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Apparare, Apprêter.
Apparere, Apparoitre. On y fait peu fentir le doublement.
Appellare, Appeller. L'Académie écrit Appeler, Appelant & Appelé :
mais elle conserve Appellatif & Appellation; parce que ces deux noms
étant beaucoup plus rares, on y conferve la prononciation des deux L,
ainfi que des deux P, dont le doublement est négligé dans les trois pre-

miers mots.

Appendere, Appendre.

}

¿

Appendix, Appendice. On y fait peu fentir le doublement.
Appetitus, Appétit.
Applaudere, Applaudir.
Applicare, Appliquer.
Apponere, Appofer.
Apportare, Apporter.

Appreciare, Apprécier.
Apprehendere, Appréhender.
Approbare, Approuver.
Appropinquare, Approcher.

Plus ces mots font ufités, moins on y fait fentir le doublement.

Approximatio, Approximation. On y prononce les deux P, parce qu'il
eft moins ufité.

Acquiefcere, Acquiefcer. On y fait peu fentir le C, qui exprime le dou-
Acquirere, Acquérir. blement de la lettre Q.

}

Arrogare, Arroger. On y fait peu fentir le doublement.

Afferere, Affurer.
Affervire, Affervir.
Affeverare, Affurer.
Affidére, Affiéger.
Affidere, s'Affeoir.
Affiduus, Affidu.
Affignare, Aligner.
Affilire, Affaillir.
Affimilare, Affimiler.
Affiftere, Affifter.
Affociare, Afocier.
Affumptio, Alfomption.
Attentio, Attention.
Attentare, Attenter.
Attenuare, Atténuer.
Atteftari, Attefter.
Attingere, Atteindre.
Attrahere, Attirer.
Attribuere, Attribuer.

Dans tous ces mots le doublement de la lettre S eft néceffaire en François, pour lui conferver fon articulation forte; mais on la fait plus ou moins fentir, felon que ces mots font plus ou moins ufités. Ainfi on prononce les deux S dans Assertion.

Le doublement fe fait plus ou moins fentir dans ces mots, felon qu'ils font plus ou moins ufités: ainfi on prononce plus diftinctement les deux T dans Attribut, Attribution, Attributif.

De ce détail il résulte 1o, Qu'il eft difficile de donner des regles bien précises fur ce doublement, qui dans la prononciation s'exprime plus ou moins, & que l'Académie même néglige de conferver dans certains mots: 2°, Que plus les mots font ufités, plus le doublement fe néglige

dans la prononciation : 3o, Que quand on le néglige dans la prononcia tion, on peut bien auffi le négliger en écrivant, comme l'Académie même le fait dans Abréviation, Agrégation, Agreffion.

Lifte de mots où le doublement, n'étant point exigé par l'étymologie, eft négligé par l'Académie.

De Baiffer, Abaiffer. On pouroit y joindre Abandoner, que quel Bâtard, Abátardir. S ques-uns tirent de Bandon.

Bartre, Abattre. On peut remarquer que l'Académie écrit Abatage & Abatis, avec un feul T, ce qui conduit à écrire également Abatement, Abatures & Abatre,

Bête, Abêtir.

Bon, Abonner & Abonnir ; ou Aboner & Abonir: car on n'y prononce qu'une N.

Bord,

Borner,

Bouche,

Aborder.

Aborner.
Aboucher.
Bout, Aboutir.
Breuvage, Abreuver.
Brute,
Abruzir.

Cens, Acenfer.
Chaland, Achalander.
Chemin, Acheminer.

Ainfi l'Académie ne conferve pas un feul doublement du B: cela montre ce que l'on pouroit faire en pareil ças fur les autres lettres.

Dans ces trois mots, comme dans le fuivant, le doublement eft négligé, parce qu'il ne peut avoir lieu fans changer l'une des articulations.

Chopper, Achoppement, ou Choper & Achopement: car on n'y
prononce qu'un P.

Donner, Adonner, ou Adoner: car on n'y prononce qu'une N.
Dos, Adoffer.

Doux,
Adoucir. Ainfi l'Académie ne double point le D. Pour-
Drefler, Adreffer. quoi faudroit-il doubler la lettre S?

Droit, Adroit.

Genouil, Agenouiller. On ne pouroit pas doubler fans changer l'arti

culation du G.

Grand, Agrandir.

Gré, Agréer.

Griffe, Agriffer, ou Grife & Agrifer: car on n'y prononce qu'une F. Guerre, Aguerrir. On n'y prononce qu'une R; mais on en écrit deux pour marquer l'étymologie tirée de Guerre & non de

Guérir.

Guet, Aguets. Ainfi l'Académie ne double point le G.
Heurter, Aheurter. On ne pouroit pas doubler la lettre H.
Jour, Ajourner. On ne pouroit pas doubler la lettre J.

Largue, Alarguer.
Ligne, Aligner.

De Loi, Aloi.

Long, Alonger. Pourquoi donc n'écriroit-on pas Acourcir?
Lourd, Alourdir. Pourquoi donc n'écriroit-on pas Apefantir?
Maigrir, Amaigrir.

Mat,

Amatir.

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Mol, Amollir, ou Amolir: car on n'y prononce qu'une L.

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Pur,

Apurer.

e

Ras, Arafer. Pourquoi donc n'écriroit-on pas Arondir? &c.
Terme, Atermoyer. Pourquoi donc n'écriroit-on pas Atabler ? &c.
Vache, Avachir. On ne double jamais en François la lettre :

Venir

Vil,

Avenir.

Avilir.

Vif, Aviver.

Voifin, Avoifiner.

V:

pourquoi donc doubler en écrivant tant d'autres lettres qu'on ne double point en pronon. çant?

De tant d'exemples ne pouroit-on donc pas conclure qu'il y a encore plufieurs mots où l'on pouroit négliger le doublement.

Lifte de mots où, d'après les exemples précédens, on pouroit négliger le doublement.

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Si l'on compare cette Lifte avec la précédente, il ne fera peut-être pas facile de difcerner pourquoi on retiendroit dans celle-ci un doublement que l'Académie même fupprime dans l'autre. L'Académie, en retranchant une partie de ces doublemens qui s'éteignent, femble nous inviter à fupprimer de même ceux que l'ufage éteint également dans la prononciation, en atendant qu'il les éteigne totalement dans l'Orthographe. On avoit éteint les premiers avant que l'Académie ratifiât cette extinction dans fon Dictionaire; elle femble par-là témoigner qu'elle approuve cette nouvele Orthographe, & que comme elle en a ratifié le commencement, elle en ratifiera de même les progrès.

ARTICLE II. De la Lettre B.

La Lettre B fe prononce toujours de la même maniere, quand on doit la prononcer. Quelques-uns fuppofent qu'elle fe confond quelquefois avec le P, comme fi Obtenir devoit le prononcer Optenir ; mais c'est une altération que rien n'exige. Dans quelques Provinces on confond auffi le B avec le Vé, ou confone. Ainfi pour dire Boire, les uns difent Voire, tandis que les autres difent Poire. Ces deux prononciations font également vicieuses.

Lorfque le B fe trouve doublé au milieu des mots, il arive souvent qu'on n'en prononce qu'un, comme on vient de le voir dans Abbrégé, d'où l'on a formé Abrégé, parce qu'on n'y prononce qu'un B. Plus les mots font ufités, plus ces doublemens incommodes se négligent ; on vient d'en voir une multitude d'exemples dans les mots composés de la lettre A.

Il en eft de même des mots fimples: Ainfi pour conferver l'étymologie, on écrit Abbé, Abbeffe, Abbaye; mais on prononce, Abé, Abeffe, Abeie; parce que ces mots font devenus parmi nous très-fréquens: au contraire, dans Abbatial, qui eft plus rare, & qui vient encore plus immédiatement du Latin, Abbatialis, on fait fentir les deux B.

Comme felon l'étymologie on a dû écrire en Latin Obmittere, on a aufli écrit en François Obmettre: mais la prononciation s'eft adoucie dans les deux Langues, de maniere qu'on a écrit en Latin Omittere; & qu'en François on écrit de même Omettre, fans B.

Lorsque le B fe trouve à la fin des mots, on le prononce dans les noms propres, Jacob, Rahab: mais dans les autres mots, l'usage varie. Ainfi dans Plomb, on ne le fait pas fentir: on prononce Plon: cependant on le conferve en écrivant, parce qu'il vient du Latin Plumbum; & parce qu'il fert à former les dérivés, Plomber, Plomberie, Plombier Plombagine ou Mine de plomb.

Quelques-uns prétendent qu'il en eft de même du mot Rumb, dérivé du Latin Rumbus, en parlant du vent; & il peut fe faire que parmi ceux qui fe fervent fouvent de ce mot, on prononce Ron; mais entre ceux qui s'en fervent rarement, l'usage eft d'y faire fentir le B. L'Académie avertit qu'on prononce Romb.

Le B fe joint avec les lettres L & R, & il y conferve fon articulation naturele, foit au commencement des mots, Blåmer, Brayer: foit au milieu, sâbler, såbrer.

ARTICLE III. De la Lettre C.

La Lettre C exprime deux articulations différentes. Devant les voyeles A, O, U, elle fe prononce comme le K; ainfi on dit: Cabaret, Colonne, Cuve. Devant les voyeles E, I, Y, elle fe prononce comme la lettre S; ainfi on dit: Céfure, Ciment, Cycle.

Pour lui donner devant les voyeles A, Ö, U, l'articulation de la lettre S, on met deffous une queue que l'on nomme cedille: ainfi on écrit, il s'avança, il façona, il reçut. Mais on retranche cette cédille, quand le Cfe trouve fuivi des voyeles E, 1: ainfi quoiqu'on écrive, il plaça, il reçut, néanmoins il faut écrire, placer & recevoir, fans cédille.

Le Ca pris la place du K, dans Kalendæ, d'où on a fait en Latin même Calenda, & en François, Calendes.

Le C, qui eft la troifieme Lettre de l'Alphabet des Latins, vient du Gamma, qui eft la troifieme lettre de l'Alphabet des Grecs; celuici vient du Ghimel, qui eft la troifieme lettre de l'Alphabet des Hébreux; & de cette origine le C a confervé quelque affinité avec le G.

Il fe confond avec le G, en Latin dans Gaïus, d'où on a formé Caïus ; & au contraire en François dans Claude, que l'on prononce abufivement Glaude, d'où l'on a formé par corruption Glaudon & Gaudon. De même au milieu des mots le C fe confond avec le G, de ma

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