On vous vir ramener la foudre Les Anglais, l'Autriche, & l'Envie, MADRIGAL. MADRIGA L. LES DEUX AMOURS. CERTAIN Enfant, qu'avec crainte on caresse, Et qu'on connaît à son malin souris, Court en tous lieux, précédé par les Ris; Mais trop fouvent fuivi de la Tristeffe, Dans les cœurs des Humains il entre avec souplesse, Habite avec fierté, s'envole avec mépris. Il est un autre Amour, fils craintif de l'Eftime, Soumis dans fes chagrins, constant dans ses désirs, Que la Vertu foutient, que la Candeur anime, Qui réfifte aux rigueurs, & croît par les plaifirs. De cet Amour le flambeau peut paraître Moins éclatant; mais fes feux font plus doux; C'est là le Dieu que mon cœur veut pour maître; Et je ne veux le fervir que pour vous. DE AUTRE. E votre efprit la force eft fi puiffante, X AUTRE. A MADAME DE ***. Τουτ Veut au niveau ranger tout les humains. Efprit, raifon, beaux yeux, charmant visage, Et n'avoir rien, semble mon appanage; Mais vous m'aimez; les Dieux m'ont tout donné AUTRE. En envoyant les Oeuvres myftiques de Fénelon Q UAND de la Guion le charmant Directeur, Difoit au Monde : Aimez Dieu pour lui-même, Oubliez-vous dans votre heureuse ardeur; On ne crut point à cet Amour extrême ; On le traita de chimére & d'erreur; On fe trompoit: Je connais bien mon cœur, Et c'est ainsi, belle Aglé, qu'il vous aime. É PITRE AU ROI, Présentée à SA MAJESTÉ au Camp devant Fribourg. Vous, dont l'Europe entiérè aime ou craint lá Justice, Brave & doux à la fois, prudent sans artifice, Vous difoit :,, Arrêtez, ménagez votre vie; Il vous faut du régime, & non des foins guerriers, ,, Un Héros peut dormir couronné de lauriers. Le zéle a beau parler, vous n'avez pû le croire. Rebele aux Médecins, & fidéle à la gloire, Vous bravez l'ennemi, les affauts, les faifons, Le poids de la fatigue, & le feu des canons. Tout l'Etat en frémit, & craint votre courage. Vos ennemis, grand Roi, le craignent davantage. * Premiet Chirurgien du Roi. Ah, n'effrayez que Vienne, & rassurez Paris ! Rendez, rendez la joie à vos Peuples chéris; Rendez-nous ce Héros qu'on admire & qu'on aime. Un Sage nous a dit, que le feul bien suprême, Le feul bien, qui du moins reffemble au vrai bonheur, Le feul digne de l'homme, eft de toucher un cœur. Si ce Sage eut raison, fi la Philosophie Plaça dans l'amitié le charme de la vie, Quel eft donc, juftes Dieux ! le Destin d'un bon Roi, Ces Vaincus envoyés du spectacle au cercueil, |