Agriculture. Dans un département aussi fécond que le nôtre en produits agricoles, quand à une année d'abondance succède la profusion des récoltes, on voudrait avoir sous les yeux cette prospérité qui se manifeste par la multiplicité des transactions. Malheureusement, il y a loin de ce que nous voyons à ce que nous aurions tant de joie à constater. Les grains et les fourrages se sont maintenus à un niveau assez satisfaisant; mais le bétail et les chevaux sont toujours frappés d'une dépréciation notable. A quoi attribuer cet embarras des affaires? A la crainte du désordre auquel on a si péniblement échappé. Le pays a confiance dans les hommes auxquels il a délégué ses pouvoirs; il compte sur leur énergique résolution pour affermir les bases tant ébranlées du crédit public; il les conjure, lui si calme et si résigné dans ses souffrances, de ne pas transiger avec les agitations qui le rui nent. TABLEAU Courses. La culture des pommes-de-terre est à peu près abandonnée. Vous trouverez au budget, Messieurs, une série de propositions en faveur des sociétés d'agriculture. Elles figurent pour une somme de..... les génisses.. la race ovine.. Les juments poulinières et les étalons particu- Je vous propose, pour l'emploi de ce crédit, 40,500 f." 6,800 Chaque circonscription de société d'agricul- réparti également entre elles, nous donnerions à Le reste de la somme serait affecté à chacun destiné aux chevaux entiers et juments de 2 à ans, pur-sang ou demi-sang, nés et élevés dans la Manche ou qui, nés hors du département, pourraient être, après la course, réclamés moyennant un prix fixé d'avance par les Comités de course. 940 6,000 Les courses de chevaux, Messieurs, ont, sur la production de l'espèce chevaline, une influence que vous ne sauriez trop développer. Il ne suffit pas, en effet, de produire, il faut le faire de manière à ce que la supériorité des produits attire les acheteurs et favorise la vente. Or, comment connaitre les facultés du cheval qui sera livré à la monte; de la jument dont vous voulez faire une poulinière, si ce n'est en les soumettant à cette épreuve des courses dont les succès honorent non seulement le sujet qui les obtient, mais tous les fruits issus de lui? Les courses, dans des contrées aussi propres que la Manche à l'éducation des chevaux, n'ont qu'un but: mettre en relief les juments et les chevaux entiers assez jeunes et d'assez pure race pour être utilement livrés à la production. Ce n'est point, comme on l'a prétendu à tort, un plaisir de privilégiés; c'est une satisfaction publique, un avantage offert à tous, pour le bien d'une branche importante de la richesse de tous. Certes, quand on assiste aux courses de Tarbes, ou les paysans béarnais viennent, en bérets et en souliers ferrés, avec des chevaux légers comme le vent, disputer à d'élégants jockeis les prix de l'hippodrome, on peut être bien convaincu que là ou les races de chevaux ont des qualités supérieures tous les éléments de la population profitent du bénéfice des courses. Encourager les courses, c'est donc encourager l'élève des chevaux; car c'est développer chez les propriétaires des dispositions équestres, et chez ies chevaux des qualités physiques qui contribuent puissamment à la renommée et à l'écoulement des produits. directes. Répartement Les bases de la répartition de l'impôt entre les départements Contributions n'ont pas éprouvé de changements; aussi les différences que présentent les contingents assignés au département de la Manche, pour l'année prochaine, comparativement à ceux de l'année actuelle, proviennent-elles uniquement des variations ordinaires de la matière imposable, comme l'explique le tableau suivant: pour 1850. |