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Au fronton terminal de chacun des pavillons, on aperçoit à peine une sculpture de haut relief, à demi-cachée par le feuillage des arbres voisins.

La sculpture du fronton de droite, exécutée en 1891 par M. Alexandre Laporte, habile sculpteur et professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, représente une leçon d'anatomie; celle du fronton de gauche, due au ciseau de M. Abel Fabre, également professeur

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à l'Ecole des Beaux-Arts, a trait à la vaccination et aux secours chirurgicaux donnés aux blessés 1.

En pénétrant dans le vestibule du rez-de-chaussée qui sert de salle des pas-perdus, on aperçoit, au-dessus des cadres grillagés destinés à l'affichage des tableaux de service, deux grandes plaques de marbre noir portant chacune une inscription en lettres d'or elles rappellent, l'une les principales étapes de la Faculté depuis son origine, l'autre la date de l'inauguration du bâtiment. Nous avons déjà reproduit ces inscriptions dans le chapitre précédent. Mais il est regrettable qu'elles ne mentionnent, ni la Société

1 Il nous a été impossible de donner une reproduction de ce dernier groupe, aujourd'hui masqué par le feuillage des platanes de l'allée Saint-Michel; la photographie mise à notre disposition était celle de la maquette, différant en bien des points de l'exécution.

2 Voir page 231.

de Médecine qui fut le berceau de l'Ecole après la Révolution, ni le nom de Larrey, qui obtint de l'Empereur le décret établissant une Ecole à Toulouse en 1806. De plus, il n'y est point fait mention de la transformation de l'Ecole Impériale en Ecole secondaire en 1820 et en Ecole préparatoire en 1840. Ce sont là des lacunes qu'il serait facile de combler.

Au rez-de-chaussée du bâtiment sont installés les services généraux de la Faculté: la première porte à gauche donne accès au Secrétariat, vaste pièce renfermant les pièces d'administration courante et les archives toutes récentes de la Faculté; dans l'étroit vestibule qui précède cette salle est installée une cabine téléphonique. Par la deuxième, on pénètre dans une petite salle d'attente précédant le cabinet de M. le Doyen, après lequel se trouve le cabinet particulier du Secrétaire. A droite, le logement du concierge, puis après, une porte s'ouvrant dans une antichambre servant de vestiaire, par où l'on pénètre dans la magnifique salle du Conseil des Professeurs, utilisée souvent pour la soutenance des thèses.

L'achèvement de ce local est tout moderne et la décoration en a été faite d'après les heureuses indications de MM. Dupuy et SaintAnge, professeurs, que le Conseil de la Faculté avait honoré de cette mission délicate. Les murs sont drapés de tapisseries d'un rouge sombre qui atténue la lumière arrivant à flot par quatre croisées, dont deux percées dans la façade et les deux autres vis-àvis, regardant la Cour Pasteur. Au milieu d'un des panneaux, une cheminée monumentale en chêne massif, construite sur les plans de M. Thillet et habilement sculptée par M. Passabiau, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse. Malheureusement le beau ironton décoratif qui la surmonte attend encore la toile ou la tapisserie qui devaient y figurer, ainsi que le cadran couronnant l'ensemble. Dominant le tout, un superbe lustre central, sous lequel est placée une longue table entourée de sièges confortables.

Quant à la décoration murale, elle est nulle. Et pourtant, dans ce « salon d'honneur », il serait grand temps de placer les portraits des vieux maîtres, relégués jusqu'à présent dans la triste Salle des Actes de la Section de Pharmacie; les toiles et les peintures se dégradent peu à peu et, si l'on n'y prend garde, cette précieuse collection finira par perdre sa réelle valeur historique. Le jour où tous les portraits y auront été assemblés et nous souhaitons que ce soit dans un avenir prochain - sans oublier les quelques toiles disséminées dans le cabinet de M. le Doyen et dans la salle de lecture des professeurs, la Salle du Conseil n'en aura qu'un aspect plus sévère. Ce serait désormais sous les yeux des anciens ré

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UN FRONTON DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE Dessin de COLLOMBAR

gents qui maintinrent à travers les siècles la réputation de la Faculté, que leurs arrière-petits-fils donneraient aux jeunes docteurs l'accolade au lieu du bonnet de jadis.

Dans un angle de cette pièce, du côté de la façade, s'ouvre une porte donnant accès dans une petite salle où MM. les Professeurs ont chacun leurs habits d'apparat.

Du fond du vestibule central part, à droite et à gauche, un couloir longeant d'abord le grand bâtiment, puis les divers services dont il va être parlé et qui s'ouvrent tous sur ledit couloir abrité par une marquise de verre.

Du fond également, part un large escalier venant buter sur le mur opposé à l'entrée de la Faculté, sur lequel une plaque de marbre noir, enchâssée dans un cadre de marbre rouge, porte ces mots:

Scholæ facultatis Medicinæ.

Au-dessous, sur une autre plaque, on lit:

Cette plaque décorait la porte extérieure de
l'ancienne Faculté de Médecine, 1229-17921.

L'escalier se bifurque en ce point en deux rampes latérales, aboutissant au premier étage, où elles se réunissent vis-à-vis le porte de la Bibliothèque.

La Bibliothèque se compose d'une vaste et haute salle occupant, avec ses dépendances, tout le premier étage du bâtiment central. Elle est éclairée par cinq larges fenêtres percées dans la façade et par deux fenêtres donnant sur les cours intérieures, l'une sur la cour Bichat, la seconde sur la cour Pasteur. Deux galeries superposées, réunies par des rampes ou des escaliers à vis permettent d'arriver aux plus hauts rayons: du sol au plafond tous les rayons sont à peu près remplis. Cinq grandes tables, placées perpendiculairement à la façade, permettent à une centaine d'étudiants de travailler à la fois une sixième, de dimension plus réduite, est destinée aux périodiques de médecine et au catalogue. De nom

« C'est une relique et un titre de noblesse. Elle avait été posée en 1518, lorsque, par suite de l'accroissement de sa population scolaire, la Faculté de Médecine dut occuper seule les locaux de l'Université primitive de 1228, tandis que le Droit civil et le Droit canon portaient ailleurs leurs estudes. » Caubet, La Faculté de Médecine de Toulouse, in Archives provinciales de Médecine, février 1899.

Dans le premier volume des Chroniques, nous avons dit que cette plaque était probablement celle qui avait été fournie par un marbrier, Lange, au moment des réparations considérables faites à l'Ecole en 177k. Mais nous n'affirmons rien.

breux becs de gaz répartis au-dessus assurent l'éclairage, et un énorme poêle sert à chauffer la salle, jusqu'au jour où les ressources de la Faculté permettront d'installer un calorifère.

Les cloisons formant le fond de la salle, à droite et à gauche, ont chacune une porte percée en leur milieu. Celle de droite aboutit à un couloir donnant accès dans la Salle de lecture des professeurs et dans les cabinets du bibliothécaire en chef et de son aide; celle de gauche aboutit à une dépendance de la bibliothèque, dans laquelle les galeries des parois et deux galeries médianes supportent de nombreux rayons, déjà encombrés.

La bibliothèque est commune à la Faculté des Sciences et à la Faculté de Médecine; elle possède un catalogue par fiches et un catalogue autographié. Voici, au 1 janvier 1905, le nombre de ses collections :

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La bibliothèque reçoit annuellement 237 périodiques relatifs aux sciences et aux sciences médicales, dont il serait fastidieux de donner l'énumération.

Les combles du grand bâtiment central servent de dépôt et d'annexe de la bibliothèque.

Les pavillons qui flanquent de chaque côté le bâtiment central, renferment chacun un des petits amphithéâtres de la Faculté.

Celui de gauche, du côté de la Faculté des Sciences, est désigné sous le nom d'amphithéâtre B; celui de droite, du côté de l'allée du Jardin-des-Plantes, sous le nom d'amphithéâtre A. On accède à chacun d'eux par une large baie s'ouvrant sur le passage couvert qui longe le bâtiment centrai, du côté des cours intérieures. Ces deux amphithéâtres, de forme carrée, sont plus hauts que larges: les gradins, disposés sur trois côtés, sont échelonnés suivant un plan qui se rapproche le plus possible de la ligne verticale, de façon à ce que les élèves placés sur les plus hauts gradins puissent parfaitement suivre les expériences ou les descriptions au tableau faites par le professeur. Un tableau noir et une table complètent l'ameublement.

Perpendiculairement au grand bâtiment dont nous venons de parler se détachent, vers le sud-est, trois longues constructions:

CHRON. DE LA FAC. DE MED.

TOME 11.

18

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