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Vous, que dans l'âge d'or elle eût choisi pour Maître.
Goûtez les jours heureux que vos foins font renaître.
Que la Paix floriffante embelliffe leur cours.

Mars fait des jours brillans, la Paix fait les beaux jours.
Qu'elle vole à la voix du Vainqueur qui l'appelle,
Et qui n'a combattu que pour nous & pour elle.

1. Novembre 1744.

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Le 2. Juillet 1747.

AUGUSTE Fille, & Mere des Héros,

Vous ranimez ma voix faible & caffée,
Et vous voulez que ma Muse laffée,
Comme Louis ignore le repos?
D'un craïon vrai vous m'ordonnez de peindre
Son cœur modefte & ses brillans exploits,
Et CUMBERLAND que l'on a vû deux fois
Chercher ce Roi, l'admirer & le craindre,

Mais des bons vers l'heureux tems eft paffé.
L'art des combats eft l'art où l'on excelle.
Notre Alexandre en vain cherche un Apelle;
LOUIS s'élève, & le fiécle eft baiffé.
De Fontenoy, le nom plein d'harmonie,
Pouvoit au moins feconder le Génie;
Boileau pâlit au feul nom de Narden,
Que diroit il fi non loin d'Helderen
11 eût fallu fuivre entre les deux Nethes
Bathiany fi fçavant en retraites,
Avec d'Eftrée à Rofmal s'avancer?
La gloire parle, & Louis me réveille.
Le nom du Roi charine toujours l'oreille;
Mais que Laufeldt eft rude à prononcer!
Eh, quel befoin de nos Panégyriques,
Difcours en Vers, Epîtres héroïques,
Enregistrés, vifés par Crébillon;

Signés, MARVILLE; & plus bas, Apollon?
Puis quand ma voix par fes faits enhardic,
L'auroit chanté fur le plus noble ton,
Qu'aurais-je fait ? Bleffé fa modeftie,
Sans ajoûter à l'éclat de fon nom.
De votre Fils, je connais l'indulgence,
Il agréra mon inutile encens;

Car la bonté, la fœur de la vaillance,
De vos Aïeux passa dans vos enfans;
Mais tout Lecteur n'eft pas fi débonnaire;
Et fi j'avois, peut-être téméraire,

Représenté vos fiers Carabiniers,

Donnant l'exemple aux plus braves Guerriers &

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Si je peignois ce foutien de nos armes,

Ce Petit-Fils, ce Rival de Condé ;
Du Dieu des Vers fi j'étois fecondé,
Comme il le fut par le Dieu des allarmes,
Plus d'un Cenfeur encore avec dépit,
M'accuferoit d'en avoir trop peu dit.
Très-peu de gré, mille traits de fatyre
Sont le loyer de quiconque ofe écrire;
Mais pour fon Prince, il faut fçavoir souffrir.
Il eft par-tout des risques à courir ;
Et la censure avec plus d'injustice,
Va tous les jours acharner fa malice
Sur des Héros, dont la fidélité

L'a mieux fervi que je ne l'ai chanté.
Auteurs du tems, rompez donc le filence;
Ofez fortir d'une morne indolence,

Quand LOUIS vole à des périls nouveaux.
Si les la Tour, ainfi que les Vanlos,

Peignent ces traits qu'un Peuple heureux adore
Peignez fon ame, elle eft plus belle encore.
Représentez ce Conquérant humain,

Offrant la Paix le tonnerre à la main.

Ne louez point, Auteurs, rendez justice;
Et comparant aux fiécles reculez,

Le fiécle heureux, les jours dont vous parlez,
Lifez Céfar, vous connaîtrez MAURICE.
Si de l'Etat vous aimez les vengeurs,

Si la Patrie eft vivante en vos cœurs,
Voyez ce Chef, dont l'active prudence,
Venge à la fois Gènes, Parme & la France

t

Chantez Belle-Ille ; élevez dans vos Vers
Un Monument au généreux Bouflers:
11 eft d'un fang qui fut l'appui du Trône;
Il eût pû l'être, & la faulx du trépas
Tranche fes jours échappés à Bellone,
Au fein des murs délivrés par fon bras.
Mais quelle voix affez forte, affez tendre,
Sçaura gémir fur l'héroïque cendre

De ces Guerriers que Mars priva du jour
Aux yeux d'un R 01, leur Pere & leur amour!
O vous, fur-tout, infortuné Bavière,
Jeune Froulay, fi digne de nos pleurs,
Qui chantera votre vertu guerriére !
Sur vos tombeaux qui répandra des fleurs!
Anges des Cieux, Puiffances immortelles,
Qui présidez à nos jours paffagers,
Sauvez Lautrec au milieu des dangers,
Mettez Ségur à l'ombre de vos aîles;
Déja Rocoux vit déchirer fon flanc;
Ayez pitié de cet âge fi tendre,
Ne verfez pas les reftes de ce fang,
Que pour Louis il brûle de répandre;
De cent Guerriers confervez les beaux jours ;
Ne frappez pas Bonac & d'Aubeterre,
Plus accablés fous de cruels fecours,

Que fous les coups des foudres de la guerre.
Mais, me dit-on, faut-il à tous propos,
Donner en Vers des liftes de Héros?
Scachez qu'en vain votre Muse affaiblie,
Cherche des Vers au vrai feul confacrés ;

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