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DE LONDRES,

OU.

OBSERVATIONS

SUR LES MOEURS ET USAGES DES ANGLAIS
AU COMMENCEMENT DU XIX SIÈCLE,

[had. de l'anglais pas Auguste. Yean-Baptiste Defauconpret ]

FAISANT SUITE

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AUG. WAHLEN ET COMP., IMP.-LIBRAIRES.

M DCCC XXI.

THE QUE CANTONA? LAUSANNE UNIVERSITAIRE

N

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En 1580, la reine Élisabeth, pour prévenir la trop grande extension des limites de Londres, où les encouragemens donnés par cette princesse au commerce attiraient un trop grand nombre d'habitans des campagnes défendit d'y bâtir sur aucun terrain qui ne serait pas à trois milles des portes de la ville. Vingt ans après, l'usage de construire avec de la brique commença; cependant l'empire de l'habitude prévalut encore long-tems après parmi le plus grand nombre. En vain l'épouvantable incendie du 2 septembre 1666 avait-il couvert de cendres et de ruines une immense étendue de terrain, la plupart des habitans s'obstinaient à ne point profiter de la leçon du malheur; ils rebâtissaient leurs maisons avec des matériaux du même genre que ceux qui avaient servi d'aliment à la fureur des flammes. Une routine aveugle, plus forte que la voix de l'expérience, leur faisait préférer ce mode de construction, malgré ses dangers. Le gouvernement, à la fin, eut assez d'énergie pour interdire par une ordonnance de police l'emploi du bois et des lattes dans la construction des murailles. Il prescrivit en même tems l'élargissement des rues; de là vient que celles des nouveaux quartiers de la métropole sont spacieuses et bien aérées. On peut affirmer avec vérité qu'elles forment une nouvelle ville. En 1700, la population de Londres était de 674,350 habitans; cinquante ans après, on en comptait 676,250; en 1802, elle était de 900,900 habitans; en 1811, elle s'é

levait à 1,099,103. Toutes les paroisses contiguës sont comprises dans ce dénombrement.

Toute personne qui désire se former une juste idée de Londres doit en parcourir attentivement les nouveaux quartiers; elle y verra le terrain nivelé à grands frais, de longues et larges rues tirées du cordeau. Sans l'air de monotonie que le défaut d'ornemens donne à la facade des maisons sans la teinte lugubre que leur imprime chaque jour la fumée, je ne crois pas qu'il soit possible de rien voir de plus imposant.

LINCOLN'S-INN-FIELDS.

Des noms illustres assurent à ce square * une place distinguée dans le souvenir des Anglais. Le plan en fut dressé par le célèbre Inigo-Jones, qui lui donna l'exacte dimension de la plus grande pyramide d'Egypte. En 1683, le malheureux lord Russel, condamné à mort comme conspirateur, fut amené de la Tour sur cette place, et y fut décapité. Tout près de là, dans Portsmouth - street, est la chambre ou John Henly donua des lectures publiques. Jamais personne n'a possédé d'aussi vastes connaissances que lui. Aussi était-il rempli de vanité. Ayant un jour reçu un refus du duc de Newcastle pour un service qu'il lui demandait, il dit au prince avec emportement: Souvenez-vous que j'ai une plume....Fort bien, lui répondit le duc, mon frère Charry. Pelham la taillera.

SAINT-JAMES'S-SQUARE.

Ce square n'a rien de remarquable que la statue équestre de Guillaume III et la maison où naquit le lord Bathurst, l'ami de Prior, de Rowe, de Congrève, de Swisft, de Gay, de Pope, d'Adisson, etc. Ce lord survécut à tous ces hommes célèbres, et il chercha à s'en dédommager vers la fin de sa vie dans la société de Sterne.

Lord Bathurst eut, comme Fontenelle, le rare privilége de conserver tous les agrémens de son esprit jusqu'à sa mort. On rapporte de lui le trait suivant, qui est d'autant plus remarquable qu'il était alors dans sa quatre-vingt-neuvième année.

* Places ou carrés qui se trouvent à Londres en assez grand nombre, et auxquels viennent aboutir plusieurs rues. Les squares sont coupes par compartimens, couverts de gazon et d'arbustes. Peu de personnes ont la liberté de s'y promener.

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