Le peu de soia que vous avez vous coûte quarante mille écus; « et c'est à payer cette somme, avec les dépens, que vous êtes condamnée par arrêt de la cour. » Condamnée? Ah! ce mot est choquant, et n'est fait ARISTE. Il a tort, en effet ; Et vous vous êtes là justement récriéc. Il devoit avoir mis que vous êtes priée, CHRYSALE. « Monsieur, l'amitié qui me lic à monsieur votre frère « me fait prendre intérêt à tout ce qui vous touche. Je sais que vous « avez mis votre bien entre les mains d'Argante et de Damon ; et je « vous donne avis qu'en même jour ils ont fait tous deux banque " route. O ciel! tout à la fois perdre ainsi tout son bien! PHILAMENTE, à Chrysale. Ah! quel honteux transport! Fi! tout cela n'est rien: Son bien nous peut suffire et pour nous et pour lui. TRISSOTIN. Vous pouvez voir de moi tout ce que vous voudrez, SCÈNE V. ARISTE, CHRYSALDE, PHILAMINTE, BELISE, ARMANDE, PHILAMINTE. Qu'il a bien découvert son ame mercenaire ! CLITANDRE. Quoi! vous vous opposez à ma félicité! HENRIETTE. L'amour, dans son transport, parle toujours ainsi. Rien n'use tant l'ardeur de ce noeud qui nous lie, N'est-ce que ce motif que nous venons d'entendre ARISTE. Laissez-vous donc lier par des chaînes si belles. Et c'est un stratagème, un surprenant secours, Que j'ai voulu tenter pour servir vos amours, Pour détromper ma sœur, et lui faire connoitre Ce que son philosophe à l'essai pouvoit être. CHRYSALE. Le ciel en soit loué! PHILAMINTE. J'en ai la joie au cœur, Par le chagrin qu'aura ce lâche déserteur: Voilà le châtiment de sa basse avarice, De voir qu'avec éclat cet hymen s'accomplisse. CHRYSALE, à Clitandre. Je le savois bien, moi, que vous l'épousériez. ARMANDE, à Philaminte. Ainsi donc à leurs vœux vous me sacrifiez? PHILAMINTE. Ce ne sera point vous que je leur sacrifie; Et vous avez l'appui de la philosophie, Pour voir d'un oeil content couronner leur ardeur. RÉLISE. Qu'il prenne garde au moins que je suis dans son cœur : CHRYSALE, au notaire. Allons, monsieur, suivez l'ordre que j'ai prescrit, FIN DES FEMMES SAVANTES. LE MALADE IMAGINAIRE, COMÉDIE-BALlet en troiS ACTES. — 1673. TAPISSIERS, dansants. LE PRÉSIDENT de la faculté de médecine. TIRCIS, amant de Climène, chef d'une troupe de APOTHICAIRES, avec leurs mortiers et leurs pibergers. lons. DORILAS, amant de Daphné, chef d'une troupe PORTE-SERINGUTS. de Fergers. CHIRURGIENS. La scène est à Paris. mmmmm PROLOGUE. Après les glorieuses fatigues et les exploits victorieux de notre auguste monarque, il est bien juste que tous ceux qui se mêlent d'écrire travaillent ou à ses louanges, ou à son divertissement. C'est ce qu'ici l'on a voulu faire; et ce p clogue est un essai des louanges de ce grand prince, qui donne entrée à la com die du Malade imaginaire, dont le projet a été fait pour le déla ́s ́r de ses nobles travaux. Le théâtre représente un l ́en champêtre, et néanmoins fort agréable. Quittez, quittez vos troupea ix; Venez, bergers, venez, bergèr‹s ; SCÈNE II. FLORE; DEUX ZEPHYRS, dansants; CLIMÈNE, DAPHNÉ, TIRCIS, DORILAS. CLIMÈNE, à Tircis ; ET DAPHNÉ, à Dorilas. Berger, laissons là tes feux : Voilà Flore qui nous appelle. tircis, à Climène; ET DORILAS, 'à Daphné. TIRCIS. Si d'un peu d'amitié tu paieras mes vœux, DORILAS. Si tu seras sensible à mon ardeur fidèle. CLIMÈNE ET DAPHNÉ. Voilà Flore qui nous appelle. TIRCIS ET DORILAS. Ce n'est qu'un mot, un mot, un seul mot que je veux. TIRCIS. Languirai-je toujours dans ma peine mortelle? DORILAS. Puis-je espérer qu'un jour tu me rendras heureux ? CLIMÈNE ET DAPHNÉ. Voilà Flore qui nous appelle. |