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être obligé à des épuisements; 4° quels sont les travaux et la dépense que sa dessiccation exige; 5o les frais de son transport dans les lieux de consommation; 6o son prix commun; 7o enfin, si l'on en retire quelques produits par la distillation, quelle est la valeur de ces produits, et les dépenses à faire pour les obtenir.

S X. CARRIÈRES.

177. Mode d'évaluation des carrières.

177.- Nous avons donné, d'après la loi de 1810, et au numéro 78 de cette partie, l'énumération des gîtes que renferment les carrières.

On ne peut pas indiquer de règle générale pour fixer le prix d'une carrière.

Sa valeur dépend toujours de celle de son produit, des dépenses à faire pour son exploitation, de l'abondance plus ou moins considérable des matières que l'on en extrait, relativement à son étendue, et du débit plus ou moins assuré de ces matières.

S XI. ÉTANGS.

178. Mode d'évaluation des étangs.

178. Les étangs sont des amas d'eau soutenus par une chaussée, dans lesquels on nourrit du poisson.

Leur produit est plus ou moins considérable, suivant qu'ils ont plus ou moins d'étendue, et que le terrain est plus ou moins favorable à la conservation et à l'accroissement du poisson, et même suivant l'espèce de poisson dont ils sont peuplés.

Ils se pêchent ordinairement tous les trois ans.

Dans quelques endroits, il est d'usage, à chaque pêche, de mettre le terrain en culture un an ou plus.

Pour en évaluer le produit, il faut en déterminer la superficie, tant en eau qu'en ce qu'on appelle queue d'étang.

Lorsque l'arpentage a fait connaître cette superficie, on répartit le prix de la vente de la pêche sur toutes les années pendant lesquelles il n'a point été pêché, déduction faite préalablement des frais d'entretien des vannes et chaussées, et de ceux de repeuplement, lorsqu'ils sont à la charge du propriétaire.

Quelquefois les queues des étangs sont affermées, ou produisent du foin ou de grosses herbes; dans ce cas leur produit doit entrer dans la formation de celui de l'étang.

DES BOIS TAILLIS, DES FUTAIES ET FORÊTS; DE LEUR SEPARATION, DELIMITATION ET ARPENTAGE.

CHAPITRE PREMIER.

DES BOIS TAILLIS.-DES BOIS REQUIS.

Ser. ESTIMATION DES BOIS TAILLIS.

1. Essence des bois.

2. Il faut avoir égard aux prix courants et aux frais d'exploita

tion.

3. Il est indispensable d'apprécier la grosseur et le nombre des arbres compris dans un taillis. Les calculs présentés à cet égard sont sujets à erreur.

4. Méthode à suivre pour apprécier le nombre, la grosseur et la valeur des arbres d'un taillis.

5. Estimation des baliveaux.

6. Estimation de la quantité de fagots et de charpente qui peuvent résulter de l'abattage:

7. La réunion des chiffres donnés par les opérations précédentes donne la valeur du taillis.

8. Estimation de taillis d'essences diverses.

J.

1. C'est principalement à l'essence des taillis que les experts doivent avoir égard, lorsqu'ils ont à en estimer la valeur.

On sait que le mot essence est synonyme de celui d'espèce. On compte cinq essences diverses dans les bois et forêts. La première comprend les bois durs, tels que le chêne, l'orme, le frène, le hêtre, l'érable, le châtaignier, etc. La seconde espèce est celle des bois blancs, qui sont : le bouleau, l'aulne, le peuplier blanc ou noir, le marronnier, le saule, etc. Dans la troisième espèce, on compte le pommier, le poirier, le cerisier, le noyer, le néflier, le fusain, etc. Dans la quatrième essence, on reconnaît les arbres verts, tels que le pin, le sapin, l'if, le chêne vert, le liège et autres.

Enfin, dans la cinquième espèce, on place les arbres des Landes, le genévrier, le genêt, l'osier, le troêne, l'aubier, et autres petites plantes.

La première espèce est plus estimée que la seconde, celle-ci plus que la troisième, et ainsi de suite. Cependant les produits des bois different beaucoup, non-seulement suivant leurs espèces, mais encore suivant leur âge et suivant le sol sur lequel ils sont plantés. Un taillis de 30 à 40 ans est d'un plus grand prix que celui qui n'en a que 19 ou 20. De même les taillis venus sur un bon fonds sont plus forts à 20 ans que ne le sont à 35 ceux qui sont venus sur un mauvais fonds. Les premiers sont, même à force égale, préférés aux autres, parce qu'ils ont toujours l'écorce plus vive et le bois plus beau que les derniers.

2.

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Toutes ces circonstances sont donc considérées dans l'estimation du fonds des taillis; mais il faut aussi avoir égard au prix

moyen de leurs coupes annuelles, déduction des frais d'entretien et autres, lorsqu'ils sont en coupes réglées ; et lorsqu'ils ne le sont pas, on prend pour point de comparaison et d'estimation la valeur des taillis de même nature qui existent dans le voisinage ou dans le canton.

3.

Ces différents éléments d'estimation sont plus certains que les calculs et les chiffres des auteurs, dans lesquels on remarque les plus fréquentes variations. Nous en signalerons deux seulement...

Suivant M. Duhamel, un taillis planté en bon fonds doit donner à 20 ans, et par arpent, 8 cordes, de chacune 450 bûches de 3 pieds et demi de longueur, et de 3 pouces de diamètre, plus 800 fagots (1);

A 25 ans, le même arpent doit produire 12 cordes de 300 bûches, chacune de 4 pouces de diamètre, plus 1200 fagots;

Et à 30 ans, le même arpent doit rendre 18 cordes de 200 bûches de 5 pouces de diamètre, plus 1800 fagots.

Mais suivant M. d'Acosta, un arpent de taillis, essence de chêne, venu en bon terrain, produit, à l'âge de 20 ans, 14 cordes de bûches et 100 fagots;

A 25 ans, il doit en donner 17 cordes avec 1000 fagots; et à 30 ans, il fournit de 20 à 24 cordes avec 1200 fagots.

On voit qu'il existe une différence considérable entre les évaluations de ces auteurs, qui cependant ont fait preuve de savoir et

(1) Afin de conserver à notre citation son caractère, nous avons laissé les anciennes mesures, qui n'ont du reste, ici, d'autre but que de faire sentir la faillibilité

des calculs.

d'expérience; et si on leur comparait le tableau de l'accroissement des bois par M. Saint-Martin, on verrait encore bien d'autres variations.

4. Le meilleur moyen pour apprécier exactement la valeur des taillis, est d'en faire un arpentage général, en distinguant les espaces vides que l'on arpente séparément. On compte ensuite la quantité de brins au-dessus de seize centimètres de grosseur inclusivement, qui peuvent se trouver dans l'un des meilleurs hectares; on en fait autant dans l'un des hectares les plus médiocres, et on réunit les deux nombres ensemble, dont on prend la moitié pour former une quantité moyenne.

Ensuite on mesure les grosseurs de 50 brins pris sans choix audessus de seize centimètres de grosseur inclusivement, et on réunit toutes ces grosseurs dans un total unique que l'on divise par 50, afin d'obtenir une moyenne grosseur. Enfin on procède de la même manière sur la hauteur d'une assez grande quantité de brins, dont on obtient ainsi une moyenne hauteur.

Par ces opérations, on a trois nombres, savoir : la quantité de brins que l'on présume se trouver sur un hectare commun, entre le bon et le médiocre; la grosseur commune ou moyenne des brins et leur longueur aussi moyenne. En partant de ces nombres, on détermine par un simple calcul combien il y a de fois un mètre seize centimètres (longueur de chaque bûche) dans un hectare, et par conséquent combien la totalité de ces longueurs peut donner de stères de bûches.

Enfin, quand on a la quantité de stères présumés dans un hectare, on multiplie cette quantité par le nombre d'hectares que contient le taillis, et l'on a le total des stères qu'il peut produire. Ce total est multiplié par le prix local, c'est-à-dire par celui que le stère peut valoir dans la vente ou le canton, tous frais déduits. 5. Mais ce n'est pas tout : il reste encore deux opérations à faire pour terminer l'estimation d'un taillis.

La première est l'estimation des arbres de réserve ou baliveaux, s'il en existe dans le taillis.

On appelle baliveaux, les jeunes arbres qui n'ont pas été coupés en même temps que le taillis, et qui ont été laissés croître en futaie. On les distingue en baliveaux de l'âge du taillis, en baliveaux modernes et en baliveaux anciens. Les modernes sont ceux de deux ou trois âges, et les anciens sont ceux qui ont atteint ou passé cent ans. Ces distinctions, faciles à faire, sont importantes dans les opérations des experts.

Pour connaître la valeur des baliveaux, on commence par les compter, ensuite on prend la grosseur du tour ou pied de chacun en particulier, et on mesure les tiges d'un certain nombre pour avoir une hauteur commune. S'il s'en trouve de beaucoup plus élevés que les autres, on prend en particulier les hauteurs de leur tige; avec ces hauteurs et ces grosseurs, on calcule combien ces arbres contiennent de pièces de charpente, et pour avoir le produit en argent, on multiplie cette quantité totale de pièces de charpente par le prix de la pièce, façon déduite.

6. La seconde opération est l'appréciation des fagots et des bois à charbon que les sommets des cépées, et les menus brins peuvent produire; enfin on estime la descente des arbres dont on a réduit les tiges en charpente; mais ces différentes appréciations ne peuvent être soumises à des règles générales, parce qu'il y a des taillis qui produisent beaucoup plus de fagots que d'autres, encore qu'ils soient d'une même étendue, d'une même essence et d'un même âge. Il en est de même des arbres, suivant qu'ils sont placés dans un massif, ou dans un vide, ou dans une lisière.

7. — Ges opérations étant faites, on en calcule les résultats, c'est-à-dire le montant du bois de corde; celui des pièces de charpente; celui du bois à charbon ou des fagots, et celui de la descente des arbres. Ces quatre produits particuliers réunis ensemble donnent le produit général sur lequel on déduit tous les frais d'exploitation, d'entretien et de repeuplement, et ce qui reste établit le revenu commun que le taillis donne annuellement. C'est enfin par ce revenu net, multiplié par vingt, que l'on obtient la valeur intégrale du fonds du taillis.

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8. Mais il est plusieurs espèces de taillis dont la valeur s'établit autrement, ce sont les oseraies et les châtaigneraies. Pour connaître le prix des premiers, qui se coupent chaque année, faut s'assurer de ce qu'un hectare d'oseraies rapporte de torches d'osier, et ce que se vend chaque année le cent de torches dans le voisinage ou le canton, déduction faite des frais d'entretien et autres; mais il faut établir une valeur moyenne dans le produit de l'hectare et dans le prix des torches; c'est sur cette valeur qu'il faut calculer les prix du fonds de l'oseraie, par hectare.

Quant aux taillis de châtaigniers destinés principalement à faire, des cercles, ils ont plus ou moins de valeur, suivant la qualité et la force des brins. Il y a aussi d'autres bois que le châtaignier, qui sont employés à faire des cercles, tels que le bouleau, le frêne, et même l'orme à grande feuille. Mais tous ces bois sont inférieurs

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