Le crépuscule des chimères

Couverture
La Volte, 24 oct. 2013 - 350 pages
Granville, année inconnue. Le futur est décrit par allusions : membranes de dépistage où l’on s’immerge à l’entrée des immeubles pour assurer une totale sécurité, symbiotes qui se fixent à la nuque pour communiquer (celui qu’on appelle “Robert” délivre des mots-valises), attentats suicides d’animaux transgéniques, etc. Anjel y est un médecin légiste aux neurones sérieusement imprégnés d’alcool. Voici qu’il se réveille pour découvrir à ses côtés son père et sa mère adoptifs égorgés. Daren, son frère jumeau, n’a pas supporté qu’un désinsectiseur lui gaze sa collection d’araignées vivantes. Marbella boucle l’enquête. Mais la flic est-elle aussi vraie qu’elle le semble ? Alice, psychanalyste, tente d’épargner à Anjel une sévère dépression, découvre qu’une tumeur en forme de serpent fossile occupe son cerveau. Après son opération, elle l’incite au sevrage. Par quelle étrange perversion se livre-t-elle à la prostitution ? Que signifie ce cadavre de femme, vieux de trois mille ans, qui possède le même code génétique qu’Anjel ? C’est alors que la réalité se déglingue et s’anamorphose. Il paraîtrait qu’à Garampaga se déroulent des expériences peu rassurantes. En plongée vers l’île maudite, les événements sanglants et fabuleux se succèdent dans une symphonie psychanalytique qui délivre les clés de l’Olympe. Jacques Barberi offre un livre heurté, concupiscent, ou le désir de donner une forme littéraire à ses visions les plus fantasques prime sur celui d’élaborer un scénario incontournable. Mais n’est-ce pas aussi le sujet du roman que ce perpétuel foisonnement d’hallucinations où la réalité ne joue que les personnages secondaires ? L’humour et l’érotisme servant de contrepoint au delirium tremens qui emporte le récit. Ici, les chapitres sont enclavés les uns dans les autres selon le principe des poupées russes afin de créer la sensation d’un cauchemar proliférant d’où l’on ressort étrillé par les mots.

À propos de l'auteur (2013)

Écrivain, musicien et traducteur, Jacques Barbéri triture les codes, les cordes et la réalité pour mettre en scène des univers décalés et multiformes, instables et romanesques comme ceux de Kafka, Dick, Ballard ou encore Borges, Lynch ou Cronenberg. Entre psychédélisme et nuances punk, cet ancien membre du collectif Limite a publié une quinzaine de romans et une centaine de nouvelles. On lui doit entre autres Narcose, ville-rêve plongée dans une transe animalière, ainsi que le remarquable Mondocane, dont la nouvelle originelle figure dans l’anthologie mondiale The Big Book of Science Fiction d’Ann et Jeff VanderMeer. Il a traduit de l’italien Pietro Citati (Tolstoï, prix Strega), Silvana De Mari (Le Dernier Orc, prix Sorcières, et Le Dernier Elfe, prix Andersen et prix Imaginales) et Valerio Evangelisti ; son travail sur L’Évangile selon Eymerich lui a valu en 2016 le prix Jacques Chambon de la traduction.

Informations bibliographiques