Avant de donner le tableau du personnel des hôpitaux, nous voulons rapporter quelques documents relatifs à ces établissements.

Tout d'abord et à titre de curiosité, l'inauguration du banquet des internes, le 28 décembre 1859, dont l'organisateur de la première heure fut Lordat, plus tard médecin à Loubéjac (Tarn-etGaronne)1.

Le 18 juin 1862, paraît un décret réglant les conditions du stage dans les hôpitaux, imposé à l'avenir aux aspirants au doctorat en médecine et aux aspirants au titre d'officier de santé.

Dans les Facultés, le stage doit commencer de la neuvième inscription à la seizième, c'est-à-dire le double du temps exigé par les ordonnances de 1841 et 1842. Dans les Ecoles préparatoires, le stage doit commencer après la première année d'études, avec la cinquième inscription, et au lieu de se terminer à la huitième, finir avec la quatorzième, c'est-à-dire pendant toute la durée des études faites dans les Ecoles. Cette dernière mesure était applicable également aux futurs officiers de santé 3.

Une année de stage était insuffisante pour former de bons élèves; avec deux années, les hôpitaux y gagneraient de plus tout un service d'auxiliaires et de futurs praticiens plus capables.

Le 2 octobre 1865, à la suite des examens des officiers de santé, Filhol, Directeur de l'Ecole, recevait une lettre des administrateurs des Hospices où il était fait mention de la faiblesse des aspirants sur l'art des accouchements. Le docteur Combal, de la Faculté de Montpellier, qui présidait les examens, pensait qu'une clinique d'accouchement permettrait aux élèves de se perfectionner; il y

↑ Journal de Médecine, Chirurgie et Pharmacie, 1860, p. 61. Complété par l'arrêté du 1er juillet 1862.

Arch. hosp., Série F, liasse 15.

avait nécessité d'en créer une à Toulouse. Le Directeur de l'Ecole était prié de donner son avis à ce sujet et d'indiquer les moyens de réaliser cette amélioration 1.

L'administration devait y songer plus tard, quand, émue des dangers que couraient à l'Hôtel-Dieu les femmes admises à la Maternité, elle déciderait, d'accord avec la municipalité, de créer une nouvelle Maternité dans un autre local.

Au mois de janvier 1872, les étudiants de troisième et quatrième année demandaient à être admis à la Maternité pendant toute

1 Arch. hosp., Série F, liasse 11. Les internes s'étaient joints à eux.

l'année scolaire. A cette époque les élèves sages-femmes jouissaient seules du privilège de faire les accouchements pendant le premier semestre et tous les accouchements nocturnes; elles étaient autrement favorisées que les étudiants pour lesquels le service ne s'ouvrait qu'après les vacances de Pâques, les mardi, jeudi et samedi.

Le 31 janvier, par lettre anonyme, les étudiants se proposaient << de se rendre justice eux-mêmes » si l'administration n'accédait pas à leurs désirs1. On verra tout à l'heure qu'il allait être fait droit à leur réclamation.

A cette époque, un petit drapeau, placé à l'une des fenêtres de la Maternité, indiquait qu'un accouchement était proche.

Enfin nous mentionnons une délibération de la Commission administrative des Hospices, prise le 28 mai 1878, à la suite des votes du Conseil municipal demandant la création de la Faculté de Médecine et l'organisation de cliniques dans les Hôpitaux.

« Sur la proposition de M. Ebelot, Maire,

Vu le grand avantage qui doit résulter, pour les habitants de Toulouse, de la création d'une Faculté de Médecine, qui assurera à leurs malades les soins d'un personnel de professeurs nombreux et distingués; vu les avantages de cette création pour le commerce, le département et la région toute entière, avantages auxquels la Commission ne saurait rester indifférente,

La Commission administrative délibère qu'elle prend l'engagement :

1o De mettre à la disposition de la Faculté de Médecine de l'Etat, qui sera établie à Toulouse, à l'exclusion de toute autre, le nombre de lits qui sera jugé nécessaire par M. le Ministre de l'Instruction publique ;

2o D'augmenter le nombre de lits actuels dans la mesure exigée pour les besoins de l'enseignement des cliniques de la Faculté, en pratiquant d'une manière plus large les admissions de malades et en employant, pour le cas où les ressources propres et actuelles de l'Hôpital ne suffiraient pas, les subventions supplémentaires que la Ville a pris l'engagement de souscrire à l'Administration hospitalière ;

3o D'organiser, aussitôt que la réalisation des ressources prévues le permettra, le service spécial de l'Administration hospitalière, tel qu'il est défini dans les travaux de la Commission instituée par M. le Préfet de la HauteGaronne en l'année 1877, et dont les conclusions seront soumises au Ministre de l'Instruction publique en même temps que la présente délibération;

40 De réserver tous les services de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques, de la Maternité et de l'Hospice de la Grave aux étudiants de la Faculté de l'Etat, qui seront seuls à remplir les fonctions d'interne et d'externe jugées nécessaires pour le fonctionnement de ces services. >>

1 Arch. hosp., Série F, liasse 11.

Voici le tableau du personnel des hôpitaux de 1855 à 1878:

HOTEL-DIEU

Médecin-chef1: MM. Desbarreaux-Bernard, 1855-décembre 1866. Ramond, janvier 1867-décembre 1868. Basset, janvier 1869décembre 1875. Janot, janvier 1876-décembre 1877. - André15 janvier 1878.

Médecin-chef: MM. Noguès, 3 mars 1860-janvier 1869 3. Bonnemaison, janvier 1869-décembre 1877.-Caubet, janvier 1878. Médecin-adjoint: MM. Dougnac, Raffy, Ramond, Basset, Janot, Bonnemaison, Molinier, André, Caubet.

Chirurgien-chef: MM. Dieulafoi, 1855-décembre 1857. Estévenet, janvier 1858-décembre 1862. Ripoll, janvier 1863-décembre 1868. Batut, janvier 1869-décembre 1874. Rességuet, janvier 1875-1878.

Chirurgien-adjoint: MM. Ripoll, Noguès, Amen, Batut, Rességuet, Bonneau, Molinier.

Chirurgien-chef du quartier des syphilitiques: MM. Faurés, 1855-décembre 1865. Batut, janvier 1866-décembre 1868. Labéda, janvier 1869-décembre 1877. - Fontagnères, janvier 1878. Chirurgien-adjoint: MM. Guitard, Ripoll, Amen, Batut, Labéda, Nassans, Fontagnères.

Maternité (Ecole d'accouchement) :

Professeur MM. Estévenet, 1855-décembre 1857. Laforgue, janvier 1858-décembre 1865. - Despaignol, janvier 1866-décembre 1874. Molinier, janvier 1875-1878.

Professeur-adjoint: MM. Despaignol, 1855-décembre 1865. Janot, janvier 1867-décembre 1868. Molinier, janvier 1869décembre 1874. Puntous, janvier 1875-décembre 1877. Bon

neau, janvier 1878.

1 Le 29 décembre 1853, Bessières avait été nommé médecin honoraire et sa place supprimée: il n'y a donc plus, en 1855, qu'un seul médecin-chef à l'Hôtel-Dieu. 2 Le nombre des médecins étant insuffisant, le 3 mars 1860, la Direction rétablit un deuxième emploi de médecin-chef et l'attribue à Noguès.

3 Maintenu avec le titre de médecin-chef pour trois ans, sans traitement, et nommé médecin honoraire, le 31 décembre 1871.

• Comme il nous a été impossible de dresser la liste chronologique des médecins et chirurgiens-adjoints des deux hôpitaux, nous nous bornons à donner leurs noms dans un ordre que nous croyons aussi vraisemblable que possible.

Sage-femme: M Terris, 1855-1869. Esgaris, 1872. - Lassalle, 1873. —

Bénétrix, 1870-1871. Dupouy, 1874-1878.

Dentiste: MM. Lesset-Mallan, 1855-1872. - Crouillebois, 1872

1878.

Pharmacien M. Magnes-Lahens, 1855-1878.

:

HOSPICE DE LA GRAVE

mars 1860-26 décembre 1866.

Médecin-chef: MM. Fourquet, 1855-janvier 1860. Ramond, Basset, janvier 1867-décembre 1868. Janot, janvier 1869-décembre 1875. - André, janvier 1876-décembre 1877. Puntous, janvier 1878.

Médecin-adjoint: MM. Augé, Ramond, Basset, Janot, Bonnemaison, Graciette, Puntous, Jougla.

Chirurgien-chef: MM. Laforgue, 1855-décembre 1857. Noguès, janvier 1858-mars 1860. Ripoll, 1860-20 décembre 1862. - Amen, janvier 1863-décembre 1871. Rességuet, janvier 1872décembre 1874. Ribell 1, janvier 1875-1878.

Chirurgien-adjoint: MM. Dassier, Amen, Rességuet, Balut, Ribell, Nassans, Fontagnères, Bonneau.

Médecin-chef des Aliénés: Delaye, 1855-juillet 1858.

Médecin-adjoint: Marchant, 1855-1858.

Le 1 juillet 1858, l'Asile de Braqueville est inauguré: Marchant, professeur de médecine légale à l'Ecole préparatoire, est nommé Directeur. Delaye est placé à la tête du service des épileptiques à la Grave; le 20 décembre 1862, il est nommé médecin honoraire.

1 En 1877, Ribell est chargé du service des teigneux, transporté à la Grave.

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