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wang, Tch'ang wang et Fou wang (tous eurent, en 1636, le titre posthume de wang, prince), Taï-Tsou Kao Houang-ti (Tien Ming, 16161626), premier empereur, et Taï-Tsoung Wen Houang-ti (1627-1643), second empereur de la dynastie à laquelle il donna, en 1636, le nom de Ta T'sing (Grande Pure), ainsi que lui, Tse wang, sont enterrés en Mandchourie.

Le regretté Gabriel Devéria, dans le T'oung Pao, vol. III, 1892, et surtout le professeur de Leyde, J.-J.-M. De Groot, dans son grand ouvrage The religious system of China, III, ont décrit ces tombes d'après les documents officiels chinois.

Les mausolées mandchouriens sont au nombre de quatre; les trois premiers désignés sous le nom de San ling ont été construits à l'exemple de ceux des empereurs Ming. Tse wang et King wang sont ensevelis dans le mausolée Yong ling, nom donné à Hing-Ming ling, situé sur une montagne qui fut désignée, en 1651, par le titre de Ki-Yun chan, à 10 li au Nord-Ouest de Hing-King, ancienne capitale de la Mandchourie; Tch'ang wang (mort en 1582), Fou wang (mort en 1615), dans le mausolée Tong-King ling, situé à 120 li au Sud-Est de Moukden, sur une montagne qui reçut, en 1651, le nom de Tsi-K'ing-chan; Taï-Tsou Kao, au mausolée Fou ling, sur une montagne qui reçut, en 1651, le nom de T'ien-Tchou chan, à 20 li au Nord-Est de Moukden; enfin, Taï-Tsoung Wen, au mausolée Tchao ling, à 10 li au Nord-Ouest de Moukden,, sur une montagne qui reçut le nom de Long-Ye chan; la femme de Taï Tsoung, Hiao Touan, morte en 1651, est enterrée avec lui.

Le neuvième fils de Taï-Tsoung fut l'empereur Chouen-Tché, qui inaugura la série des princes ensevelis en Chine.

Depuis Chouen-Tché, premier empereur effectif de la dynastie actuelle, les souverains mandchous ont été enterrés dans le Tché-Li. Les tombes impériales forment deux groupes : les sépultures orientales (Toung ling), plus anciennes, situées à 240 milles chinois à l'Ouest de Pé-king, dans la sous-préfecture (tcheou) de Tsoun hoa, limitrophe à l'Ouest de la préfecture (fou) de Chouen-Tien (Pé-king) et à l'Est de celle de Young-Ping (fou), dans les Tehang-Jouei chan (Montagnes de la Félicité rayonnante) sur lesquels se trouve la Grande Muraille qui borde le côté Nord

du cimetière.

Les sépultures occidentales (Si ling), commencées en 1729 par ChiTsoung (Yong Tcheng), troisième empereur de la dynastic, située à 280 milles chinois au Sud-Ouest de Pé-king, dans les monts nommés Yong Ting (monts de la Paix éternelle, par l'empereur K'ien-Loung, sous-préfecture de Yi-Tcheou, sur la route de Pé-king à Pao-Ting fou.

Les Toung ling comprennent huit mausolées: Tchao si ling (tombe de la mère de Chouen-Tché); Hiao ling, le plus central et le plus ancien, où fut enseveli, en 1668, le premier, Chouen-Tché (1661) avec deux de ses concubines; Hiao-Toung ling (tombeau de Hiao Houci, femme du précédent); King ting, tombeau du second empereur, l'illustre K'ang-Hi

(1722) et ses femmes; Yu ling, tombeau du quatrième empereur K'ienLoung (1799) et de deux femmes; Ting ling, tombeau du septième empereur Hien-Foung (1861) et de sa femme Hiao Té (1865); Ting-Toung ling, tombeau de Hiao Tching, impératrice, femme de Hien Foung, morte en 1881, ensevelie en 1888; Houei ling, tombeau du huitième empereur Toung Tché, prédécesseur de Kouang-Siu et de sa femme Hiao Tché, morte la même année que lui, en 1875.

Les Si ling comprennent six mausolées: Tai ling, tombeau du troisième empereur Yong-Tcheng, mort en 1735, et de sa femme Hiao King; T'ai-Tong ling, tombeau de l'impératrice Hiao Ching; Teh'ang ling, tombeau du cinquième empereur, Kia-K'ing, mort en 1820, et de sa femme Hiao Chou; Tch'ang-Si ling, tombeau de l'impératrice Hiao Houo; Mou ling, tombeau du sixième empereur, Tao-Kouang, mort en 1850, avec trois femmes, et le Mu-Toung ling, tombeau de l'impératrice Hiao Tsing, morte en 1855, ensevelie en 1857.

Les sépultures des princes, princesses, concubines non ensevelis dans les << ling» sont des enclos séparés désignés sous le nom de « Youan tsin >>.

Il y a donc, tant en Mandchourie qu'en Chine, dix-huit sépultures impériales. (Henri Cordier, dans Le Temps, 11 août 1900.)

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CHANGEMENTS DANS LE CORPS DIPLOMATIQUE

Il y eut cette année 1875 de nombreux changements dans le corps diplomatique de Pé-King. M. von Holleben, chargé d'affaires d'Allemagne, fut remplacé par M. von Brandt qui arriva à Pé-King, le 10 mars. Le ministre des États-Unis, M. Avery, mourut le 8 novembre 1875 à PéKing'; le D' S. Wells Williams, qui était à la fois secrétaire de légation et interprète, étant absent, ce fut un jeune missionnaire de ses amis, le Rév. C. Holcombe, n'ayant aucune attache officielle et le remplaçant par suite d'un arrangement particulier, qui se chargea p. i. des affaires de la légation américaine, juste au moment de la fermeture de la navigation dans le Nord. M. Avery eut pour successeur George F. Seward, de Californie, nommé ministre le 7 janvier 1876, qui arriva à Pé-King le 20 avril et fut reçu le 24 par le Tsoung-li Yamen. Don Tiburcio Faraldo, ministre d'Espagne, quitta, malade, la capitale, en octobre 1875, pour aller mourir à Chang-Haï, le 24 novembre suivant ; le premier secrétaire, Don Pedro de Prat, n'étant pas encore

1.

I, p. 484.

La santé de M. Avery était chancelante depuis quelque temps. Avant d'aller en Chine, il était rédacteur en chef de l'Overland Monthly.

2. I, p. 285, note.

arrivé', la gérance de la légation d'Espagne fut laissée à un jeune homme de vingt-quatre ans, M. de Carcer, neveu de M. de Salamanca, le financier bien connu; le successeur de Don Tiburcio devait être M. Ojeda, premier secrétaire de la légation d'Espagne au Japon. Au mois d'octobre, le ministre d'Autriche-Hongrie, M. de Schaefer, arrivait à Pé-King, pour un séjour temporaire, tandis que le ministre du Danemark, le général Raasloff partait. Ajoutons enfin que le chevalier Lorenzo Vignale, consul général d'Italie, mourait, âgé de quarante-huit ans, à Chang-Haï, le 25 décembre 1875.

TÉLÉGRAPHES

Le général Raasloff avait été le négociateur du traité danois du 13 juillet 1863. Les intérêts du Danemark étaient concentrés dans la ligne télégraphique établie par la compagnie danoise, la « Great Northern Telegraph ». Le 18 avril 1871, la ligne de Chang-Haï à Hong-Kong avait été terminée, et celle de Hong-Kong à Singapore le 3 juin; la ligne de Hong-Kong à Saïgon fut terminée en juillet; un câble télégraphique fut posé entre Chang-Haï et Nagasaki en août, et entre Nagasaki et Vladivostock en septembre3.

Les Chinois se rendirent compte de l'utilité des lignes télégraphiques fort rapidement, malgré le Foung-Choui qui occasionna quelques manifestations hostiles de la part des populations. Des proclamations d'autorités locales étaient lancées pour la protection des câbles sous-marins, par exemple par le Tao-taï de Ning-Po et Foung Tao-taï, directeur des douanes dans le Kiang-Nan; ce dernier agissant

1. Il remonta de Chang-Haï à Tien-Tsin, avec sa femme en mai 1876. 2. I, p. 147.

3. La première ligne aérienne de Chine, entre Chang-Haï et TienTsin, fut construite en 1884; le 22 août 1884, la ligne atteignait Pé-King, traversant les provinces du Tché-li, Chan-Toung et Kiang-Sou, longeant le canal impérial de Tchen-Kiang à Tien-Tsin.

par ordre du vice-roi de Nan-king, lui-même suivant les instructions du Tsoung-li Yamen qui avait été saisi d'une dépêche des ministres étrangers pour la protection des câbles sous-marins (1875).

Pendant son second séjour en Chine, le général Raasloff eut à régler l'affaire délicate de la ligne Foù-Tchéou-Amoy qui est clairement expliquée dans une lettre de M. de Rochechouart au Ministre des affaires étrangères (Pé-King, 7 mars 1875):

Au mois d'octobre dernier, et profitant des menaces de guerre entre la Chine et le Japon, la Compagnie danoise du Great Northern Telegraph avait cherché à obtenir des autorités du Fou-Kien la concession de la ligne télégraphique de Foutchéou à Amoy. M. de Lano, Consul d'Amérique à Fou-tchéou, s'était chargé de cette négociation : la Compagnie demandait pour trente ans l'exploitation de la ligne, qui deviendrait ensuite la propriété du gouvernement chinois; celui-ci d'ailleurs avait la faculté de racheter la concession quand il lui plairait. Ces conditions furent acceptées en principe, et M. de Lano, ne doutant pas du résultat final, invita la Compagnie à commencer immédiatement les travaux. Celle-ci se mit à l'œuvre et, tandis que ses ouvriers pénétraient dans l'intérieur du pays, M. de Lano présentait l'acte de concession à la signature des mandarins; mais ceux-ci soulevèrent des objections, et l'acte ne fut pas signé. D'ailleurs, à mesure que les négociations ouvertes à Péking laissaient pressentir un arrangement pacifique entre la Chine et le Japon, ils se montraient de moins en moins favorables au projet qu'ils avaient d'abord accueilli. Sur ces entrefaites, le comité des affaires européennes de la province reçut un nouveau chef, qui refusa de reconnaître les engagements pris par son prédécesseur et remit tout en question; il donna l'ordre de s'opposer à la continuation des travaux, et fit même inviter la Compagnie à détruire les cinquante milles de ligne déjà établis. Celle-ci suspendit ses travaux pendant quelques jours, et les autorités chinoises se gardèrent de toucher à la ligne : enhardie par cette inaction, la Compagnie fit reprendre les travaux le 21 janvier, en déclarant qu'elle ne s'arrêterait que devant la force. Les autorités chinoises ont alors mis leurs menaces à exé

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