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prendre la feuillie. Les reséants du fief au Machon, du fief és Thomas, du fief au Long, du fief Jean Le Cerf et du fief Hare doivent couper le bois, l'apporter et dresser la feuillie. Les aînés de ces cinq fiefs doivent garder la foire de jour et de nuit pendant 24 heures, sous peine d'une amende arbitraire. Le forestier qui délivre la feuillie a 42 deniers pour son salaire; chacun des cinq aînés recoit 4 denier et le prevôt 12 deniers (4). » L'on voit donc que la foire de Saint-Floscel, née du concours des pélerins qui se rendaient de toutes parts au tombeau du saint, le jour de sa fête, appartint d'abord aux Chambellans de Tancarville, et qu'elle passa plus tard à l'abbaye de Montebourg. Nous présumons qu'elle était comprise dans les biens sis à Saint-Floscel, que les moines, en 1290, achetèrent de Robert Le Chambellan, chevalier, seigneur de Tancarville, moyennant la somme de 1,000 livres (2).

SAINT FROMOND. En 1444, Richard du Hommet donna la foire de Saint-Fromond aux moines du lieu (3).

SAINT GERMAIN LE GAILLARD. En avril 1325, Charles IV y donna une foire le jour Saint-Urbain aux religieux de Blan chelande (4), qui la comprirent dans leur aveu de 1454 (5).

SAINT GERMAIN SUR AI. Un inventaire, dressé au XIVe siècle, indique une lettre d'après laquelle le prieur de Saint-Germain doit avoir la moitié de la coutume du marché du lieu (6).

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SAINT HILAIRE DU HARCOUET. Le marché et les foires de SaintHilaire furent sans doute établis par Robert, comte de Mortain, lors de la fondation du château de Saint-Hilaire (7). En 4480, les lépreux de Saint-Hilaire reçurent quatre sous pour la dime de la foire Saint-Hilaire (8). La foire de Saint-Hilaire est citée, vers 1210, dans une charte de Freelin Malesmeins (9). SAINT JAMES DE BEUVRON. Le Roi Guillaume-le-Conquérant nous enleva le bourg de Beuvron et la foire qui se tient maintenant à Saint-James (10)." Ainsi parlait au XIIe siècle un moine du Mont-Saint-Michel. Le siége primitif de cette foire était La Croix en Avranchin (44). Guillaume la transféra à SaintJames, se réserva la moitié des foires établies dans ce bourg, et donna l'autre moitié aux moines de Fleuri sur Loire (12).

(1) Registre des feux de Saint Floscel, ms. des Archives de la Manche, LXV, r".

(2) Cartulaire de Montebourg, p. 302, c. 2.

(3) Charte communiquée par M. de Gerville.

(4) Archives nationales, reg. J. LXII, no 11 © XXXVIII.

(5) Ib., reg. P. 304, n° и © LVI.

(6) Reg. litt. Montis S. Mich., dans le ms. 34 d'Avranches, f° XL, Va.

(7) Archives nationales, carton 1146. 13.

(3) Rotuli Scaccarii Normanniæ, t. 1. p. 10.

(9) Archives de la Manche, fonds de Monmorel, liasse S. HILaire.

(10) Cartulaire du Mont-Saint-Michel, fo cm, гo.

(11) Voyez plus baut au mot CROIX (LA).

(12) D. Marténe, Thesaurus anecdotorum, t. 1, c. 196.

SAINT JEAN DE DAIE. En 1396, il s'y tenait une foire dépendant de la terre du Hommet (1). C'était là sans doute cette foire de Daie (nundine de Dae), sur laquelle les moines du MontSaint-Michel prenaient huit livres de rente (2).

SAINT LO. Une charte de Richard de Bohon, évêque de Coutances, en faveur d'Alain de Périers, nous montre le marché de Saint-Lô fréquenté par les marchands de laine dès le XII siècle (3).

SAINT MICHEL EN GRAIGNE. En 1450, l'abbesse de Caen y possédait une foire le jour Saint-Gabriel (4).

SAINT PAIR. Les maîtres de l'Echiquier de 1287 décidèrent que les moines du Mont-Saint-Michel avaient droit de mettre en leur cep les perturbateurs de leur marché de Saint Pair (5). Au XIVe siècle, nous voyons citer un estal eu porche de l'église; la place où l'en vent les brebiz au marché du dit lieu », en 1328 (6).

SAINT PAUL DES SABLONS? En 1413, Richard Carbonnel, seigneur de Barneville, avait quelques droits sur la foire de Saint-Paul, au mois de juin (7). Voyez plus haut au mot Bricquebec.

SAINT POIS. En 1082, la moité de la dime de la foire de Saint-Pois servit à doter la collégiale de Saint-Evroul (8).

SAINT SAUVEUR LE VICOMTE. En 1366, le seigneur de Néhou et ses gens jouissaient de franchises dans toutes les foires et marchés de la baronnie de Saint-Sauveur (9).

SAINT SEBASTIEN. On comptait de la ferme de cette foire à l'Echiquier des ducs de Normandie au XIIe siècle (10).

SAINT SYMPHORIEN. Le prieuré de Cottebrune, membre de l'abbaye de Blanchelande, se trouvait dans les limites de cette paroisse. Il parait que Charles IV y avait fondé une foire en 1324 (44). Un aveu rendu, en 1399, par le seigneur de la Haie du-Puits, qui y exerçait la juridiction, nous apprend qu'elle se tenait à la Saint-Nicolas en été (12). Cette foire est mentionnée par l'abbé de Blanchelande dans son aveu de 1454 (13).

(1) Archives nationales, reg. P. 204, no шII xvII.

(2) Reg. litt. Montis S. Mich., dans le ms. 34 d'Avranches, fo XXXI, v*. (3) Cartulaire de Marmoutier, t. 11, p. 28 et 29. (4) Archives nationales, reg. P. 306, n° XLI. (5) Reg. pitanc. Montis S. Mich., fo° cx1x, ro. (6) Cahier des chartes de Saint Pair, fo 3, v°. (7) Archives nationales, reg. P. 304, no CXLIX. (8) Ib., reg. J. LXVI, n° x1 LVIII.

(9) Ib., carton J. 223, COUTANCES, no 18 bis.

(10) Rotuli Scaccarii Normanniæ, l. 1, p. 38 et 276; t. 11, p. 473 et 507. (11) Fondations de l'abbaye de Blanchelande.

(12) Archives nationales, reg. P. 304, no п © XIX.

(13) Ib., n° 1' VI.

SAVIGNI. En 1395, le seigneur de Savigni y possédait une foire à la mi-août, dont il partageait le produit des coutumes avec le prieur du lieu (1).

TEURTHEVILLE-HAGUE. Le 24 février 1200 (N. S.), Jean-SansTerre donna à Richard Tollevast un marché le jeudi et une foire le jour Saint-Jean-Baptiste à Teurtheville (2).

TILLEUL (LE). La dime des foires du Tilleul fut attachée à l'une des prébendes de la collégiale de Mortain (3).

TOQUEVILLE. Vers 4180, Richard de Hainou y donna à l'abbaye de Montebourg la moitié de la foire Saint-Laurent (4).

VAINS. En 1448, les religieux de Saint-Etienne de Caen avaient une foire en leur seigneurie de Saint-Léonard (5).

VALOGNES. Sous les Plantagenêts, une foire y faisait partie du domaine ducal (6). La foire de la Nativité Notre-Dame à Valognes est citée dans un compte de 4304 (7). En 1334, on travailla à établir une rue allant au marché de Valognes (8).

VARREVILLE. En 1457, les religieux de Blanchelande avouent tenir la dime des manoirs de Poupeville et de Varreville, y compris la dime de la foire et excepté la dime du marché (9).

VAUVILLE. En 4454, la foire et le marché y appartenaient à Germain de la Haie, écuier, tenant de la baronnie d'Orglandes (40).

VER. En 1395, Raoul Chaalon prend 12 deniers de rente sur la foire Toussaint, à Ver (14).

VILLEDIEU. Antérieurement à la conquête de l'Angleterre, le duc Guillaume avait donné à l'abbesse de Lisieux le bourg et le marché de Saultchevreuil (12). En vertu d'un accord conclu par le duc Geoffroi Plantagenêt, les religieuses de Saint

(1) Archives nationales, reg. P. 289. n° LVI.

(2) Rotuli chartarum, t. 1, p. 35, c. 2.

(3) Archives nationales, reg. J. LXVI, no x1 LVIII.

(4) Cartulaire de Montebourg, p. 147.

(5) Archives nationales, reg. P. 306, no xxxII.

(6) Rotuli Scaccarii Normanniæ, t. 1, p. 274; t. 11, p. 471 et 573.

(7) Livre de l'obiterie de Saint-Sauveur-le-Vicomte, ms. des Archives de

la Manche, f° 41, vo.

(8) Archives nationales, carton J. 222, VALOGNES, no 11.

(9) Archives nationales, reg. P. 304, no и © VI.

(10) Ib., n° 1' LXVII.

(11) Ib., reg. P. 307, n° cxxIx.

(12) Neustria pia, p. 585.

Désir et les hospitaliers de Villedieu avaient chacun par moitié le marché de Villedieu et le marché tenu à Saultchevreuil, le mardi (1).

VIRANDEVILLE. Nous avons une charte de Guillaume Carbonnel, écuier, relative à la foire que les moines de SaintSauveur possédaient à Virandeville le jour de l'Exaltation Sainte Croix (2).

LEOPOLD DELISLE.

Armoiries.- Armoiries des Villes.

Essai historique sur l'origine du Blason de la Ville de Cherbourg.

ARMOIRIES.

Dans nos moments de loisir, nous avons demandé aux tranquilles douceurs de l'étude une agréable distraction. Nous nous sommes plu à retracer l'origine des armoiries des villes. Ces signes héraldiques font allusion à des circonstances locales, et nous rappellent des actions ou des choses mémorables. L'histoire des armoiries des cités se rattache intimement à l'histoire tout entière de notre patrie; elle nous apprend par quelles actions ces écussons ont été créés, elle nous redit enfin les beaux faits d'armes accomplis par nos ancêtres aux champs de la Palestine.

Avant de parler des armes des villes, il est nécessaire d'exposer, au moins brièvement, l'origine des armoiries.

Les armoiries, considérées comme des signes guerriers, remontent à la plus haute antiquité. Elles servaient à reconnaître un chef ou une nation au milieu des combats. Les Hébreux reconnaissaient leurs douze tribus à des images convenues; les Assyriens peignaient une colombe sur leurs étendards; les Mèdes et les Perses avaient un aigle d'or sur leurs boucliers. Dans les temps fabuleux, on trouve mille exemples de ces images allégoriques. Les Romains avaient aussi des emblêmes et des symboles; leurs légions arboraient divers signes, enseignes, signa. Les guerriers gaulois se faisaient

(1) M. Desroches, Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, in-4, t. vII, p. 325.

(2) Cartulaire de Saint-Sauveur, fo, xxx111, vo, no 176; Cartulaire du prieuré de Virandeville, ms. des Archives de la Manche, charte no 7.

Armoiries.

reconnaître à des figures et à des emblèmes relevés en bosses ou peints sur leurs boucliers et sur leurs casques.

De ces faits, il ne faudrait pas conclure que l'antiquité ait connu les armoiries. Les marques militaires, employées alors comme signaux, n'étaient point des preuves invariables ni des titres héréditaires de noblesse et d'honneur exclusivement affectés à telle ou telle maison. Les armoiries, considérées sous ce point de vue, sont, d'après l'opinion unanime des héraldistes, une institution moderne et qui ne remonte pas au-delà des croisades (1).

Les armoiries furent rapidement perfectionnées par l'habileté des hérauts-d'armes spécialement chargés de maintenir les règles établies pour leur conservation.

Dans les armoiries peintes, on n'admettait que six couleurs et deux fourrures, savoir le jaune, le blanc, le bleu, le vert, le rouge et le noir. Ces couleurs s'appellent en général émaux, parce qu'on les émaillait sur les armes; mais les héraldistes leur donnent des noms particuliers; ainsi le jaune s'appelle or; le blanc, argent; le bleu, azur; le vert, sinople; le rouge, bélic, cinabre, riche couleur, ou gueules; ce dernier nom vient du mot arabe gul qui signifie rose; le noir se nomme sable (2). Enfin les deux fourrures étaient l'hermine et le vair ou petitgris.

La plupart des héraldistes ont donné des significations à chacune de ces couleurs; selon eux, l'or fut l'emblème de la foi; l'argent, celui de l'innocence et de la pureté le rouge indiquait la vaillance, l'audace, la générosité; l'azur peignait la beauté, la curiosité, la bonne renommée; le vert signifiait amour, espérance, jeunesse, gràce et volupté; le noir désignait le deuil et la tristesse.

Les armoiries se divisaient en plusieurs classes distinctes, savoir les armes de domaine, de prétention, de concession, d'enquerre, de patronage, d'alliance, de substitution, de communauté, enfin en armes parlantes.

Nous terminerons ici ces notions rapides empruntées aux auteurs qui ont le mieux écrit sur cette matière. Une explication plus étendue nous entraînerait au-delà des bornes que nous nous sommes prescrites. Nous n'avons voulu, dans

(1) Consultez à ce sujet Ménestrier, Origine des Armoiries; Lainé, Archives de la Noblesse; Ortaire Fournier, Histoire de toutes les Noblesses; Lacépède, Histoire de l'Europe; Roy, Histoire de la Chevalerie; Ulson de La Colombière, Science héroïque; Roger, Noblesse et Chevalerie du comté de Flandre; Marchangy, Gaule poétique; Duchesne, le P. Anselme, Chérin, Clérambault, Jouffroy, d'Eschevannes, etc.

(2) L'azur signifiait, dans l'idióme arabe, couleur bleue, ceruleum pigmentum. -Sinople était le nom d'une ville de l'Asie-Mineure. Le mot sable dérive de sabellina pellis, animal fort commun dans la contrée que les croisés traverserent. (Noblesse et Chevalerie du comté de Flandre, d'Artois et de Picardie, par Roger, page 38.—Amiens, 1843.)

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