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Lui essere boni

Et favorabiles,

Et n'habere (1) jamais

Quam pestas, verolas,
Fievras, pluresias,

Fluxus de sang, et dyssenterias!

CHORUS.

Vivat, vivat, vivat, vivat, cent fois vivat
Novus Doctor, qui tam bene parlat!
Mille, mille annis, et manget et bibat,
Et seignet et tuat!

DERNIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

(1) « n'abere.» (Éd. 1675.)

(2) Dans l'édition de 1682: DERNIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

Des médecins, des

chirurgiens et des apothicaires, qui sortent tous, selon leur rang, en cérémonie, comme ils sont entrés. "

FIN DU MALADE IMAGINAIRE.

APPENDICE AU MALADE IMAGINAIRE.

I

Nous donnons ici les scènes vi et vii de l'acte I, et l'acte III tout entier de l'édition de 1675, qui sont très-différents des mêmes scènes et du même acte tels qu'ils ont été imprimés dans l'édition de 1682 et par suite dans celle-ci.

ACTE I.

SCÈNE VII.

MONSIEUR BONNEFOI, BÉLINE, ARGAN.

ARGAN.

Ah! bon jour, Monsieur Bonnefoi. Je veux faire mon testament; et pour cela ditesmoi, s'il vous plaît, comment je dois faire pour donner tout mon bien à ma femme, et en frustrer mes enfants.

MONSIEUR BONNEFOI.

Monsieur, vous ne pouvez rien donner à votre femme par votre testament.

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de

Parce que la Coutume y résiste : cela seroit bon par tout ailleurs et dans le pays droit écrit; mais à Paris et dans les pays coutumiers, cela ne se peut: tout avantage qu'homme et femme se peuvent faire réciproquement l'un à l'autre en faveur de mariage (2), n'est qu'un avantage indirect, et qu'un don mutuel entre-vifs; encore faut-il qu'il n'y ait point d'enfants d'eux ou de l'un d'iceux avant le décès du premier mourant.

(1) Voyez plus haut, p. 423, note, et p. 427, note.

(2) en faveur du mariage.» (Éd. 1674 P.)

ARGAN.

Voilà une Coutume bien impertinente, de dire qu'un mari ne puisse rien donner à une femme qui l'aime, et qui prend tant soin de lui. J'ai envie de consulter mon avocat, pour voir ce qu'il y a à faire pour cela.

MONSIEUR BONNEFOI.

Ce n'est pas aux avocats à qui il faut s'adresser: ce sont gens fort scrupuleux sur cette matière, qui ne savent pas (2) disposer en fraude de la loi, et qui sont ignorants des tours de la conscience: c'est notre affaire à nous autres, et je suis venu à bout de bien plus grandes difficultés. Il vous faut pour cela, auparavant que de mourir, donner à votre femme tout votre argent comptant, et des billets payables au porteur, si vous en avez; il vous faut, outre ce, contracter quantité de bonnes (3) obligations sous main avec de vos intimes amis, qui, après votre mort, les remettront entre les mains de votre femme sans lui rien demander, qui prendra ensuite le soin de s'en faire payer.

ARGAN.

Vraiment, Monsieur, ma femme m'avoit bien dit que vous étiez un fort habile et fort honnête homme. J'ai, mon cœur, vingt mille francs dans le petit coffret de mon alcôve, en argent comptant, dont je vous donnerai la clef, et deux billets payables an porteur, l'un de six mille livres, et l'autre de quatre, qui me sont dues (*), le premier par Monsieur Damon, et l'autre par Monsieur Gérante, que je vous mettrai entre les mains.

BÉLINE, feignant de pleurer (5).

Ne me parlez point de cela, je vous prie, vous me faites mourir de frayeur......... (Elle se ravise, et lui dit :) Combien dites-vous qu'il y a d'argent comptant dans votre alcôve?

ARGAN.

Vingt mille francs, mon cœur.

BÉLINE.

Tous les biens de ce monde ne me sont rien en comparaison de vous.... De combien sont les deux billets?

ARGAN.

L'un de six, et l'autre de quatre mille livres.

(1) tant de soin. (Éd. 1683, 1694.)

(2) qui ne savent point.» (Ibidem. )

(3)

contracter de bonnes.» (Ibidem.)

(4) qui me sont dus.» (Éd. 1674 G, 1674 P, 1680, 1683, 1694.)

(5) Ce jeu de scène et le suivant ne se trouvent pas dans les éditions de 1674 C, 1674 P, 1680, 1683, 1694.

AUTRE TEXTE DES SCÈNES VII ET VIII DE L'ACTE I. 547

BÉLINE.

Ah! mon fils, la seule pensée de vous quitter me met au désespoir; vous mort, je ne veux plus rester au monde : ah, ah.

MONSIEUR BONNEFOI.

Pourquoi pleurer, Madame? Les larmes sont hors de saison, et les choses, grâces à Dieu, n'en sont pas encore là.

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Ah! Monsieur Bonnefoi, vous ne savez pas ce que c'est qu'être tousjours séparée d'un mari que l'on aime tendrement.

ARGAN.

Ce qui me fâche le plus, mamie, auparavant de mourir, c'est de n'avoir point eu d'enfants de vous; Monsieur Purgon m'avoit promis qu'il m'en feroit faire un.

MONSIEUR BONNEFOI.

Voulez-vous que nous procédions au testament?

ARGAN.

Oui, mais nous serons (1) mieux dans mon petit cabinet qui est ici près; allons-y, Monsieur; soutenez-moi, mamour.

Allons, pauvre petit mari.

BÉLINE.

SCÈNE VIII.

TOINETTE, ANGÉlique.

TOINETTE.

Entrez, entrez, ils ne sont plus ici : j'ai une inquiétude prodigieuse; j'ai vu un notaire avec eux, et ai entendu parler de testament: votre belle-mère ne s'endort point, et veut sans doute profiter de la colère où vous avez tantôt mis votre père; elle aura pris ce temps pour nuire à vos intérêts.

ANGÉLIQUE.

Qu'il dispose de tout mon bien en faveur de qui il lui plaira, pourvu qu'il ne dis

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(1)

pose pas de mon cœur; qu'il ne me contraigne point d'accepter pour époux celui dont il m'a parlé, je me soucie fort peu du reste, qu'il en fasse ce qu'il voudra.

TOINETTE.

Votre belle-mère tâche par toutes sortes de promesses de m'attirer dans son parti; mais elle a beau faire, elle n'y réussira jamais, et je me suis tousjours trouvé de l'inclination à vous rendre service; cependant, comme il nous est nécessaire dans la conjoncture présente de savoir ce qui se passe, afin de mieux prendre nos mesures, et de mieux venir à bout de notre dessein, j'ai envie de lui faire croire par de feintes complaisances que je suis entièrement dans ses intérêts. L'envie qu'elle a que j'y sois, ne manquera pas de la faire donner dans le panneau; c'est un sûr ses intrigues, et cela nous servira de beaucoup.

ANGÉLIQUE.

moyen pour découvrir

Mais comment faire pour rompre ce coup terrible dont je suis menacée?

TOINETTE.

Il faut, en premier lieu, avertir Cléante du dessein de votre père, et le charger de s'acquitter au plus tôt de la parole qu'il vous a donnée; il n'y a point de temps à perdre, il faut qu'il se détermine.

ANGÉLIQUE.

As-tu quelqu'un propre à faire ce message?

TOINETTE.

Il est assez difficile, et je ne trouve personne plus propre à s'en acquitter que le vieux usurier Polichinelle, mon amant; il m'en coûtera pour cela quelques faveurs, et quelques baisers, que je veux bien dépenser pour vous; allez, reposez-vous sur moi, dormez seulement en repos. Il est tard, je crains qu'on n'ait (2) affaire de moi; j'entends qu'on m'appelle, retirez-vous; adieu, bon soir, je vais songer à vous.

(1) de mon cœur; il ne me contraint point.” (Éd. 1674 G, 1674 P.) s'il ne me contraint point. (Éd. 1683, 1694.)

(2) qu'on ait.» (Éd.

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1674 C, 1674 P, 1680, 1683, 1694.)

de mon cœur;

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