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M. Cabot, l'ung des régens de l'Université de Toulouse, a esté ouy dans les estats et i-ceux remercie de ce qu'a esté accordé vingt-deux deniers pour les gaiges des docteurs régens de ladicte Université en toutes les facultés par la distribution qui a esté faicte sur le département de la crue de six sols accordés pour les Universités et Collèges, priant les Estats de croire qu'ils apporteront tout ce qui sera en eux pour s'acquitter de leurs charges et rendre les escoliers assidus aux lectures. Sur quoy les Estats l'ont exorté d'y apporter tout ce qui est de leur debvoir tant pour l'instruction des escoliers que pour les destourner des desbauches et a esté arresté que la Cour du Parlement sera suppliez d'y pourvoir par son autorité, et MM. les Capitouls de Thoulouse ont esté aussi priez d'y prendre garde, visiter souvent ladicte Université des estudes, admonester chascun an les docteurs régens d'estre assidus à leurs charges et chascun an devant aux Estats en faire le rapport à l'Assemblée. »

En soutenant les intérêts des seuls régents en droit, Cabot avait du même coup obtenu gain de cause pour eux et les régents des autres Facultés. Cette question des salaires n'était point terminée : nous en reparlerons aux chapitres suivants.

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en ruine.

au Seizième Siècle (Fin)

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Larroche.

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Un régent hypothétique, Molina. Le médecin-poète Bunel. Les médecins
Saporta et Blanchardi. - Les dragées offertes aux maîtres. -Jacques Alassin. -
Règlements divers pour les études ou l'exercice de la médecine. La Faculté
Les apothicaires surveillés par les professeurs.
Deux anatomies par an. Une chaire vacante en 1572. Les candidats
étrangers doivent se faire agréger à l'Université. -
L'ordonnance de 1579. Le célèbre Augier Ferrier.
Dumay. Les écoliers doivent se faire immatriculer.
ments de la Faculté sont réparés.

ment. —

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La querelle du rectorat.

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Alvarus, son testa

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Les bâti

L

AFAILLE dit que, dans les premiers jours d'octobre 1511, un professeur en médecine de la ville, Gonsalve Molina, « fut déclaré hérétique et apostat par sentence des grands vicaires et de l'Inquisiteur de la foi, et son cadavre brûlé publiquement à la place Saint-Etienne; soit qu'il fût mort après la sentence ou qu'étant mort auparavant, on eût continué de faire le procès au cadavre1. » Du Mège, qui reproduit le récit de Lafaille, déclare que les détails donnés à ce sujet par l'auteur de la Nouvelle Histoire de Toulouse (t. III, pp. 218 et suiv.) sont exagérés ou faux 2.

1 Annales, t. I, p. 313.

2 Hist. des Institut. de Toulouse, 1814, t. II, p. 202.

CHRON. DE LA FAC. DE MED.

10

La scène d'inquisition, rappelant le supplice de Molina, brûlé sur un bûcher, figurait parmi les enluminures disparues du Livre Blanc et a été signalée par M. Roschach1. Malheureusement, rien ne prouve que ce Molina ait été régent à la Faculté de Médecine, car dans les pièces du procès, il n'est nommé que docteur en médecine.

1511-21 juin. Ainsi, la Cour fait injonction au juge nage et à l'inquisiteur de la foi de faire le procès de Gondisalvi de Molina, docteur en médecine, pour un sacrilège commis par ce dernier. Le 16 juillet, l'archevêque de Toulouse s'engage à fournir les fonds. nécessaires pour continuer le procès 3. Le 19 novembre, ordre est donné de livrer à l'exécuteur le corps de Molina, en son vivant déclaré hérétique et apostat, pour être brûlé sur la place SaintEtienne, en présence des juges, capitouls, etc. Dassier ne cite point Molina dans sa Liste des Professeurs : nous le donnons aussi sous toutes réserves.

1513. Bayle, et après lui la Biographie Toulousaine et Dassier, mentionnent un certain Guillaume Bunel comme régent à la Faculté de Médecine. Les uns le font naître dans la deuxième moitié du quinzième siècle, à Toulouse, d'autres en Normandie, d'où il vint se fixer à Toulouse où il acquit une réputation qui s'étendait bien au delà du Languedoc.

On connait de lui l'ouvrage suivant, fort rare :

« L'œuvre excellente et à chascun désirant soy de peste préserver très utile, contenant les médecines préservatrices et curatives des maladies pestilentielles et conservatrices de la santé, composée par M. Guillaume Bunel, en la Faculté de médecine, docteur régent de l'Université de Tholose, lesquelles par lui sont ordonnées, tant en latin qu'en françoys, affin qu'elles puissent à totes gens profiter, par rimes avec plusieurs belles epistres a certains excellens personnages, en la louange de justice et de la chose publique.

« A Tolose, 1513 5. »

A défaut de notes biographiques, nous allons donner un extrait de l'ouvrage de Bunel.

Le poème de Bunel, inspiré probablement par la peste de 1506

1 Les douze livres de l'histoire de Toulouse, 1887, p. 407.

2 Arch. du Parl., reg. XIV, fol. 774.

3 Ibid., reg. XIV, fol. 795.

4 Collection Puget, t. I, fol. 367.

5 Petit in-4° réédité en 1836 par Techener, Paris.

qui fit périr plus de trois mille personnes à Toulouse, se compose de quarante-six strophes, dont voici les plus originales1:

2e st. Vous, Tholosains, estes subiects assés
De peste avoir, que vous tient en soucy,
Dont plusieurs sont de ce monde passés.
Je prie à Dieu que leur fasse mercy.
Vous pouvez bien éviter tout cecy,
Se mon conseil vous voulès fréquenter,
Et que veuillès considérer aussy
L'œuvre présent pour la peste éviter.

4e st. Premièrement
Il faut souvent
Se confesser
Dévotement,
Entièrement,

5e str. Après acointer il se faut
D'un bon médecin catholique,
Non pas maranne ne ribauld,

Mais soit aprouvé en praticque.

Sans rien laisser,
Restituer,
Délibérer,

Laisser tout vice.

Il recommande ensuite d'éviter tous excès, en particulier la paillardise, sauf toutefois en mariage où il faut en user avec modération:

7e str. Je ne dis pas qu'en mariage,

Affin qu'on puisse avoir du fruyt,

L'on ne fasse aucun ouvrage
De tort en tort ainsi com duyt,
Et ce soit après la minuyt,

Parfaicte la digestion

Pour faire géneration.

Eviter les excès de table, la tristesse, le froid, 1 humidité, les

brouillards, etc.

10e str. La saingnée est de grand avance,

Mais à tous ne la loue pas.

Purger est bon par excellance

Pour gecter d'umeurs un grand tas,

Mais follement pas ne prendras

Médecine sans bon conseil,

Fol est qui exprès se crève l'œil.

11e str. Pour ce, vous pry, ne croyes mye
Juif ne marran médecin,

Car ilz ont promis sur leur vie
De mettre les crestiens affin,
C'est leur serment, il est ainsin,
Et pour ce gardès vous bien d'eulx,
Car marranes sont dangereux.

Desbarreaux-Bernard, Etude sur Guillaume Bunel, in Société de Médecine; 1845, pp. 126 et suiv.

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