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senem illum detestabilem finxisse discordiam cum filio ut ad alios succidendos viam sibi faceret, quibus omnibus sublatis, sibi ac filio totius orbis imperium vindicaret. Sed id falsum fuit. Nam id propositi habebat, ut, et filio et cæteris extinctis, se ac Diocletianum restitueret in regnum.

XLIV.

præ

Jam mota inter eos fuerant arma civilia. Et quamvis se Maxentius Romæ contineret, quod responsum acceperat periturum esse si extra portas urbis exisset, tamen bellum per idoneos duces gerebatur. Plus virium Maxentio erat, quod et patris sui exercitum receperat a Severo, et suum proprium de Mauris atque Italis nuper extraxerat. Dimicatum, et maxentiani milites valebant, donec postea confirmato animo Constantinus, et ad utrumque paratus, copias omnes ad Urbem propius admovit, et e regione pontis Milvii consedit. Imminebat dies, quo Maxentius imperium ceperat, qui est ad diem sextum calendas novembris, et quinquennalia terminabantur. Commonitus est in quiete Constantinus, ut cœleste signum Dei notaret in scutis, atque ita prælium committeret. Fecit ut jussus est, et transversa X littera, summo capite circumflexo, Christum in scutis notat. Quo signo armatus exercitus capit ferrum. Procedit hostis obviam sine imperatore, pontemque transgreditur. Acies pari fronte concurrit. Summa vi utrimque pugnatur. Neque his fuga nota, neque illis. Fit in Urbe seditio, et dux increpitatur velut desertor salutis publicæ. Cunctusque repente populus (circenses enim natali suo edebat) una voce subclamat

Maximien n'avait feint d'être mal avec son fils, que pour se faciliter les moyens de perdre les autres empereurs, afin qu'après leur ruine il pût partager l'Empire avec Maxence. Mais ce soupçon n'était pas fondé. Le dessein de Maximien était de se défaire de son fils, aussi bien que des autres, et de remonter sur le trône avec Dioclétien.

XLIV.

La guerre civile était allumée entre Maxence et Constantin. Le premier restait à Rome, l'oracle lui ayant prédit qu'il périrait s'il sortait de cette ville. Mais il faisait la guerre par d'habiles généraux. Il était plus fort que son ennemi, parce qu'indépendamment de l'armée de son père qu'il avait détachée du parti de Sévère, il y en avait joint une autre composée de Maures et d'Italiens. On en vint souvent aux mains, et l'avantage était toujours du côté de Maxence. Mais Constantin, plein de courage et préparé à tout événement, s'approche de Rome, et campe vis-à-vis du pont Milvius. On touchait au jour où Maxence avait pris la pourpre, c'est-à-dire, au sixième des calendes de novembre (27 octobre), et où finissaient les Quinquennales. Constantin est averti en songe de faire peindre le signe adorable de la croix sur le bouclier de ses soldats, et d'engager ensuite le combat. Il obéit; il fait former sur les boucliers un X surmonté d'un accent circonflexe, ce qui signifiait Christ. Ses troupes, armées de ce signe céleste, se préparent à la bataille. L'ennemi en l'absence de l'empereur passe le pont. On se choque de part et d'autre avec une égale vigueur; personne ne lâche le pied. Tout à coup il se fait une émeute dans la ville; on reproche à Maxence de trahir la cause publique; on dit de toutes parts que Constantin ne peut être vaincu.

Constantinum vinci non posse. Qua voce consternatus proripit se, ac vocatis quibusdam senatoribus, libros sibyllinos inspici jubet, in quibus repertum est illo die hostem Romanorum esse periturum. Quo responso in spem victoriæ inductus procedit, in aciem venit. Pons a tergo ejus scinditur. Eo viso pugna crudescit, et manus Dei supererat aciei. Maxentianus proterretur; ipse in fugam versus properat ad pontem, qui interruptus erat, ac multitudine fugentium pressus in Tyberim deturbatur. Confecto tandem accerbissimo bello, cum magna senatus populique romani lætitia susceptus imperator Constantinus Maximini perfidiam cognoscit, litteras deprehendit, statuas et imagines invenit. Senatus Constantino virtutis gratia primi nominis titulum decrevit, quem sibi Maximinus vindicabat: ad quem victoria liberata Urbis cum fuisset adlata, non aliter accepit, quam si ipse victus esset. Cognito deinde senatus decreto, sic exarsit dolore, ut inimicitias aperte profiteretur, convicia jocis mista adversus imperatorem maximum diceret.

XLV.

Constantinus, rebus in Urbe compositis, hyeme proxima Mediolanum contendit. Eodem Licinius advenit, ut acciperet uxorem. Maximinus, ubi eos intellexit nuptiarum solemnibus occupatos, exercitum movit e Syria hyeme quam cum maxime sæviente, et mansionibus geminatis in Bithyniam concurrit, debilitato agmine. Nam maximis imbribus et nivibus et luto et frigore et labore jumenta omnis generis amissa sunt, quorum miserabilis per viam strages speciem jam futuri belli

Maxence, épouvanté de ce tumulte, fait assembler quelques sénateurs. On consulte le livre des Sybilles, et l'on trouve que ce jour l'ennemi du peuple romain devait périr. Maxence interprète l'oracle à son avantage, et, comme sûr de la victoire, il court au combat. Il fait rompre le pont après lui, afin que la nécessité de vaincre inspirât plus de courage aux troupes. Le combat devient plus vif que jamais. Mais Dieu favorisait Constantin: Maxence est vaincu; il veut se sauver, le pont était rompu. Emporté par la multitude des fuyards, il est précipité dans le Tibre. Après une victoire aussi importante, Constantin est reçu dans Rome, aux applaudissemens du sénat et du peuple. Là il connut la perfidie de Maximin en découvrant ses lettres, et en voyant ses images et ses statues. Le sénat accorda à Constantin la prérogative d'honneur dont il était digne par son courage, et que Maximin s'attribuait. La nouvelle de ce grand événement étant parvenue à Maximin, il se regarda dès-lors comme vaincu. Le décret du sénat le mit en fureur; il ne faisait plus mystère de sa haine contre Constantin, et il lui échappait souvent des railleries mêlées d'injures contre ce prince.

XLV.

Constantin, après avoir tout réglé à Rome, partit l'hiver suivant pour Milan. Licinius se rendit aussi dans cette ville pour la célébration de son mariage. Maximin, les sachant occupés de cette cérémonie, s'avança à grandes journées vers la Bithynie malgré toute la rigueur de la saison. Son armée en fut extrêmement fatiguée; la pluie, la neige, la boue ruinèrent presque entièrement les équipages. Toute la route offrait le spectacle le plus désastreux; ce qui était un présage sinistre pour les soldats. Maximin ayant franchi les limites de son empire et passé la mer,

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et similem cladem militibus nuntiabat. Nec ipse intra fines suos moratus est; sed transjecto protinus freto, ad Bysantii portas accessit armatus. Erant ibi milites præsidiarii ad hujus modi casus a Licinio conlocati. Hos primum muneribus et promissis illicere tentavit, postea vi et opugnatione terrere; nec tamen quidquam vis aut promissa valuerunt. Jam consumti erant dies undecim, per quos fuit spatium nuntios litterasque mittendi ad imperatorem, cum milites non fide sed paucitate diffisi seipsos dediderunt. Hinc promovit Heracleam ; et illic eadem ratione detentus, aliquot dierum tempus amisit. Et jam Licinius festinato itinere cum paucis Adrianopolim venerat, cum ille, accepta in deditione Perintho, aliquanto moratus, processit ad mansionem millia decem et octo. Nec enim poterat ulterius, Licinio jam secundam mansionem tenente, distantem millibus totidem; qui collectis ex proximo quantis potuit militibus pergebat obviam Maximino, magis ut eum moraretur, quam proposito dimicandi aut spe victoriæ; quippe cum ille septuaginta millium armatorum exercitum duceret, ipse vix triginta millium numerum collegisset. Sparsi enim milites per diversas regiones fuerant, et adunari omnes angustia temporis non sinebant.

XLVI.

Propinquantibus ergo exercitibus, jam futurum propediem prælium videbatur. Tum Maximinus ejusmodi votum Jovi vovit, ut si victoriam cepisset, Christianorum nomen extingueret, funditusque deleret. Tunc proxima nocte Licinio quiescenti adsistit angelus Dei

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