Images de page
PDF
ePub

élevée depuis, d'après les relevés du dernier récensement, à 11,977,663, c'est-à-dire d'environ trois onzièmes, tandis que le nombre des délits ou crimes a été en 1826 quadruple de ce qu'il avait été en 1806 (1), augmentation qu'on peut expliquer par la transition de l'état de guerre à l'état de paix dans la première période, mais à laquelle il faut chercher d'autres causes dans la seconde; et de ces causes, dans l'opinion du comité, les principales étaient l'extension du braconnage, la réduction du travail dans certaines parties de l'industrie, et surtout la diminution des salaires et l'habitude prise d'y suppléer par la taxe des pauvres.

Malgré des plaintes générales sur l'état financier du pays, et quoique le revenu du dernier trimestre de 1827 eût offert sur celui de 1826 un décroissement de 188,002 liv. sterling, cependant le compte général de l'année a présenté des résultats satisfaisans. On trouve dans un rapport fait au mois de juillet suivant à la Chambre des communes, par le comité chargé d'examiner l'état général des revenus et des dépenses, que le total des recettes brutes s'est élevé, dans l'année finissant au 5 janvier 1828, à 61,084,694 liv. sterl., et celui des dépenses de toute nature faites à l'échiquier ou chez les collecteurs du revenu, à 60,506,860 liv. sterl., ce qui laissait un excédant en recette de 577,834 liv. sterl. sur cette année, dont les premiers comptes avaient présenté des résultats tout différens.

COLONIES ANGLAISES.

Colonies anglaises.-Quelques événemens ont troublé la paix et la tranquillité habituelle des colonies anglaises, d'abord aux Antilles, où l'abolition de la traite des esclaves et les réformes philanthropiques qu'on veut introduire dans le régime colonial ont indisposé les colons contre le gouvernement de la métropole. Ce mécontentement a été, dans la Jamaïque, au point que l'assemblée coloniale a refusé de payer les subsides au 1er juin, et que le Gouvernement avait été

(1) Le nombre des jugemens criminels rendus en Angleterre a été, en 1806, de 4,346; en 1816, de 9,091; en 1826, de 16,147. Nos lecteurs peuvent comparer ces résultats avec ceux des rapports faits par M. le garde des sceaux de France en 1827 et 1828, (Voy. l'Appendice, p. 44.)

forcé d'acquitter les dépenses les plus urgentes au moyen de traites provisoires tirées sur le trésor.

Des dissentimens plus graves ont éclaté au Canada entre le Gouvernement et la législature coloniale; d'abord dans le haut Canada, relativement à l'introduction de l'alien bill ordonné par lord Bathurst, qui interdisait aux étrangers la faculté de posséder des terres, et qui déclarait étrangers une foule d'habitans considérés comme sujets depuis quarante ans, et devenus propriétaires. Quelques uns voulaient abandonner le Canada pour se fixer aux ÉtatsUnis; le plus grand nombre, appuyé par une partie de la population, était résolu à défendre ses droits. Lord Goderich, en arrivant au ministère des colonies, a fait suspendre l'application du bill et publier un nouvel acte d'après lequel on admet aux priviléges des sujets anglais les personnes qui ont reçu des concessions de terres du Gouvernement, qui ont occupé un emploi public dans la province, etc., et toutes celles qui étaient domiciliées dans le haut Canada antérieurement à l'année 1820, concession qui paraissait avoir calmé les mécontentemens. Ceux du bas Canada venaient d'une autre cause.

Il existait un grand nombre de familles françaises en possession de la plus grande partie du territoire, où elles exerçaient encore une sorte de seigneuriage. On avait accordé à cette province une législation de 50 membres, tandis que celle du haut Canada n'était composée que de 15; et d'après l'acte de 1778, portant que tout l'argent levé par la législature d'une colonie doit être employé à défrayer le gouvernement colonial, la législature du bas Canada prétendait avoir le droit exclusif, non seulement de lever l'argent, mais même d'ordonner les dépenses item par item, de façon à ce que les fonctionnaires et les magistrats ne pussent être payés qu'en vertu du vote législatif; prétentions auxquelles le gouverneur lord Dalhousie avait résisté de tout son pouvoir, et que la législature persistait à soutenir. De cette dissidence étaient résultées les conséquences les plus fâcheuses pour la colonie; la suspension des travaux publics, de l'éducation et des cours de justice, dont on ne payait point les traitemens. Les revenus de la couronne

avaient heureusement suffi à payer les dépenses les plus indispensables du Gouvernement, sans quoi il y eût eu danger d'une guerre civile ou de séparation de la colonie d'avec la métropole. Toutefois le Gouvernement espérait encore, au moyen de quelques concessions, ramener les esprits à l'union lors de la nouvelle session qui devait s'ouvrir au mois d'octobre, mais l'assemblée témoigna tout d'abord son esprit et les intentions qu'elle avait de poursuivre l'effet des résolutions de la dernière, en choisissant pour président celui de ses membres (Louis-Joseph Papineau) qui s'était montré le promoteur le plus ardent de ces résolutions hostiles au Gouvernement. Ces projets étaient en opposition directe à certaines mesures que le gouverneur général devait soumettre aux délibérations de l'assemblée. Il jugea convenable de rejeter la nomination du président et d'en demander un autre; et comme le parti qui avait porté M. Papineau à la présidence insistait pour qu'il remplît ses fonctions en alléguant les droits de la législature, lord Dalhousie (représentation du 22 novembre) ne vit pas d'autre remède à opposer aux prétentions du parti que de proroger l'assemblée jusqu'à ce qu'il eût reçu des instructions de S. M. B. sur ce qu'il devait faire dans de telles circonstances.

On dira l'année prochaine le résultat de cette affaire, qui fut por. tée devant le parlement...

Quelques difficultés se sont aussi élevées dans l'Indostan, à Calcutta, relativement à l'établissement de l'impôt du timbre, contre lequel le commerce a réclamé, par une pétition au parlement britannique, motivée sur ce que le gouvernement de la compagnie n'avait pas le droit de lever ce nouvel impôt.

Il était bien nécessaire, à en juger par le tableau du revenu et des dépenses de la compagnie, présenté dans la dernière session du parlement à la Chambre des communes, dont voici les résultats :

En 1822 et 1823, le revenu de l'Inde s'élevait à plus de 23 millions sterling; il est tombé, en 1824, à 21,250,000 liv. sterl.; en 1825, à 20,750,000 livres sterling; en 1826, il s'est relevé à 21,000,000 liv. sterl. Les frais avaient été, pendant ces mêmes années, de 18 millions un quart, 19 millions, 20 millions et demi

et 22 millions, sans y comprendre l'intérêt de la dette, qui s'était élevé, en 1826, à 1,674,792 liv. sterling.

En résumé, l'excédant du revenu de l'Inde, en 1822 et 1823, était de 3,208,053 liv. sterl.; en 1825 et 1826, l'excédant des dépenses était de 2,675,465 liv. sterl. Tel était jusqu'ici le résultat le plus net de la guerre des Birmans, qui avait coûté, dit-on, 12 millions sterling, dont il n'y avait encore à déduire qu'un seul million reçu de l'empereur d'Ava; et s'il faut en croire les rapports les plus récens, il s'en fallait que les avantages qu'on s'était promis de cette guerre pussent balancer les inconvéniens d'un accroissement de territoire auquel la compagnie était obligée de se soumettre malgré les actes du parlement et les déclarations réitérées des directeurs.

Ainsi cette vaste colonie, véritable imperium in imperio, semblait arriver au terme de sa splendeur, ou demander une administration nouvelle assez forte pour en soutenir le poids, assez sage pour y faire les améliorations réclamées par des générations, des mœurs et des circonstances nouvelles. Lord Williams Bentinck, si connu par des missions semi-guerrières et politiques en Italie, venait d'être appelé (18 juillet) par la cour des directeurs à succéder à lord Amherst dans cette espèce de souveraineté sur un peuple trois ou quatre fois plus nombreux que celui de la Grande-Bretagne. L'Indostan l'attendait comme on attend tous les changemens, quand on se trouve mal gouverné.

[ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Spite des travaux du congrès.

[ocr errors]

Querelle

[ocr errors]

Procla

avec la Grande-Bretagne au sujet du commerce des colonies anglaises. Bill proposé en conséquence, et rejeté. Résultats de la session. mation du président, relative au commerce des colonies anglaises.—Actes da Gouvernement. Nouvelle réunion du congrès. — Message du président. · État du pays.— Haïti. Session législative. Conspiration.- Emprunt.

-

[ocr errors]

1

— MEXIQUE. —Ouverture de la session du congrès.—Message du président. Insurrection du Texas. Conspiration d'Arenas. Faction des Yorckins. État des finances. — Décrets rendus par le congrès. — Onverture d'une nouvelle session. Mesures de finances. — Emprunt nouveau. Troubles intérieurs. GUATIMALA. Guerre civile. - COLOMBIE.

[ocr errors]

des partis.

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]
[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

--Dissensions intestines.- Nouvelle de la révolution du Pérou et de Guaya

[blocks in formation]

diverses. PÉROU. - Insurrection de la division auxiliaire de Colombie. -Changement dans le Gouvernement. Convocation d'un congrès péruvien.-Abolition de la constitution Bolivienne.—Session du congrès. — Message. Nomination des membres du Gouvernement. - Événemens divers.Conspiration dans le haut Pérou. CHILI. Révolution nouvelle.

[blocks in formation]

pays.— BUENOS-AYRES.—Suite des événemens de la guerre avec le BrésiĮ. Victoire d'Ituzaingo.— Traité de paix. Ratification refusée. Démission du président Rivadavia. Détresse financière. —

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Travaux du congrès.
Opérations militaires. Embarras du Gouvernement.

[ocr errors][merged small]

verture, travaux et clôture de la session législative. — Changement du ministère. Etat des affaires.

[ocr errors][merged small]

Il se présente, en ouvrant l'histoire de cette vaste république pour 1827, un fait qui suffit à l'éloge de son administration, en même tems qu'il établit la prospérité du pays sur des résultats incontestables; c'est qu'au 31 décembre 1826 l'excédant des recettes s'élevait, toutes les dépenses de cette année payées, à 6,358,686 Ann. hist. pour 1827.

36

« PrécédentContinuer »