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DES

PREMIÈRES DIVISIONS DES CORPS TERRESTRES,

NOMMÉES

RÈGNES DE LA NATURE.

ÉTRES ayant vie.....

ETRES n'ayant point de vie

...

........

CORPS ORGANISÉS.
CORPS INORGANISÉS. (1)

CORPS ORGANISÉS.

ÉTRES ayant la faculté volontaire de se mouvoir; une cavité interne recevant les alimens, et d'où le chyle est distribué.

..

La coupe qui les comprend est nommée RÈGNE ANIMAL,

et la science qui en traite, ZOOLOGIE. ÊTRES n'ayant pas la faculté volontaire de se mouvoir; suc nourricier absorbé extérieurement par des pores nombreux, et distribué dans une grande quantité tité de

vaisseaux.

ANIMAUX.

... VÉGÉTAUX.

La coupe qui les comprend est nommée RÈGNE VÉGÉTAL, et la science qui en traite, BoTANIQUE.

TABLEAU SYNOPTIQUE

DES CLASSES DES ANIMAUX.

ANIMAUX A VERTÈBRES, ou dont l'épine dorsale est formée d'une suite d'osselets nommés vertèbres (2).

Systéme nerveux toujours très-développé; moelle épinière située le long du dos; grand nerf sympathique; un cœur dans tous; sang toujours rouge.

(1) Ces corps se nomment communément MINÉRAUX; la coupe qui les embrasse est appelée RÈGNE MINERAL, et la science qui s'en occupe, MINERALOGIE.

(2) Les anciens paroissent avoir pressenti ces deux grandes divisions. Lyonnet, dans ses notes sur la Théologie des insectes de Lesser, s'explique clairement à cet égard. Les auteurs d'un mémoire sur une nouvelle classification des quadrupedes, imprimé dans le premier volume des Opuscules de Ludwig, en 1790, mais qui avoit été publié dix ans auparavant, séparent les animaux en deux grandes classes: les uns ont un squelette et le sang rouge; les autres n'ont point de squelette, et leur sang est blanc. La distinction des animaux à vertèbres et sans vertébres n'est que cette idée rendue plus exactement et simplifiée. Mon ouvrage, ayant pour titre: Précis des caractères génériques des insectes, qui parut au commencement de l'an v, est le premier livre, du moins à ma connoissance, où l'on ait donné cette distinction d'animaux sans vertébres; j'y définissois ainsi le mot insecte : animal sans vertèbres, dont le corps et les pattes sont de plusieurs pièces; mais le grand développement de cette distinction est dú au prof. Lamarck.

XXIV.

1

CARACTÈRES SECONDAIRES. Une tête toujours apparente et ayant toujours deux mâchoires osseuses ou cornées, placées perpendicuJairement l'une sur l'autre et se mouvant verticalement; une langue; des yeux à iris distinct; quatre ou deux pieds ou des nageoires soutenues par des rayons osseux ou cartilagineux, dans le plus grand nombre; la plupart de ces animaux offrant des mamelles ou des plumes, ou une peau couverte de petites écailles.

Animaux SANS VERTÈBRES, ou n'ayant pas une épine dorsale formée d'une suite d'osselets, nommés vertèbres.

Système nerveux développé dans les premières classes, s'affoiblissant peu à peu, et finissant par s'oblitérer; moelle épinière située en majeure partie le long de la partie inférieure du corps; point de grand nerf sympathique; dans la plupart point de cœur ni de vaisseaux sanguins; sang blanc, ou une sanie dans le plus grand nombre.

CARACTÈRES SECONDAIRES. Tête n'étant pas toujours apparente et n'ayant point de véritables mâchoires; des dents à leur place, ou des parties agissant transversalement et distinguées de la tête, dans ceux qui sont pensés avoir des mâchoires; yeux ayant très-rarement un iris distinct, ou nuls; pieds, dans ceux qui en ont, terminés par un seul doigt; point de mamelles, ni de plumes, ni de peau couverto de petites écailles.

ANIMAUX A VERTÈBRES.

Cœur à deux ventricules (sang) chaud); des namelles. (Animaux vivipares.)

Cœur à deux ventricules (sang chaud); point de mamelles. (Animaux ovipares.)

Des plumes; deux ailes dans tous.

Cœur à un ventricule (sang froid); des poumons accompagnés quelquefois de branchies extérieures.

Point de mamelles (animaux ovipares); quatre ou deux pattes dans les uns; point de nageoires soutenues par des rayons dans ceux qui n'ont pas de pattes.

CLASSE I.

MAMMIFÈRES (1), Mammalie.

CLASSE II.
OISEAUX, Aves.

CLASSE 111.

REPTILES, Reptilia.

(1) On les désigne plus communément sous le nom de quadrupèdes, et les naturalistes y ajoutent l'épithète de vivipares, pour les distinguer de plusieurs reptiles, comme les tortues, les lézards, &c. qui ont quatre pattes, et qui sont ovipares, d'ou on les appelle quadrupèdes ovipares. On n'a pas encore créé de nom exact pour la science qui s'occupe des mammifères. Celui de MASTODOLOGIE, qui traite de ce qui a des mamelles, pourroit convenir; l'etude des oiseaux est appelée ORNITHOLOGIE; celle des reptiles, ERPÉTOLOGIE; celle des poissons, ICHTYOLOGIE; la dénomination de CONCHYLIOLOGIE pourroit être exclusivement affectée aux mollusques; celle de SCOLECIOLOGIE AUX annelides; l'étude des crustacés est nommée GAMMAROLOGIE, celle des insectes, ENTOMOLOGIE; celle des vers, HELMINTHOLOGIS; la science des zoophytes seroit la ZOOPHYTO

LOGIE.

Cœur à un ventricule (sang froid); des branchies sans poumons. (Une ou plusieurs ouvertures extérieures pour ces branchies.)

Point de mamelles (animaux ovipares); point de pattes; des nageoires soutenues par des rayons.

CLASSE IV.

POISSONS, Pisces.

ANIMAUX SANS VERTÈBRE8.

I. Un systême nerveux distinct; des vaisseaux sanguins, ou un vaisseau dorsal.

Corps ayant des rapports sensibles avec ceux des autres animaux; leur forme n'est pas radiaire (1), et leur figure ne change pas en son entier instantanément.

Des vaisseaux sanguins; une moelle

épinière simple (2). (Des branchies.)

Point de pattesarticulées; corpsn'ayant

CLASSE V.

pas d'apparence d'anneaux; un man- MOLLUSQUES, Mollusca,

teau de figure variable. Le plus grand

nombre vivant dans l'eau.

Des vaisseaux sanguins; une moelle épinière noueuse; point de pattes articulées. (Des branchies.)

CLASSE VI.

Corps ayant des apparences d'anneaux; ANNELIDES, Annelides:

animaux ne vivant pas constamment sur d'autres, et pour la plupart aquatiques.

Des vaisseaux sanguins; une moelle épinière nouense; des pattes articulées; des branchies.

Corps toujours aptère; un test calcaire,

quatre antennes, yeux le plus souvent

CLASSE VII

pédonculés, plusieurs machoires, dix CRUSTACÉS, Crustacea.

pattes dans le plus grand nombre; un

test clypacé ou conchyliforme, des pattes

uniquement natatoires dans les autres ;

animaux aquatiques.

Point de vaisseaux sanguins (un vaisseau dorsal); une moelle épinière noueuse; des pattes articulées; destrachées, s'annonçant par des stigmates. Corps ailé dans le grand nombre; deux antennes, ou très-rarement quatre; yeux sessiles; six paties dans tous les individus ailés; huit, quatorze et au-delà dans les

autres.

CLASSE VIII. INSECTES, Insecta.

(1) Corps ayant une ouverture centrale servant de bouche, et divisé tout autour en rayons soit réunis, soit séparés. (2) Dont le tronc principal, ou le collier n'a, après le cerveau, qu'un ganglion.

Point de vaisseaux sanguins; un vaisseau dorsal; une moelle épinière noueuse; point de pattes articulées; des trachées; stigmates peu ou point sensibles.

Animaux vivant constamment sur d'autres, et toujours mollasses.

CLASSE IX.

VERS, Vermes.

II. Système nerveux oblitéré; point de vaisseaux sanguins ni de vaisseau dorsal.

:

Corps ayant une forme radiaire, ou gélatineux, et dont la figure, dans le grand nombre, change en entier instantanément.

CLASSE X.

ZOOPHYTES, Zoophyta.

Remarques. Nous n'avons présenté que les classes généralement reconnues par les Naturalistes français, et dont l'autorité est tellement établie, qu'elle commande leur admission. En prenant toujours les caractères de ces grandes coupes dans les organes les plus essentiels à la vie, il me paroît qu'il est convenable de créer une classe de plus, que je nommerai AMPHIBIES, amphibia, et qui comprendra le dernier ordre des reptiles, les batraciens. Ces animaux ont en effet des poumons et des branchies, au moins dans leur premier åge. Je diviserai cette classe en deux sections; la première renfermera ceux de ces animaux qui ne sont amphibies que dans leur première jeunesse, on qui n'ont des branchies qu'à cette époque; la seconde nous offrira ceux qui ont ces organes toute leur vie, La première section me semble devoir être divisée en deux ordres: dans celui qui sera à la tête, l'on placera les salamandres, dont la colonne vertebrale se prolonge postérieurement afin de former une queue; qui ont des apparences d'organes de la generation; dont les métamorphoses sont beaucoup plus simples que celles des crapauds, des grenouilles, &c., presque nulles même dans la salamandre terrestre, et dont les petits ne diffèrent presque point, à leur naissance, de leurs parens. Le second ordre recevra les amphibies qui n'ont pas de queue, les crapauds, les grenouilles et les raines. La seconde section fera un troisième ordre, etici se rangeront les gentes protée et sirène. Le siren pisciformis de Shaw paroit devoir appartenir à un troisième genre, qui liera le second ordre avec le dernier. Les caractères secondaires de cette classe seront: point de mamelles ; peau nue; des pattes à doigts sans ongles.

Je ne vois plus maintenant de ces différences rganiques majeures qui imposent la nécessité de fonder de nouvelles classes; mais le methodiste peut aller plus loin, et rien ne l'empêche, afin de faciliter l'étude de la zoologie, d'établir sur des caractères d'un degre immédiatement au-dessous des précédens, de nouvelles classes. Ainsi peutêtre fereit-on bien d'en créer une pour les cétacés; ce n'est que par la présence dcs pattes que les crustacés s'éloignent des annelides, et les insectes des vers: les serpens, sous ce rapport, différeroient classiquement des sauriens et des cheloniens. La classe des arachnides, d'après la même marche, devra être reçue; ses caractères supposent qu'on a suivi l'animal pour savoir s'il n'a pas éprouvé de métamorphoses, et cela est rarement facile. On y suppléera alors par les considérations suivantes: les arachnides n'ont jamais d'élytres, ni d'ailes, ni de rudimens de cos parties; leurs organes principaux de la manducation (les máchoires, la lèvre inférieure, ou les parties qui les remplacent lorsque l'animal a une espèce de suçoir), n'ont pas un centre commun et musenlaire d'insertion et placé dans une cavité, comme dans les insectes proprement dits; les arachnides n'out qu'une sorte d'yeux, et ces yeux sont ordinairement lisses, soitépars, soit groupés; les uns ont la tête confondue avec le corcelet, et ont presque toujours huit pattes, rarement six; les autres ont la tête distincte, et ont, ou un grand nombre de pattes (quatorze au moins), ou six seulement, et dont chaque paire tient au corps par un segment ou anneau particulier. Ces coupes de second ordre n'ayant point des bases aussi solides, aussi invariables que les premières, pourront souffrir des difficultés quart à leurs qualifications nominales; mais la science n'en maschera pas moins, si les divisions que l'on formera, soit qu'on les appelle classe, soit qu'on les nomme ordre, sont bien tranchées, et si les Savans ne se querellent point pour ces distinctions purement nominales.

P. A. LATREILLE,

DES

MAMMIFÈRES.

CLASSE PREMIÈRE (1).
MAMMIFÈRES, MAMMALIA. Linn.

CARACTÈRES ESSENTIELS. Animaux à épine dorsale formée d'une suite de tronçons articulés entr'eux, ou de vertèbres, à sang rouge et chaud; à double systême de circulation (ayant deux oreillettes et deux ventricules au cœur); ayant un diaphragme ou cloison musculeuse servant non-seulement à séparer le ventre de la poitrine, mais encore à produire, par ses contractions et ses dilatations alternatives, le jeu de l'air dans les poumons, ceux-ci étant flottans dans la poitrine et enveloppés d'une plèvre; femelles mettant au monde leurs petits vivans; et les nourrissant avec un liquide particulier (le lait), séparé du sang par des organes glanduleux qui portent le nom de mamelles (2).

CARACTÈRES COMPARATIFS. Le

(1) La méthode que nous allons exposer ici, est essentiellement celle du professeur Cuvier; nous avons conservé toutes ses divisions; nous nous sommes permis seulement quelques transpositions, qui seront indiquées à la fin de ce tableau, et nous avons créé quelques genres nouveaux, en cherchant à augmenter la série des caractères, de ceux déja établis.

(2) L'ornithorinque, ou bec d'oiseau et l'echidné, sont les seuls mammifères connus, dans lesquels on n'a pu encore découvrir les mamelles; peut-être ne sont elles visibles qu'à l'époque de l'alaitement, et n'a-t-on pu saisir le moment favozable pour les observer?

plus souvent du poil (3), jamais de plumes; quelquefois des écailles (4), des tests (5) ou des piquans (6); côtes simples, formées d'une seule pièce; sternum ordinairement sans carène, excepté daus les mammifères qui ont la propriété de voler; mâchoire supérieure immobile; mâchoire inférieure ayant une branche montanteet une apophyse condyloïde de chaque côté; ordinairement sept vertébres au cou (7); épine du dos mobile; des ciavicules complètes dans ceux qui portent leur nourriture à la bouche avec les extrémités antérieures (8); un os de la fourchette dans deux espèces seulement (9); des os pubis dans la plupart(10); poumons divisés en lobes; trachée - artère composée de demianneaux cartilagineux réunis par une membrane commune; point de sacs

(3) Exception: les cétacés.
(4) Pangolin.

(5) Tatous.

(6) Les hérissons, les porcrépics, quel ques rats, les coendous et l'echidné.

(7) L'aï en a neuf, les cétacés en ont souvent deux, ou plusieurs soudées ensemble.

(8) L'homme, les singes, les makis, les écureuils, les didelphes, &c. (9) L'echidné et l'ornithoriuque.

(10) Les cétacés n'en ont pas, et même leur bassin est pour ainsi dire nul, puisqu'il est remplacé par deux petits os plats et minces suspendus dans les chairs.

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