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CLARE, avec l'Irlandais, qu'animent nos exemples, Venge fes Rois trahis, fa Patrie & fes Temples.. Peuple fage & fidéle, heureux Helvétiens, Nos antiques amis & nos concitoyens, Votre marche affurée, égale, inébranlable, Des ardens Neuftriens † fuit la fougue indomptable; Ce Danois, †† ce Héros, qui des frimats du Nord, Par le Dieu des combats fut conduit fur ce bord, Admire les Français qu'il eft vénu défendre. Mille.cris.redoublés près de lui font entendre, Rendez-vous, ou mourez, tombez fous notre effort. C'en eft fait, & l'Anglais craint Louis & la mort. Allez, brave d'Eftrée, ¶ achevez cet ouvrage, Enchaînez ces vaineus échappés au carnage; Que du Roi qu'ils bravoient ils implorent l'appui. Ils feront fiers encor, ils n'ont cédé ¶¶ qu'à lui.. Bientôt vole après eux ce corps fier & rapide, Qui semblable au Dragon, qu'il eut jadis pour guide,

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& non für les Officiers, qui font auffi généreux que les notres. On m'a écrit, que lorfque la colonne Anglaife déborda Fontenoy, plufieurs foldats de ce Corps crioient, ne quarter, no quarter, point de quartier.

*Les Régimens de Diesbak & de Betens, de Courten > &c. avec des Bataillons des Gardes Suiffes.

† Le Régiment de Normandie, qui revenoit à la charge fur la colonne Anglaife, tandis que la Maifon du Roi, la Gendarmerie, les Carabiniers, &c. fondoient fur elle. tt M. de Lovendal.

M. le Comte d'Eftrée à la tête de fa Division, & M. de Brionne à la tête de fon Régiment, avoient enfoncé les Grenadiers Anglais le fabre à la main.

¶¶ Depuis S. Louis aucun Roi de France n'avoit battu les Anglais en perfonne en bataille rangée.

**Ŏn envoya quelques Dragons à la pourfuite: ce Corps étoit commandé par M. le Duc de Chévreufe, qui s'étoit diftingué au combat de Sahy, où il avoit reçu trois bleffures. L'opinion la plus vraisemblable. fur l'origine

Toujours.

Toujours prêt, toujours prompt, de pied ferme, en

courant,

Donne de deux combats le fpectacle effrayant.
C'est ainsi que l'on voit dans les champs des Numides,
Différemment armés des chafleurs intrépides;
Les courfiers écumans franchiffent les guérets;

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On gravit fur les monts on borde les forêts;
Les piéges font dreffés, on attend, on s'élance;
Le javelot fend l'air & le plomb le devance;
Les Léopards fanglans, percés de coups divers,
D'affreux rugiffemens font retentir les airs ;
Dans le fond des forêts ils vont cacher leur rage.

Ah! c'eft affez de fang, de meurtre, de ravage,
Sur des morts entaflés, c'eft marcher trop long-tems.
Noailles, ramenez vos Soldats triomphans;
Mars voit avec plaifir leurs mains victorieuses
Traîner dans notre camp ces machines affreuses,
Ces foudres ennemis contre nous dirigés.
Venez lancer ces traits que leurs mains ont forgés ;
Qu'ils renverfent par vous les murs de cette Ville,
Du Batave indécis la Barriére & l'afile,

Ces premiers + fondemens de l'Empire des Lis,
Par les mains de mon Roi pour jamais affermis.

du

mot Dragon, eft qu'ils portérent un Dragon dans leurs étendarts fous le Maréchal de Briffac, qui inftitua ce Corps dans les guerres du Piémont.

Le Comte de Noailles attaqua de fon côté la colonne d'Infanterie Anglaife avec une Brigade de Cavale rie, qui prit enfuite des canons.

Tournay, principale Ville des Français, fous la premiére Race, dans laquelle on a trouvé le Tombeau de Childéric.

Tome III.

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Déja Tournay se rend, déja Gand s'épouvante;
Charles-Quint s'en émeut; fon ombre gémiffante
Pouffe un cri dans les airs & fuit de ce séjour,
Où pour vaincre autrefois le Ciel le mit au jour.
Il fuit: mais quel objet pour cette ombre allarmée !
Il voit ces vastes champs couverts de notre armée,
L'Anglais deux fois vaincu, cédant de toutes parts,
Dans les mains de Louis laiffant fes étendarts,
Le Belge en vain caché dans fes Villes tremblantes,
Les murs de Gand tombés fous fes mains foudroyantes,
Et fon char de victoire, en ces vastes remparts, *
Ecrafant le Berceau † du plus grand des Céfars. ¶
Français, heureux Français, peuple doux & terrible,
C'est peu qu'en vous guidant Louis foit invincible,
C'eft peu que le front calme, & la mort dans les
mains,

11 ait lancé la foudre avec des yeux ferains;

C'est peu d'être Vainqueur; il est modeste & tendre, Il honore de pleurs le fang qu'il fit répandre; Entouré des Héros, qui fuivirent fes pas,

Il prodigue l'éloge, & ne le reçoit pas ;

Il veille fur des jours hazardés pour lui plaire;

Le Monarque eft un Homme, & le Vainqueur us

Pere.

La Ville de Gand foumife à Sa Majefté le 11. Juillet après la défaite d'un Corps d'Anglais par M. du Chaila, la tête des Brigades de Crillon & de Normandie, le Régiment de Graffins, &c.

+ Charles-Quint náquit dans cette ville en 1500. le 25. Février, du Mariage de Philippe, Archiduc d'Au riche, & de Jeanne de Caftille, héritière d'Espagne, Des Céfars Modernes.

Ces Captifs tout fanglans, portés par nos Soldats,
Par leur main triomphante arrachés au trépas,
Après ce jour de fang, d'horreur & de furie, J
Ainfi qu'en leurs foyers au fein de leur Patrie,
Des plus tendres bienfaits éprouvent les douceurs ;
Confolés, fecourus, fervis par leurs Vainqueurs.
O grandeur véritable! O victoire nouvelle!
Eh! quel cœur enyvré d'une haine cruelle,
Quel farouche Ennemi peut n'aimer pas mon Rei,
Et ne pas fouhaiter d'être né fous fa Loi ?
Il étendra fon bras, il calmera l'Empire.
Déja Vienne se taît, déja Londres l'admire;
La Bavière confuse au bruit de ses exploits,
Gémit d'avoir quitté le Protecteur des Rois;
Naple eft en fûreté, Turin dans les allarmes ;
Tous les Rois de fon fang triomphent par fes armes
Et de l'Ebre à la Seine en tous lieux on entend:

LE PLUS AIME' DES ROIS EST AUSSI LE PLUS GRAND.
Ah! qu'on ajoûte encore à ce titre suprême,
Ce nom fi cher au monde & fi cher à lui-même,
Ce prix de fes vertus qui manque à sa valeur,
Ce titre augufte & faint de Pacificateur;

Que de ces jours fi beaux, de qui nos jours dépendent,
La courfe foit tranquille & les bornes s'étendent.
Ramenez ce Héros, ô vous qui l'imitez,

Guerriers, qu'il vit combattre & vaincre à ses côtez. Les palmes dans les mains nos Peuples vous atten

dent;

Nos cœurs volent vers vous, nos regards vous de

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mandent;

16 LE POEME DE FONTENOY.

Vos meres, vos enfans, près de vous empressés,
Encor tout éperdus de vos périls paflés,
Vont baigner, dans l'excès d'une ardente allégreffe,
Vos fronts victorieux de larmes de tendreffe;
Accoureza, recevez à votre heureux retour,
Le prix de la vertu par les mains de l'amour,

Fin du Tome 111,

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