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Administration et personnel.

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Son but, son programme.
Réforme laïque.

Réformation apostolique.

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Chancelier, Recteur, Conseillers, Syndic, Be

deaux. Ressources de l'Université. Les Écoliers.

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Fêtes et banquets.

Cours et exercices. Docteurs, licenciés et bacheliers.

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Le logement.

Les Professeurs.

Examens et grades.

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« favorable, car elles furent fondées la plupart dans des villes qui, << avant de voir se grouper en un seul corps les maitres et les étudiants, avaient été le siège et le centre d'un enseignement : « les arts ou les lettres, le droit, la médecine. On confirma ce qui « existait en l'étendant ou le complétant.

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«En 1229, Toulouse ne demanda pas au Saint-Siège l'institution « universitaire l'Université fut imposée d'autorité, et l'enseigne«ment confié à des docteurs de Paris, qui possédait la seule Université existant alors en France. Pourquoi cette différence ? « La raison en est simple: elle n'a pas échappé aux historiens. La fondation de l'Université de Toulouse ne fut-elle pas liée, en effet, au traité de Paris qui marqua la défaite de l'albigéisme? Elle

«eut pour but spécial et immédiat d'achever dans les esprits «<l'œuvre des armes. La doctrine des maîtres toulousains n'ins«pirait pas une confiance suffisante au point de vue des intérêts « à défendre; il y avait à craindre qu'elle ne fût infectée des germes « du néo-dualisme; on appela des maitres étrangers, dont l'ortho<< doxie fût non seulement au-dessus de tout soupçon, mais encore <«< ardente et toute pénétrée du zèle catholique. Mais il est trop « évident que si Toulouse fut choisie pour être le siège de l'Uni«versité établie contre l'albigéisme, ce fut, sans doute, à cause de << l'importance de sa population, mais encore parce que les études << n'avaient cessé d'y être florissantes et que cette ville, capitale du « comté qui portait son nom, offrait un milieu intellectuel tout « préparé pour recevoir le haut enseignement. La tradition scolaire, <«<œuvre de douze siècles, y était vivace et profonde 1. »

Ce préambule nous dispensera de nous attarder sur la fondation de l'Université, imposée par le traité de Paris qui mit fin à la guerre des Albigeois. Une des conditions stipulait que le comte Raymond VII entretiendrait de ses propres deniers, à Toulouse, pendant dix années consécutives, quatorze professeurs, dont quatre maitres en théologie, deux décrétistes, six maîtres ès arts libéraux et deux grammairiens. Cet article constituait la charte de fondation de l'Université.

Le légat du pape, Romain, et l'évêque de Toulouse, Foulques, chargés de choisir les nouveaux maitres de l'Université, confièrent ce soin à l'abbé de Grand-Selve, négociateur pour le comte Raymond. Celui-ci fit appel aux maîtres de l'Université de Paris, alors en révolution ; mais rien ne prouve qu'il ait choisi exclusivement des étrangers. De ces quatorze maîtres, le nom de deux d'entr'eux nous est resté l'un, Roland de Crémone, était maître

1 L'Enseignement à Toulouse avant la fondation de l'Université (Bulletin de l'Université de Toulouse, décembre 1890).

Nous ne citerons pas tous les auteurs qui ont étudié l'histoire de l'Université; l'énumération en serait fastidieuse on la trouvera d'ailleurs dans les travaux de Fournier indiqués ci-après. Nous nous bornons à mentionner les ouvrages auxquels nous avons emprunté les éléments de ce chapitre :

Catel, Histoire des romtes de Toulouse, 1633.

Percin, Historia Conventus Tolosani, 1693.

Raynal, Histoire de Toulouse, 1759.

Du Mège, Histoire des institutions de la ville de Toulouse, 1846.

Galien-Arnoult, Histoire de l'Université (Mém. de l'Acad. de Toulouse, 1857, 1877-82).

Histoire du Languedoc, édition Privat, t. VII.

Fournier, Statuts et privilèges des Universités françaises, t. I, p. 433 et suiv. Fou.nier, Histoire de la science du droit, t. III, p. 217.

en théologie; l'autre, Jean de Garlande, était régent de grammaire. L'inauguration eut lieu le 24 mai 1229; pour bien montrer le but de l'Université, le moine Hélinand pronouça un discours, terrible réquisitoire contre les hérétiques. Aussitôt installés, les nouveaux maitres publièrent une sorte de circulaire, constituant le programme des études du studium. C'est dans ce manifeste qu'il est pour la première fois question de l'enseignement médical: parmi les maitres és arts libéraux, se trouvaient des médecins ou physiciens qui expliquaient la doctrine de Galien et qui, sur les quatre mille marcs promis par le comte Raymond VII, avaient droit à vingt marcs. La lettre-circulaire indiquait en outre le but du studium et faisait ressortir tous les avantages que les écoliers trouveraient à Toulouse.

On ne sait quel fut le résultat de cet appel et si les écoliers arrivèrent nombreux à l'Université où, déjà, des écoliers parisiens, ayant suivi leurs maitres, formaient le noyau du studium. Mais ce qui est certain, Jean de Garlande, l'un des signataires du manifeste, le dit c'est que bientôt, une violente réaction se produisit contre l'Université dont la création avait été cependant accueillie avec joie par la population toulousaine. De plus, Raymond VII refusant de payer les salaires promis, nombre de professeurs, comme Jean de Garlande, profitèrent de la circonstance pour regagner Paris.

Le pape Grégoire IX, par une bulle du 27 avril 1233, sauva une première fois le studium, en lui accordant les privilèges dont jouissait celui de Paris et en exigeant de Raymond VII le payement des sommes promises. Mais les troubles continuant à Toulouse, et le comte Raymond en profitant pour ne point tenir ses engagements, Grégoire IX écrivit le 28 avril 1236 au comte et au roi de France, pour réclamer le payement des sommes et le rétablissement du studium.

Le 4 février 1239, jour où expirait l'engagement pris par le comte Raymond, l'Université attestait, dans une lettre adressée au légat, que les maitres avaient reçu leurs salaires. C'est dans cette lettre qu'on trouve le nom de Lupus, maitre en médecine, le premier connu. Il est probable qu'à partir de cette époque le studium dut traverser une crise, les maitres n'ayant plus de salaires mais les documents sont muets à ce sujet. En septem

Ces physiciens formaient le personnel de la Faculté de médecine, la plus ancienne du royaume après celle de Paris.

Hist. du Languedoc, VIII, col. 1022, et Fournier, Statuts, I, 447.

bre 1245, Innocent IV adressa huit bulles au studium. Rappelant que son prédécesseur avait décidé que les statuts donnés à l'Université de Paris étaient applicables à celle de Toulouse, il déclarait avoir la même volonté et, dans la bulle de Grégoire IX, il remplaçait le nom de Paris par celui de Toulouse 1.

La constitution du studium était désormais fixée; on apercevait déjà distinctement quatre enseignements, la théologie, le droit, la médecine, les arts. Les maitres et écoliers formaient des corporations distinctes, les futures Facultés. La fin du treizième siècle fut une ère prospère pour le studium. Les documents prouvent seulement qu'il y avait à Toulouse un grand nombre d'étudiants, assez turbulents, car en 1266, on leur défendit de porter des armes ; et en 1269, l'évêque, incapable de réprimer les désordres, céda aux capitouls une partie de sa juridiction sur les clercs et écoliers 3.

Les premiers statuts de l'Université datent des premières années du quatorzième siècle : on y voit l'effort tenté par l'Université pour s'organiser, s'administrer elle-même, et se débarrasser vainement du joug de la papauté. Des statuts généraux parurent le 12 mars 1311, en 1313 et 1314. La Faculté des Arts reçut les siens en 1309 et 1329: il en sera parlé plus loin.

On a reproché au pape Jean XXII la création du studium de Cahors, qui pouvait porter ombrage à celui de Toulouse: il pouvait en tout cas lui enlever un certain nombre d'écoliers. En 1316, il avait pourtant confirmé les privilèges de l'Université et, le 3 septembre 1329, il daignait même s'occuper de l'enseignement médical. La même année Jean XXII donnait plein pouvoir à l'archevêque de Toulouse pour opérer dans le studium des réformes, afin d'en modérer les tendances libérales : c'était une façon indirecte de ressaisir un pouvoir qui lui échappait.

D'ailleurs l'influence de la royauté ne devait pas tarder à se manifester. Déjà, en 1324, Charles le Bel avait donné des lettres de sauvegarde au studium; en 1331, Philippe VI recommanda de les observer. Une affaire grave, qui jeta un certain trouble dans l'Université, mais mit fin pour un temps aux querelles incessantes

1 Gatien-Arnoult, Mém. de l'Acad. de Toulouse, 1878, p. 12. Fournier, Statuts, 1, 451. Urbain IV confirma une seconde fois la bulle de Grégoire IX, le 26 janvier 1264 (V. Fournier, Statuts, 1, 452).

2 Le nombre des Facultés ne fut pendant longtemps que de trois : la médecine était comprise dans celle des arts, avec la grammaire et la logique. Voir plus loin. 3 Fournier, Statuts, I, 453. Arch. municipales de Toulouse, Reg. des Vidimus, fo 404.

4 Fournier, Statuts, I, p. 503 et 511.

entre la ville et les étudiants, fournit à la royauté et au Parlement l'occasion d'intervenir dans la direction de l'administration du studium 1. Malgré les bouleversements causés par la Guerre de Cent ans, les papes Urbain V et Innocent VI veillèrent sur le sort de l'Université, jusqu'à la grande Réforme apostolique de 1394. Ils s'intéressèrent surtout aux nombreux Collèges créés à Toulouse par la générosité privée, où de nombreux écoliers peu fortunés étaient admis et formaient une pépinière d'auditeurs pour les maîtres du studium. Ils cherchèrent surtout à supprimer les abus qui s'y étaient introduits, à mettre fin à leurs luttes et querelles qui avaient leur contrecoup sur l'Université elle-même.

A la fin du quatorzième siècle, des lettres patentes du roi confirmèrent les privilèges du studium, dont la population scolaire était florissante, ainsi qu'on le voit par le rotulus adressé au SaintSiège en 13782. Il y avait alors 1.387 personnes, tant maîtres qu'étudiants, et dans ce chiffre, ne sont compris ni les étudiants en médecine, ni ceux en théologie pourtant nombreux 3.

La Réformation apostolique eut lieu à Toulouse de 1394 à 1425. La papauté avait plusieurs fois cherché à mettre entièrement la main sur le studium : elle n'avait pas complètement réussi. Une imprudence de l'Université lui fit perdre les avantages qu'elle avait péniblement conquis. Gênée par quelques statuts insignifiants, l'Unisité s'adressa à Clément VII pour ne pas avoir à s'y conformer. Clément VII profita de l'occasion offerte et nomma une Commission permanente chargée de réformer le studium. Les commissaires rendirent successivement neuf ordonnances: 7 nov. 1394, 13 déc. 1395, 29 avril 1396, 15 mai 1396, 22 février 1411, 28 sept. 1413, 4 juillet 1414, 15 fév. 1416, 23 janvier 1425 5.

Ces ordonnances eurent un résultat déplorable sur le développement de l'Université de Toulouse: elles ne tendaient rien moins qu'à la désorganiser. Les cours furent négligés, les vacances et les

1 Affaire Aimery-Berenger. Voir Histoire du Languedoc, t. IX. p. 481; Roschach, Inventaire des Archives municipales, p. 107; Fournier, Statuts, I, p. 513 et suiv. 2 Fournier, Statuls, I, 630.

3 Le Rotulus ne mentionne qu'un seul étudiant en médecine, Jacobo Praderii, du diocèse de Mende et déjà maître en grammaire.

4 Les membres de cette commission furent l'abbé de Saint-Sernin, le prévôt du chapitre de Toulouse et le vicaire général de l'archevêque, désignés par le roi, le 9 mai 1391.

5 Aucune de ces ordonnances n'est spéciale à la Faculté des arts: il y est même peu ou point question de l'enseignement médical. Le but des commissaires était surtout de restreindre le rôle des étudiants et de mettre la main sur l'Université, en substituant un régime de faveur aux institutions régulières.

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