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de reconnaître le vrai Dieu. Durant les intervalles d'une douleur nouvelle, il s'écrie qu'il rétablira l'Eglise des Chrétiens, et qu'il expiera son crime. Etant à l'extrémité, il ordonna de publier l'édit suivant :

XXXIV.

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EDIT DE GALERE.

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Quoique nous nous soyons toujours occupés du bien et de l'utilité de l'Etat, nous n'avons jamais eu rien tant à cœur que de rétablir les choses dans l'ordre ancien, et de ramener les Chrétiens à la religion de leurs pères qu'ils avaient abandonnée. Car non contens de mépriser les cérémonies instituées par leurs ancêtres, ils en sont venus à ce point de folie de se faire des lois à eux-mêmes, et de tenir diverses as» semblées dans les provinces. Ce que nous aurions dé

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» fendu par nos édits, et leur aurions ordonné de rentrer

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dans la bonne voie. A quoi plusieurs ont déféré par crainte ; plusieurs aussi, pour avoir refusé d'obéir, ont » été punis. Et comme nous sommes informés qu'il y en a un grand nombre qui persistent dans leur opiniâtreté, et qui ne respectent ni la religion établie, ni celle du Dieu >> des Chrétiens, en considération de notre très-douce clé

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mence et de notre coutume perpétuelle de pardonner à >> tous les hommes, nous voulons bien leur faire ressentir >> les effets de notre bonté. C'est pourquoi nous leur per>> mettons d'exercer la religion chrétienne, et de tenir leurs >> assemblées, pourvu qu'il ne s'y passe rien de contraire aux lois. Par une autre déclaration, nous instruirons

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nostram credidimus porrigendam, ut denuo sint Christiani et conventicula sua componant, ita ut ne quid contra disciplinam agant. Alia autem epistola judicibus significaturi sumus, quid debeant observare. Unde juxta hanc indulgentiam nostram debebunt Deum suum orare pro salute nostra et reipublicæ ac sua, ut undique versum res publica perstet incolumis, et securi vivere in sedibus suis possint.

XXXV.

Hoc edictum proponitur Nicodemiæ pridie calendas maias, ipso octies et Maximino iterum consulibus. Tunc apertis carceribus, Donate carissime, cum cæteris confessoribus e custodia liberatus es, cum tibi carcer sex annis pro domicilio fuerit. Nec tamen ille hoc facto veniam sceleris accepit a Deo; sed post dies paucos, commendatis Licinio conjuge sua et filio atque in manu traditis, cum jam totius corporis membra defluerent horrendâ tabe consumtus est. Idque cognitum Nicomediæ idibus mensis ejusdem, cum futura essent vicennalia calendis martiis impendentibus.

XXXVI.

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Quo nuntio Maximinus audito, dispositis ab Oriente cursibus, pervolavit, ut provincias occuparet, ac Licinio morante, omnia sibi usque ad fretum chalcedonium vindicaret. Ingressusque Bithyniam, quo sibi ad præsens favorem conciliaret, cum magna omnium lætitia sustollit censum. Discordia inter ambos imperatores, ac pene bellum. Diversas ripas armati tenebant. Sed

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nos officiers de justice de la conduite qu'ils doivent te>> nir à leur égard. Notre indulgence doit les porter à prier » leur Dieu pour notre santé, pour la prospérité de l'Etat, comme pour leur propre conservation, afin que l'empire subsiste éternellement, et qu'ils puissent mener chez eux une vie paisible et tranquille.

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XXXV.

Cet édit fut publié à Nicomédie, la veille des calendes de mai (30 avril), Galère étant consul pour la huitième fois, et Maximin pour la seconde. On ouvrit les prisons. Ce fut alors, mon cher Donat, que, conjointement avec les autres confesseurs de la foi, vous recouvrâtes la liberté, après un emprisonnement de six ans. Dieu cependant ne pardonna pas à Galère; car, peu de jours après, ayant recommandé sa femme et son fils à Licinius, et tout son corps étant réduit en pourriture, il expira. Sa mort fut aussitôt divulguée à Nicomédie, où il se proposait de célébrer les Vicennales aux calendes de mars suivant.

XXXVI.

A cette nouvelle, Maximin prit la poste et se rendit dans l'Orient, afin de profiter de l'absence de Licinius, et de s'emparer de l'Asie, jusqu'à la mer de Chalcédoine. Dès qu'il fut entré dans la Bithynie, pour se concilier l'amour des peuples, il supprima le cens; ce qui causa une joie universelle. Les deux empereurs, divisés entre eux, en vinrent presque à une rupture. Leurs troupes occu

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conditionibus certis pax et amicitia componitur, et in ipso freto foedus fit, ac dexteræ copulantur. Redit ille securus, et fit qualis in Syria et in Ægypto fuit. In primis indulgentiam Christianis communi titulo datam tollit, subornatis legationibus civitatum quæ peterent, ne intra civitates suas Christianis conventicula extruere liceret, ut quasi coactus et impulsus facere videretur, quod erat sponte facturus. Quibus annuens, novo more sacerdotes maximos per singulas civitates ex primoribus fecit, qui et sacrificia per omnes deos suos cotidie facerent, et veterum sacerdotum ministerio subnixi darent operam, ut Christiani neque fabricarent neque publice aut privatim colerent, sed comprehensos suo jure ad sacrificia cogerent vel judicibus offerrent. Parumque hoc fuit, nisi etiam provinciis ex altiore dignitatis gradu singulos quasi pontifices superponeret, et eos utrosque candidis chlamidibus ornatos jussit incedere. Facere autem parabat, quæ in orientis partibus fecerat. Nam cum clementiam specie tenus profiteretur, occidi servos Dei vetuit, debilitari jussit. Itaque confessoribus effodiebantur oculi, amputabantur manus, pedes detruncabantur, nares vel auriculæ desecabantur.

XXXVII.

Hæc ille moliens, Constantini litteris deterretur. Dissimulavit ergo. Et tamen si quis inciderat, mari occulte mergebatur. Consuetudinem quoque suam non intermisit, ut in palatio per singulos dies sacrificaretur. Et

paient les rives opposées. La paix cependant se fit à de certaines conditions, et elle fut conclue sur le détroit même du Bosphore. Maximin s'en retourna plein de confiance, et se montra tel qu'il avait été en Syrie et en Egypte. Premièrement il supprima toutes les grâces qui avaient été accordées aux Chrétiens. Il fit suggérer aux villes de son empire de lui envoyer des députés qui le suppliassent d'empêcher les assemblées des fidèles, afin qu'il eût l'air de faire de force ce qu'il faisait volontairement. Déférant donc aux suppliques mendiées de ces députations, il choisit les premiers des villes pour souverains sacrificateurs; et ceux-ci, par un établissement nouveau et sans exemple, étaient obligés d'offrir tous les jours des sacrifices aux dieux. Appuyés des anciens prêtres, ils devaient empêcher les Chrétiens de bâtir des églises, d'exercer leur religion, tant en public qu'en particulier; les contraindre par leur autorité de sacrifier aux idoles, et dénoncer aux juges ceux qui refuseraient d'obéir. Il ne s'en tint pas là il établit encore dans chaque province deux pontifes supérieurs pour veiller sur les autres, et il voulut qu'ils portassent des manteaux blancs. Son dessein était de tenir la conduite qu'il avait tenue en Orient, où, sous prétexte d'humanité, il faisait estropier les Chrétiens au lieu de les condamner à mort. Aux uns on crevait les yeux, aux autres on coupait les mains ou les pieds, le nez ou les oreilles.

XXXVII.

Constantin écrivit pour empêcher ces actes de violence; Maximin s'en abstint donc extérieurement. Mais si quelque chrétien tombait entre les mains des ministres de sa cruauté, on le noyait secrètement. Au reste, il laissa subsister la coutume de sacrifier tous les jours dans son pa

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