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tos et sarcinis occupatos non difficiliter oppressit ; fugatoque Narseo rege, reversus cum præda et manubiis ingentibus, sibi attulit superbiam, Diocletiano timorem. In tantos namque fastus post hanc victoriam elevatus est, ut jam detractaret Cæsaris nomen. Quod cum in litteris ad se datis audisset, truci vultu ac voce terribili exclamabat: Quousque Cæsar? Exinde insolentissime agere cœpit, ut ex Marte se procreatum et videri et dici vellet, tamquam alterum Romulum; maluitque Romulam matrem stupro infamare, ut ipse diis oriundus videretur. Sed differo de factis ejus dicere, ne confundam tempora. Postea enim quam nomen imperatoris accepit, exuto socero, tum demum furere cœpit et contemnere omnia. Diocles, sic enim ante imperium vocabatur, cum rem publicam talibus consiliis et talibus sociis everteret, cum pro sceleribus suis nihil non mereretur, tamdiu tamen summa felicitate regnavit, quamdiu manus suas justorum sanguine non inquinaret. Quam vero causam persequendi habuerit

exponam.

X.

Cum ageret in partibus Orientis, ut erat pro timore scrutator rerum futurarum, immolabat pecudes, et in jecoribus earum ventura quærebat. Tum quidam ministrorum scientes Dominum, cum adsisterent immolanti, imposuerunt frontibus suis immortale signum. Quo facto, fugatis dæmonibus, sacra turbata sunt. Trepidabant aruspices, nec solitas in extis notas vide

c'est leur coutume de marcher tous ensemble et sans ordre, Galère les trouvant embarrassés par leur multitude et leurs bagages, vint facilement à bout de les vaincre. Narsès se vit obligé de prendre la fuite. Le vainqueur revint chargé de riches dépouilles, ce qui lui inspira de l'orgueil, et en même temps de la crainte à Dioclétien. Galère, enflé de cette victoire, commença à dédaigner le nom de César. Ayant reçu des lettres avec cette suscription, il s'écria d'un air furieux et avec un ton de voix épouvantable : TOUJOURS CÉSAR ! Il porta l'insolence au point de vouloir passer pour fils de Mars comme Romulus, et de s'arroger une origine céleste, aux dépens de la réputation de Romula, sa mère. Mais je remets à parler ailleurs des actions de ce prince, pour ne pas confondre les temps. Lorsqu'il eut pris le nom d'Empereur, et dépouillé son beau-père de l'autorité souveraine, il commença à suivre les accès de sa fureur, qui ne connut plus de bornes. Dioclès. (c'était le nom de Dioclétien avant qu'il fût parvenu à l'Empire) se servait de tels conseillers et de tels ministres pour bouleverser l'Etat. Mais quoiqu'il n'y eût point de châtiment que ne méritassent ses crimes, son règne cependant fut heureux, tant qu'il ne trempa point ses mains dans le sang des chrétiens. Voici la cause de la persécution qu'il suscita contre eux.

X.

Dioclétien était en Orient. Sa timidité naturelle excitait sa curiosité sur la connaissance de l'avenir. Il faisait des sacrifices, et cherchait à se procurer cette connaissance par l'inspection des entrailles des victimes. Quelques-uns de ses officiers, qui étaient chrétiens, et qui assistaient à la cérémonie, marquèrent leurs fronts du signe adorable de la croix; ce qui mit les démons en fuite et troubla cette cé

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bant; et quasi non litassent, sæpius immolabant. Verum identidem mactatæ hostiæ nihil ostendebant donec magister ille aruspicum Tagis, seu suspicione seu visu, ait idcirco non respondere sacra, quod rebus divinis profani homines interessent. Tunc irâ furens, sacrificare non eos tantum qui sacris ministrabant, sed universos qui erant in palatio jussit, et in eos, si detractassent, verberibus animadverti; datisque ad præpositos litteris, etiam milites cogi ad nefanda sacrificia præcepit, ut qui non paruissent, militiâ solverentur. Hactenus furor ejus et ira processit, nec amplius quidquam contra legem aut religionem Dei fecit. Deinde, interjecto aliquanto tempore, in Bithyniam venit hyematum; eodemque tum Maximianus quoque Cæsar inflammatus scelere advenit, ut ad persequendos Christianos instigaret senem vanum, qui jam principium fecerat. Cujus furoris hanc causam fuisse cognovi.

XI.

Erat mater ejus deorum montium cultrix, quæ, cum esset mulier admodum superstitiosa, dapibus sacrificabat pene cotidie, ac vicariis suis epulas exhibebat. Christiani abstinebant; et illâ cum gentibus epulante, jejuniis hi et orationibus insistebant. Hinc concepit odium adversus eos, ac filium suum non minus superstitiosum querelis muliebribus ad tollendos homines incitavit. Ergo habito inter se per totam hyemem concilio, cum nemo admitteretur, et omnes de summo statu rei publicæ tractari arbitrarentur, dių senex fu

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rémonie profane. Les Aruspices furent effrayés de ne pas trouver les marques accoutumées dans les entrailles des victimes. Comme s'ils n'avaient rien fait, ils eurent plusieurs fois recours à de nouvelles immolations: mais ils ne réussirent pas davantage. Enfin Tagis, le chef des Aruspices soit par soupçon, soit autrement, dit que le silence des dieux venait de ce que des profanes assistaient aux sacrifices. Dioclétien, furieux, ordonna non-seulement aux assistans, mais encore à tous ceux qui étaient dans son palais, de sacrifier, et condamna à la peine du fouet quiconque refuserait d'obéir. Il écrivit en même temps aux généraux de ses armées, pour leur enjoindre de forcer les soldats à ces abominables sacrifices, et de casser ceux qui ne se soumettraient point à cet ordre. Sa colère se borna là, et il ne fit plus rien alors contre le culte du vrai Dieu. Quelque temps après, il vint passer l'hiver en Bithynie. Galère s'y rendit également, dans la vue de rallumer le courroux du vieillard contre les chrétiens, et de le porter' à les persécuter. Je vais rapporter la cause de la haine qu'avait Galère contre les fidèles.

XI.

La mère de ce prince, femme extrêmement superstitieuse, était très-dévote aux dieux des montagnes. Presque tous les jours elle leur sacrifiait, et donnait des festins à ses domestiques. Les chrétiens évitaient ces festins; ils consacraient au jeûne et à la prière le temps que leur maîtresse donnait à la bonne chère. Cette conduite les lui rendit suspects; par ses plaintes réitérées, elle anima contre eux son fils, qui n'était pas moins superstitieux, et le détermina facilement à perdre des hommes qu'elle détestait. Pendant tout l'hiver, Galère et Dioclétien eurent des conférences secrètes sur cet objet. Comme personne n'y était admis, tout le

rori ejus repugnavit, ostendens quam perniciosum esset inquietari orbem terræ, fundi sanguinem multorum ; illos libenter mori solere. Satis esse si palatinos tantum ac milites ab ea religione prohiberet. Nec tamen deflectere potuit præcipitis hominis insaniam. Placuit ergo amicorum sententiam experiri. Nam erat hujus malitiæ cum bonum quid facere decrevisset, sine consilio faciebat, ut ipse laudaretur. Cum autem malum, quoniam id reprehendendum sciebat, in consilium multos advocabat, ut aliorum culpæ ascriberetur quidquid ipse deliquerat. Admissi ergo judices pauci et pauci militares, ut dignitate antecedebant, interrogabantur. Quidam proprio adversus Christianos odio inimicos deorum et hostes religionum publicarum tollendos esse censuerunt, et qui aliter sentiebant, intellectâ hominis voluntate, vel timentes vel gratificari volentes in eamdem sententiam congruerunt. Nec sic quidem flexus est imperator ut accommodaret assensum, sed deos potissimum consulere statuit, misitque aruspicem ad Apollinem Milesium. Respondit ille ut divinæ religionis inimicus. Traductus est itaque a proposito. Et quoniam nec amicis nec Cæsari nec Apollini poterat reluctari, hanc moderationem tenere conatus est, ut eam rem sine sanguine transigi juberet, cum Cæsar vivos cremari vellet qui sacrificio repugnassent.

XII.

Inquiritur peragendæ rei dies aptus et felix, ac potissimum Terminalia deliguntur, quæ sunt a. d. septi

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