta. Il se démit de la chaire de Montpellier et on le nomma Professeur en médecine au Collège Royal de France, emploi qu'il a occupé jusqu'à sa mort. »

Lorry fait naître Astruc le 19 mars 1684: il étudie à Montpellier, est reçu maître ès arts en 1700, bachelier en médecine en 1702, licencié la même année au mois d'octobre et docteur le 25 janvier 1703. En 1710, il avait déjà publié deux ouvrages qui attirèrent l'attention sur lui.

Il obtint la chaire d'anatomie à Toulouse peut-être à la fin de l'année 1710, si Toussan était mort à cette époque mais les Lettres patentes pour son installation ne lui furent octroyées qu'au mois de juillet 1712. Il ne figure d'ailleurs pas à la Faculté avant novembre 17121 et il est encore mentionné comme présent aux actes des bacheliers, licenciés et docteurs et aux actes des aspirants chirurgiens jusqu'au 12 décembre 17163. Il commence à enseigner à Montpellier en 1717, à la place de Chirac. En 1729, il quitte Montpellier et devient médecin du Roi de Pologne. Mais il revient en France. En 1731, la ville de Toulouse le nomme Capitoul « Il y avoit enseigné l'anatomie, dit Lorry, qui y étoit oubliée; il avoit rétabli l'amphithéâtre anatomique, en avoit orné le frontispice de très beaux vers latins. >>

Le Roi qui, dès 1720, lui avait accordé une pension de 700 livres et l'avait nommé Inspecteur des eaux minérales de Languedoc, le nomme en 1730 médecin consultant et, l'année suivante, lui donne au Collège de France la chaire de Geoffroy. En 1743, célèbre par ses écrits, il est reçu régent à la Faculté de Médecine de Paris avec des honneurs inaccoutumés il occupe cette charge jusqu'à sa mort, le 5 mai 1766. Il était âgé de quatre-vingt-deux ans. La longue liste de ses écrits embrasse une période de soixante-cinq

1 Arch. municip., Reg. des Inscriptions.

2 Arch. de la Fac. de Droit, reg. 121 et 11. M. Caubet, op. cit., le fait enseigner à Toulouse de 1710 à 1715.

3 Arch. départ., Série E, reg. 1160.

4 Du Mège, op. cit., p. 452.

« PrécédentContinuer »