appellés, comme faisoient mes prédéceffeurs, pour vous faire approuver leurs volontés: je vous ai affemblés pour recevoir vos confeils, pour les croire, pour les suivre, » &c. Le procès-verbal des Etats de 1614 parFlorimond Rapine occupe seul près de deux Volu trouver mauvais qu'un jeune Seigneur, en votre présence, foulat aux pieds par plaifir des insectes & petits vermisseaux, finon une justice naturelle qui vous suggéroit de la pitié & compassion de voir ainsi cruellement traiter de foibles créatures? Sire, ce ne sont le père, le tuteur & le protecteur. Prêtez-leur votre main favorable pour les relever de l'opprefsion sous le faix de laquelle ils ployent continuellement. Que diriez-vous, Sire, fi vous aviez vu dans vos pays de Guyenne & d'Auvergne les hommes paître l'herbe à la manière des bêtes? Cette nouveauté & misère inouie en votre Etat ne produiroit-elle pas dans votre ame royale un défir digne de Votre Majesté, pour fubvenir à une calamité fi grande? Et cependant cela est tellement véritable, que je confisque à Votre Majesté mon bien & mes offices, si je fuis convaincu de menfonge. Et au sujet des pensions, il ajoûte plus bas: n'est-ce pas ignorer & mépriser la loi de Nature, de Dieu & du Royaume, de servir son Roi à prix d'argent, & qu'il soit dit que Votre Majesté ne foit point déformais servie, finon par des pensionnaires?» Au bout de cinq mois les Cahiers fe trouverent rédigés, & l'on fait comment se terminèrent ces Etats. mes. Dans les Affemblées particulières de cha-point des insectes & des vermisseaux qui réclaque Ordre, on délibéroit & Jon votoit par Pro-ment votre justice & miféricorde: c'est votre vinces ou Gouvernemens. Il en résultoit, pauvre peuple; ce font des créatures raisondit un Ecrivain moderne, que le Gouver-nables; ce sont des enfans desquels vous êtes nement qui avoit le plus de Députés n'avoit qu'une seule voix comme celui qui en avoit le moins; qu'on avoit bien la volonté de chaque Gouvernement & qu'on n'avoit jamais la volonté générale de l'Affemblée entière. >> Pendant la tenue 'même de ces Etats, on fit dans le Royaume de nouvelles levées de deniers. La Noblefse attaqua la Magiftrature (qui composoit dans cette assemblée la plus grande partie du TiersEtat) en demandant la suppression du droit annuel, appellé la Paulette, qui assuroit aux enfans de celui qui le payoit l'héritage de l'Office de leur père. Le Tiers, d'un autre côté, pour mortifier la Noblesse, demanda Pabolition des tailles, & le retranchement des pensions, faveur accordée presque uniquement aux Nobles. «Quand vous buttez a l'extinction du droit annuel, leur dit Savaron (2), ne donnez-vous pas à connoitre que votre intention n'estautre que d'attaquer les Officiers qui possèdent les charges dans le Royaume, puisque vous supprimez će que vous devriez demander avec plus d'instance; à savoir l'abolition des pensions qui tirent bien d'autres conféquences que le droit annuel. Vous voulez ster des coffres du Roi feize cent mille livres qui lui reviennent par chacun an de la Paulette, & voulez surcharger de cinq millions de livres l'état que le Roi paye tous les ans pour acheter à deniers comptans la fidélité de ses sujets, &c. Le même Savaron fut aussi envoyé au Louvre pour parler au Roi au nom du Tiers-Etat. Il y a des traits véritablement éloquens dans fa harangue. « La piété & la justice vous font naturelles, dit-il au Roi. Qui avoit appris à Votre Majesté, à l'âge de quatre ans, de (2) Savaron, Prefident & Lieutenant-Général de Clermont, Auteur de l'Abrégé Chronologique des Etats tenus en France, l'un des Députés du Tiers Depuis on ne fit que quelques affemblées de Notables. Il s'en tint une à Rouen en 1617, & une autre à Paris en Novembre 1626. Les pièces qui concernent ces deux dernières font rassemblées dans le 18e & der volume de cette Collection. Elles font accompagnées, ainsi que le procès-verbal des Etats de 1614, d'excellens résumés extraits des Recherches fur les Finances par M. de Forbonnais, lefquels résumés jettent un grand jour sur cette importante partie du Gouvernement, à chacune de ces diverses époques. On doit savoir gré aux Editeurs de les avoir inférés dans leur recueil qui contient un grand nombre de pièces originales & de renseignemens utiles dans les circonstances actuelles. Ce 18e volume finit par quelques pièces relatives à une Assemblée d'Etats projettée en 1651, à la fin de la minorité de Louis XIV. On envoya des lettres SPECTACLES. THEATRE FRANÇOIS. On a donné hier la 1te représentation de la fauffe Apparence, Comédie en trois actes, en vers. Le jaloux malgré lui feroit un titre qui conviendroit peut-être à cette Pièce, & en annonceroit mieux le sujet. C'est un mari qui n'est point porté à la jalousie, qui la condamne même par principe, & que les apparences forcent continuellement à être jaloux. Trois ou quatre circonstances le ramènent malgré lui à ce sentiment qu'il veut toujours repousser. Nous n'entrerons point dans le détail de l'action qui sert à développer ce caractère, nous nous bornerons à dire que les combinaisons de l'intrigue sont ingénieufes & que la situation du principal personnage est piquante & neuve. A l'égard du style, il est brillant & facile. On a applaudi une grande quantité de jolis traits & De la Dame veuve du St Thonnellier, Md de charmans détails. Au dénouement, il y a Mercier, rue de la Harpe. Du St Anfelme-François Coconnier, Avocat en Parlement, rue neuve St-Etienne. De Dile Françoise Mary, veuve du St Augustin-Robert Aubée, dit Lariviere, Maître Tailleur, rue de la Tabletterie. De Dame Elifabeth-Honorée Flutre, ve l'Angevin. eu quelques murmures occafionnés par des longueurs qu'il est aisé de faire difparoître. On a beaucoup demandé l'Auteur: M. Fleury eft venu nommer M. Imbert. Cet Acteur, toujours bien accueilli, avoit très bien joué un rôle d'amoureux. M. Molé a rendu celui du Jaloux avec sa supériorité ordi du St Jean-François Pinchon, rue Geoffroi- naire, & Mile Contat celui de la sœur avec les graces & le talent qui nous réduisent toujours aux mêmes éloges. Le rôle de la femme a été rempli avec intérêt par Mme Petit, dont les progrès font tous les jours plus sensibles; & les autres rôles, moins importans, ont été bien rendus par Mile Joly & M. d'Azincourt. Du St David, Md de Vins, rue Mouffetard, Du St de Villealon, rue Froidmanteau. Du St Toussaint-Antoine Bardoux, Maître Du St Jean-Pierre Druyer, Md Clincaillier, rue St-Denis. De M. Etienne Perrinet de la Serrée, Ecuyer, rue neuve des petits Champs. CONCERT. Le Concert de bénéfice, qui doit être donné au profit de M. Eck, n'aura lieu que Jeudi prochain 30 de ce mois. ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE. Demain 26, ORPHÉE ET EURIDICE, Drame héroïque en trois actes, paroles de M. Moline, musique du Cher Gluck, suivi de LA CHERCHEUSE D'ESPRIT, Ballet-Pant., par Gardel. THÉATRE FRANÇOIS. Aujourd. 25, la 9a représ. DES CHATEAUX EN ESPAGNE, Comédie nouvelle en cinq actes, en vers, & LE COCHER SUPPOSÉ, Com, en un acte, en profe, de Hauteroche. Domain la 10o représ d'Auguste & Théodore. Lundi la 2a repréf. de la Fauffe Apparence. Duchesne, en deux actes, & le Souper des Dupes. ou le Jaloux malgré lui. On comunencera par Arlequin Squelette, Pant, à mach. THÉATREITALIEN. Aujourd'hui 25, RENAUD D'AST, Comédie en deux actes, en prose, mêlée d'ariettes, par MM. Radet, Barré & Dalayrac, & la 31a représent. DES DEUX PETITS SAVOYARDS, Comédie nouv. en un acte, en prose, mêlée d'ariettes. Demain, Spectacle demandé, Annette & Lubin, précédée de l' Amant ftatur, & du Soldat Magicien. sentation. Nota. Annette & Lubin assisteront à la repré- THEATRE DE MONSIEUR. Aujourd'hui 25, la 15 représ, del Re Theodoro, Opera-buffa, musique de Paificilo, Demain le Marquis Tulipano. PANTHEON. Il sera ouvert demain 26, pour la clôture. On y donnera la Fête du Mai & des Cerceaux, précédée d'un Divertifilement composé des caractères de la Danse, d'entrées de Polonois, de Lapons, & de l'An gloise, suivie d'un Ballet général. Amft.. 54. 778, 80. Cadix. 14 1.18 l. 6 d. Genes..... 94.950 Livourne. 101 LYON pt. des Rois, 1-Pop JOURNAL DE PARIS. Dimanche 26 AVRIL 1789, de la Lune le 2 LE SOLEIL se leve à 4 heur. 52 minut., & se couche à 7 heur. 9 minut. Obfervations Météorologiques du Vend.24 Avril, Époques. Thermom. Baromet. Vent. m. 7,9 27.6, 7 Etat du Ciel & Remarques. 9,2 27. 8, 50. N. O. Quelques éclaircis dans la journée; pluie par intervalles; giêle vers to h. du mat. 6,7 27. 9, 2 EXTRAITS. BELLES-LETTRES. MÉMOIRES d'Anne de Gonzague, Princesse faits font conformes à la vérité historique & que l'on rifque rarement de s'égarer en les lifant, comme dans ces Ouvrages où l'on n'emploie Phistoire qu'en l'altérant & en la mêlant d'une foule d'inventions romanesques. Palatine. Seconde édition, revue, corrigée & augmentée. A Londres, & se trouvent à Pa-Encouragé par le succès, l'Auteur, qui avoit ris, chez Prault, Imprimeur du Roi, quai des Augustins. In-8o de 338 pag. laiffé des lacunes dans la première édition, a tâché de completter l'Ouvrage; & il a été, dit-il, affez heureux pour retrouver plusieurs morceaux intéressans, entre autres l'histoire de la Comteffe de Moret. On fait que le Comte de Moret, fils d'Henri IV, fut legitimé, qu'il disparut à la bataille de Castelnaudary en 1632, & qu'on prétendit dans le tems qu'il s'étoit fait Hermite en Anjou. Une defcription de la journée de St-Antoine &.des détails fur les Etats-Généraux qui devoient se tenir à la fin de la minorité de Louis XIV. Ces Mémoires, publiés il y a deux ou trois ans, ont occafionné des discussions. On a mis en question s'ils font réellement de la Princeffe Palatine, & on nous a écrit pour prouver qu'ils ne font pas d'elle. Dans une Lettre à la tête de cette seconde édition, on répond aur objections du Critique; mais on a moins l'air de chercher à montrer l'authenticité des Mémoires que le soin qu'on a eu de n'y laisser rien entrer qui n'ait pu avoir été dit par Anne de Gonzague. «De quelque main qu'ils foient, dit l'Avertissement, il faut les juger fur leur mérite réel. » C'est prendre ses avantages; car de ce côté-là, leur réputation est fixće, & peu de Livres ont été plus universellement accueillis. En supposant que ces Mémoires ne foient pas d'Anne de Gonzague, ils formeront toujours un morceau d'histoiretiques qui n'ont été bien développées que intéressant par les détails qu'ils renferment.» dans les circonstances d'à présent. « Je fais Cela eft encore incontestable. Il y a plus: très peu de cas, y fait-on dire encore à Anne c'est qu'il faut avouer aussi que la plupart desde Gonzague, du droit public fondé sur l'Hif ajoutent encore du prix à cette nouvelle édition; & l'on ne niera point qu'il ne foit en effet très heureux d'avoir retrouvé un morceau fur les Etats-Généraux qui devoient être afsemblés en 1651, dans l'instant même où l'on les affemble en 1789; suivant ces Mémoires, on entrevoyoit dès ce tems-là des idées polila description des constellations remonte à 5000 ans avant notre Ere vulgaire, du moins toire moderne; il n'est pas de barbarie & ACADÉMIE. L'Académie des Sciences a tenu son Affem blée publique le 22 de ce mois. M. le Marquis de Condorcet a ouvert la Séance par la lecture de fix Programmes de Prix proposés ou adjugés par l'Académie. Il a lu enfuite l'Eloge de M. le Marquis Turgot, Cher de Malthe, & ancien Gouverneur de Cayenne, frère du Contrôleur Général de ce nom. M. de la Lande a lu un Mémoire sur la Planète de Herschel; après avoir calculé les dérangemens que lui causent les attractions de Jupiter & de Saturne, il a reconnu que l'Etoile du Taureau, observée en 1690 & qui ne se retrouve plus, étoit en effet la Planète de Herschel. VARIÉTÉ. Aux Auteurs du Journal. MESSIEURS, 22 Avril 1789. J'ai l'honneur de vous adresser quelques Adages ou Proverbes extraits de plusieurs Ouvrages anglois. Je ne me flatte pas d'avoir toujours atteint la précision & l'énergie de l'original; dans l'anglois ils ont fur-tout le mérite du Multa paucis, mais au moins la traduction ne dérobe-t-elle rien de la profondeur du sens & de l'utilité de la morale de chaque Adage.. Un Abonné. Adages traduits de l' Anglois. Il vaut mieux s'endormir sans souper que de se réveiller avec des dettes. Un homme indescret est une lettre déca M. l'Abbé Teffier a rapporté les circonstan-chetée; tout le monde peut la lure. çes de la grêle terrible du 13 Juillet 1788, qui a parcouru 150 licues depuis la Saintonge jusques dans le Hainaut fur deux bandes parallèles de trois ou quatre lieues de largeur. Il évalue la perte à plus de 25 millions. M. le Roi a lu un Mémoire fur le froid de l'hiver dernier qui a été à Paris de 17 à 18 dégrés, mais beaucoup plus à l'Orient; qui a duré sept semaines, & qui a produit des glaçons de 22 pouces d'épaisseur. Le froid n'a cependant pas pénétré à plus de trois pieds & demi dans la terre, & la température des caves de l'Observatoire n'a pas varié. M. Charles a expliqué une méthode pour perfectionner les thermomètres en tenant compte de la dilatation diurne, par des expériences & des formules analytiques, dont il a donné l'indication. M. le Baron de Dietrich a lu une Description des mines de Lorraine, des montagnes & des carrières, des verreries, usines & manufactures, & a indiqué les moyens de les rendre plus Aorissantes, par l'influence de l'Adminif tration. Le tems à manqué pour la lecture d'un Mémoite de M. le Gentil, fur l'ancienneté de la sphère, dans lequel il fera voir par des paffa Là paresse n'a pas un Avocat, mais beaucoup d'amis. La frugalité & l'industrie font les servantes de la fortune. L'ambition, sans vrais talens, amène tốt ou tard une disgrace. Ecrivez les injures sur le sable, & les bienfaits fur le marbre. Celui qui se fait le plaisant d'une société a juste ce qu'il faut d'esprit pour être un lot. Ne faites rien dans le moment de la colère. Vous embarqueriez-vous au milieu d'une tempête? mitić. La plaisanterie amère est le poison de l'aIl n'y a point de gens plus vides que ceux qui sont pleins d'eux-mêmes. La mauvaise compagnie rend le bon mé chant, & le méchant pire. Le mensonge ne va que fur une jambe; la vérité sur deux. Un faux ami est comme l'ombre du cadran folaire qui se montre quand le soleil luit, & disparoît à l'approche du plus léger nuage. Celui qui donne pour être vu ne foulageroit pas un pauvre dans l'ombre. Pensez deux fois avant de parler une, vous |