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de transit au taux de deux et demi pour cent ad valorem. Seront, toutefois, exempts du paiement de ce droit : le bagage des voyageurs, l'or et l'argent en lingots et la monnaie étrangère.

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ART. 15. Sont prohibés tant pour l'importation que pour l'exportation, et sont sujets à confiscation dans le cas de transport. en contrebande, les articles suivants :

La poudre. Les munitions d'artillerie. Les canons. Les fusils, les carabines, les pistolets et toutes les armes à feu. Les engins et munitions de guerre. Le sel. L'opium.

Les sujets russes se rendant en Chine pourront avoir, chacun pour leur défense personnelle, un fusil ou un pistolet, ce dont mention devra être faite dans le permis dont ils seront porteurs.

L'importation, par les sujets russes, du salpêtre, du soufre et du plomb, n'est admise que sur une autorisation spéciale des autorités chinoises et ces articles ne pourront être vendus qu'aux sujets chinois qui auront reçu un permis d'achat spécial.

L'exportation du riz et de la monnaie de cuivre chinoise est prohibée. Par contre, l'importation du riz et de toutes les céréales est autorisée en franchise de droits.

ART. 16. — Il est interdit aux négociants russes de transporter les marchandises appartenant à des commerçants chinois, en les faissant passer pour leur propriété.

ART. 17.

Les autorités chinoises auront le droit de prendre telles mesures qui seront nécessaires, contre le commerce de contrebande.

(Signé :) Nicolas de GIERS.

(L. S.)

(Signé :) Eugène Burzov1.
(L. S.)

(Signé :) TSENG.

(L. S.)

1. Butzov, Eugène, consul à Tien-Tsin, 1862-1865; à Hakodaté, 1866-1872; chargé d'affaires et consul général au Japon, 1873; ministre à Pé-King, 1874-1884; à Athènes, 1884-91; à Téhéran, 1891-96; à Stockholm, depuis 1896.

Annexe à l'article 2 du Règlement pour le commerce par voie

de terre.

LISTE DES POINTS-FRONTIÈRES, PAR LESQUELS LES SUJETS RUSSES, SE RENDANT EN CHINE POUR AFFAIRES DE COMMERCE, POURRONT PASSER.

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La présente Liste des points de passage pourra être modifiée par une entente entre l'envoyé de Russie à Pé-King et le Ministère des Affaires Étrangères de Chine, d'après les données relatives aux avantages de ces points qui leur seront fournies par les

consuls de Russie et par les autorités frontières chinoises. Ces modifications porteront sur l'exclusion de certains points qui seront reconnus superflus, ou sur leur remplacement par d'autres, plus nécessaires au mouvement du commerce'.

(Signé :) Nicolas de GIERS.

(L. S.)

(Signé :) TSENG.

(L. S.)

(Signé :) Eugène Burzov.

(L. S.)

Le traité signé par le marquis T'sêng à Saint-Pétersbourg eut pour résultat de rendre la Chine arrogante; elle se mit à chercher à faire naître des complications; le revirement des Russes avait étonné les Chinois; ils attribuèrent à l'intimidation ce qui n'était qu'intérêt et longanimité et, sans transition, ils passèrent de l'épouvante et de la panique à la jactance la plus insensée. Le retour du bouillant Tso à PéKing, à la fin de février 1881, n'était pas fait pour calmer les esprits; il fut reçu avec une grande solennité. On faisait courir le bruit que l'impératrice régente allait mourir et l'on disait qu'un décret était préparé à l'effet de faire de Tso Tsoung-tang un vice-empereur à côté du 7o prince, régent nominal. Les inquiétudes de Li Houng-tchang, toujours en éveil, furent augmentées en voyant grandir l'influence de ce nouveau et formidable rival.

Tso tenait de bruyants propos au Tsoung-li Yamen :

Si on voulait tenir compte de ses avis, il serait aisé de débarrasser la Chine de ces intrus malfaisants, dont la présence constitue pour l'Empire une difficulté capitale et un danger. Il ne s'agirait que de le vouloir et de s'affranchir de scrupules pusillanimes... La Chine est un grand pays puissant et riche; il a des armes en quantité et des hommes plus qu'il ne lui en faut ; l'arrangement avec la Russie a été une lâcheté; il faut prendre sa revanche contre les étrangers d'où qu'ils soient venus et en finir une bonne fois avec eux.

1. Voir le recueil de Traités avec la Chine, publié en 1889, à SaintPétersbourg, par le Ministère des Affaires étrangères.

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CHAPITRE XIII

LA

L'AFFAIRE DU TONG-KING : MARQUIS TS'ÊNG.
FRANCE AU TONG-KING. L'ÉVÊQUE D'ADRAN ET GIA-
LONG. LA RESTAURATION ET CHAIGNEAU. — CONQUÊTE
DE LA BASSE-COCHINCHINE. TRAITÉ DE SAIGON, 1862.
EXPLORATION DU ME-KONG. JEAN DUPUIS.
FRANCIS GARNIER. TRAITÉS DE SAIGON, 1874. - COM-
MUNICATION DU TRAITÉ A LA CHINE.

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A la fin de 1880, la France employait ses bons offices à Pé-King et à Saint-Pétersbourg pour aplanir les difficultés quí avaient surgi, par suite de l'occupation prolongée de Kouldja par les troupes du tsar, entre la Chine et la Russie, lorsque le plénipotentiaire chinois, le marquis Ts'êng, rédigea une lettre qui transformait la question annamite en une question chinoise, longue, fertile en incidents et qui ne fut résolue qu'après une guerre, coûteuse à la fois pour la bourse des contribuables et, parfois, pour l'amour-propre de la France. Après de nombreuses péripéties, des fautes faciles à éviter, l'avantage nous est resté, grâce à un homme politique, dont la ténacité et le patriotisme clairvoyant eurent raison de l'hostilité que sa personne avait soulevée et de l'impopularité avec laquelle son entreprise était regardée par la grande masse de la nation, Jules Ferry, qui a donné à la France le Tong-King ainsi que la Tunisie, joyaux de l'empire colonial que la République a construit en un quart de siècle.

LETTRE DU MARQUIS TS'ÊNG

Le 10 novembre 1880, le marquis Ts'èng adressait la lettre

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