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GRAMMAIRE

FRANÇAISE

PAR

M. ANTONIN ROCHE
Examinateur à l'Université de Londres ;
Directeur de l'Educational Institute.

Adoptée par le Conseil Impérial de l'Instruction publique pour les
Lycées et les Collèges de France.

NOUVELLE EDITION,

(À L'USAGE DES ANGLAIS.)

WILLIAMS AND NORGATE:

14, HENRIETTA STREET, COVENT GARDEN, LONDON;

AND

20, SOUTH FREDERICK STREET, EDINBURGH.

1860.

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PRÉFACE

Les livres de grammaire ont beau se multiplier, on continue à se plaindre qu'il n'existe point debonne grammaire de la langue française. Il est vrai que la quantité de ces sortes d'ouvrages n'ajoute guère à leur qualité. La plupart ne sortent point de la catégorie des compilations indigestes, des calques effrontés, qui déguisent à peine une interversion dans l'ordre des chapitres, ou une modification dans les divisions et subdivisions des parties du discours.

Quelques auteurs ont voulu mettre leurs livres en rapport avec les progrès accomplis de nos jours dans la science grammaticale. Mais, chez les uns, tout se borne à un choix de dénominations nouvelles, dont la plupart sont encore un sujet de discussion, et ne sont ni plus simples ni plus utiles

que les anciennes ; d'autres ont fait des ouvrages scientifiques, volumineux, où les règles se compliquent d'exceptions et de remarques, que les professeurs peuvent seuls comprendre et expliquer. Quelques livres de grammaire sortent de la classe commune, et ont un mérite essentiel, celui de la simplicité. Malheureusement ils n'apprennent presque rien, parce qu'ils n'offrent que des définitions arides et sèches, que des règles vagues, où l'esprit cherche en vain un lien et des rapports nettement déterminés. C'est la lumière, mais une lumière pâle, à peine suffisante pour guider et faire éviter les ornières du chemin.

Ennemi des innovations téméraires comme de la routine, également éloigné d'une simplicité qui mène à la sécheresse, et de formules savantes qui ne sont bonnes qu'à effrayer les enfants, nous avons essayé de faire un livre clair, simple et méthodique, enchaîné logiquement dans toutes ses parties, et aussi complet qu'un pareil traité peut l'être.

Dans les CONNAISSANCES PRÉLIMINAIRES, nous avons donné une grande importance à la prosodie et à la prononciation.

Dans la GRAMMAIRE PROPREMENT DITE, destinée à mettre à la portée des enfants les notions les plus élémentaires sur les diverses espèces de mots, nous avons réduit les parties du discours à quatre, et les conjugaisons à deux. Quant à l'analyse grammaticale, nous croyons l'avoir exposée avec une simplicité poussée aux dernières limites.

Nous avons donné un soin particulier à l'ORTHOGRAPHE,

qui est traitée dans le LIVRE II. Peut-être trouvera-t-on des choses neuves dans l'Orthographe d'usage, sur la dérivation, sur le redoublement des consonnes et sur les sons homonymes; et dans l'Orthographe de règles, sur le genre des substantifs, sur les substantifs composés, et sur les substantifs précédés d'une préposition.

On remarquera peut-être aussi quelques innovations dans le LIVRE III, qui comprend la SYNTAXE, sur l'analyse logique, rendue aussi facile que l'analyse grammaticale; sur l'emploi du pronom et de l'adjectif; sur l'orthographe du participe passé, réduite à deux règles; sur l'emploi de l'indicatif et du subjonctif; et enfin sur celui de l'imparfait et du passé défini, cette difficulté presque insurmontable pour les étrangers:

Nous avons rejeté beaucoup de règles contestables. Une grammaire, destinée à l'enseignement, ne doit contenir que des règles acceptées par la généralité des grands écrivains. Elle est à la langue ce que le catéchisme est à la religion. On ne discute pas dans un catéchisme les opinions individuelles de tous les Pères de l'Église. Mais nous avons admis quelques règles que les grammairiens condamnent parce qu'elles sont en opposition avec des phrases prises dans des auteurs classiques du xviie siècle. Cette raison ne nous a point paru suffisante. La langue est sujette aux changements comme les idées; une grammaire bien faite doit signaler ces changements, pourvu toutefois qu'ils aient été introduits, non par les grammairiens, mais par les successeurs des créateurs de la langue.

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