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la femme le méprise, et c'est encore une manière de lui plaire, de la fasciner, de la séduire, que de lui faire sentir qu'on est fort. La femme disputeuse, chicanière, épiant les occasions, heureuse de faire mentir la raison maritale. - Répondre peu ou point du tout; s'arranger de manière à avoir la raison pour soi et vouloir. Volonté, c'est souveraineté, c'est plus que raison. Enfin, bien méditer que la femine a été donnée à l'homme pour sa fécilité et pour le développement de sa dignité et de sa justice, pour la joie intime de son cœur; mais à la condition qu'il se rendra maître absolu d'elle, la soumettra à sa raison; qu'elle vivra de sa vie, se confondra avec lui tout en lui servant d'auxiliaire, de partenaire et d'interlocutrice. (P. 194.) »

«Il faut absolument qu'un mari impose le respect à sa femme, et pour cela. tous les moyens lui sont donnés: il a la force, la prévoyance, le travail, l'industrie. En aucune de ces choses la femme ne saurait l'égaler. Il faut de plus qu'il ait et qu'il fasse preuve de courage, de volonté, de justice, de charité; qu'il soit bon, dévoué à ses amis et à la chose publique. Sur ces deux derniers points, la femme est si loin, par nature, d'égaler l'homme, qu'elle fera plutôt un crime à son mari de sa vertu qu'elle ne l'en louera. La vertu de la femme a pour mesure son intérieur, elle n'a pas d'expansion au dehors. Ce qu'un homme fera pour ses amis et pour la république elle le réclamera pour elle-même et pour ses enfants; beau prétexte d'égoïsme auquel un home ne doit jamais prendre la peine de répondre. On lui dirait fort bien qu'il n'a pas le droit de sacrifier aux autres, à des étrangers, ni ses enfants, ni sa femme, ni son bien-être, ni lui-même. C'est ici qu'il faut bien comprendre ce que dit Jésus-Christ que la main gauche ne doit pas savoir le bien que fait la main droite. La main gauche c'est la femme! Un véritable homme ne lui demandera pas permission de faire le bien qu'il se propose; mais il ne lui en fera pas non plus confidence. La langue de la femme est calomniatrice de la vertu virile, dès que celle-ci franchit la porte de la maison. P. 214.)»

« Il y a dans la femme la plus charmante et la plus vertueuse de la sournoiserie, c'est-à-dire de la bête féroce. C'est, en définitive, un animal ap, rivoisé, qui par moments revient à son instinct. La même chose ne peut se dire au même degré de l'homme. L'homme, avec sa force, sa volonté, son courage, son intelligence, retombant quotidiennement dans les lacs amoureux de la femme, ne parviendrait jamais à la dompter et à s'en rendre maître, s'il n'était aidé par les maladies et infirmités qui matent cette lionne grossesse, couches, lactations, puis tous les maux qui s'ensuivent et qui permettent à l'homme, en l'éloignant de la couche commune, de reprendre haleine et de redevenir lui-même, tandis que la femme, battue par la souffrance, est contrainte de fléchir et de s'humilier. Ce que je dis ici est de l'histoire naturelie je prends la femme dans sa nature, non dans son état perfectionné. L'éducation dissimule ces vices, calme cette furie; la domestication prolongée, la génération, le régime, changent peu à peu cette brute. Mais il faut savoir ce qu'elle est de nature, si l'on veut la gouverner. La femme en avançant en åge, devient pire. Il faut que que l'homme, dans ses rapports avec elle, sache lui faire sentir qu'il est pour elle, non-sculement un amant, mais un père, un chef, un maître surtout un maître ! Michelet n'a pas tiré de ses observations sur l'état habituellement maladif de la

femme toutes les conséquences: c'est que cet état a un but providentiel, le repos de l'homme et la soumission de la femme. (P. 262.) »

« La violence, chez la femme, est en raison de la volupté qu'elle éprouve. L'amour et ses jeux ne l'adoucissent point, au contraire. C'est pourquoi l'époux et l'épouse ne sont jamais plus près de se quereller que lorsqu'ils se font des mamours... C'est l'instant où la discorde la saisit, en faisant ressortir tout à coup le génie égoïste, personnel, impérieux, l'âpreté de caractère, la brutalité de cœur, en un mot la férocité de la femme. On l'a dit : c'est une chatte. (P. 264.) »

<«< Rousseau s'est trompé, en recommandant à la femme mariée d'être prudente et discrète dans le commerce avec son mari. Jamais femme ne dira: Assez ! C'est à l'homme de prendre pour lui le conseil et de ne pas se prodiguer. Certes la femme pudique, réservée, qui se refuse par tendresse, par prévoyance, par respect de son mari et d'elle-même, cette femme-là est un idéal divin; mais ce n'est pas une réalité. La réalité est juste le contraire. (P. 265.) »

<< La femme est un joli animal, mais c'est un animal. Elle est avide de baisers comme la chèvre de sel. (P. 266.) »

« Il n'y a pas d'égoïsme, comme l'égoïsme féminin: mieilleux, affilé, raffiné comme un dard trempé dans l'huile; un égoïsme d'artiste. Elles le savent, elles le dissimulent; mais cherche bien et tu le découvriras. (P, 267.) »

« J'ai rencontré dans ma vie quelques bonnes créatures. L'amour qu'elles ne manquent guère d'inspirer, quand elles sont jeunes, se combinant avec l'estime, je les ai affectionnées cordialement. C'étaient des personnes que l'éducation, la religion, une longue culture, avaient transformées, à peu près comme ces animaux qui se transforment par le semis et le régime. A des créatures ainsi refaites, on peut jusqu'à certain point se fier; toutefois il est prudent de ne s'endormir que d'un œil. Comme les races dont je parle, abandonnées à elles-mêmes, reviennent à à leur type, ainsi fait la femme bien élevée. Une part de la vertu féminine vient de la férocité. C'est la femelle, avide de mâle, mais qui craint plus fort qu'elle et qui joue de la griffe avant de se livrer. (P. 268.) »

Faut-il prendre au sérieux ces diatribes ? Les disciples et amis de Proudhon ne le veulent pas. Nous serions, nous aussi, porté à croire que le poëte s'est laissé emporter par la muse, bien au delà de sa pensée réfléchie, à des généralisations d'espèce littéraire, telles qu'on en trouve dans les satiriques, qui les imitent les uns les autres, si, de son mépris hautain, impérieux, insolent pour le sexe, le publiciste réformateur ne tirait fort sérieusement, avec une logique intrépide, des conséquences pratiques et juridiques aussi odieuses qu'extravagantes.

« La femme n'est point une servante, ni une mercenaire, pas plus qu'une concubine. Je l'appellerais volontiers une pupille, dont la vie est une émancipation perpétuelle, et qui finit par la mort. C'est pourquoi, en principe, aucune femme ne devrait être réputée sui juris, sui compos: elle est censée éternellement en tutelle de père, frère, oncle, mari, voire même amant, là où le concubinat est reconnu par la loi. A défaut de tuteur-né, la loi doit en assigner un parmi les personnages officiellement désignés pour faire partie du conseil de famille: maire, juge de paix, chef d'atelier, etc. (P. 159). »

« Il faut agir sur l'opinion, et par celle-ci sur la justice et la législation, afin que le père de famille soit rétabli dans sa juridiction domestique, dans ses honneurs et son autorité. Si les femmes ne se sentent pas contenues au for intérieur, comme dans le foyer domestique, il y a trahison dans les pouvoirs de l'État ce serait le

cas de dire que l'insurrection des citoyens est un devoir. (P. 202.) »

« Cas où le mari peut tuer sa femme, selon la rigueur de la justice paternelle : 1o adultère; 2o impudicité ; 3° trahison; 4° invrognerie et débauche; 5o dilapidation et vol; 6° insoumission obstinée, impérieuse, méprisante. (P. 203.) »

« L'homme, époux, a droit de justice sur sa femme; la femme n'a pas droit de justice sur le mari. Cette réciprocité est incompatible avec la subordination matrimoniale; elle implique contradiction. La femme maltraitée, outragée, a son recours dans le conseil de famille, et, par l'entremise de celui-ci, dans la justice publique. (P. 204.) »

« C'est une honte pour notre société, une marque de déchéance, que la femme puisse demander le divorce pour incompatibilité d'humeur, ou violences du mari. Tant qu'il n'y a pas haine de celui-ci, immoralité, incapacité, sévices graves et sans motifs, la femme qui se plaint doit être présumée coupable et renvoyée à son ménage. Au conseil de famille seul appartient de formuler pour elle la demande de séparation. Le mari a la faculté de répudiation ad libitum. L'obligation, à celui qui a l'autorité, de vivre malgré lui avec son épouse, implique contradiction. Seulement, le conseil de famille, et les tribunaux après lui, s'il y a lieu, jugeront des restitutions et indemnités. (P. 205.) »

« Le meurtre de l'épouse infidèle est un acte de justice maritale. L'amour conjugal est exclusif, unique, sacré ; c'est pourquoi sa violation est punissable de mort. (P. 209.) »

« Je raisonne des rapports entre l'homme et la femme comme du droit de propriété... Soyez juste, hommes, et possédez en pleine supériorité et souveraineté sur la terre; la justice vous fait tous souverains; la nature entière est votre domaine. Soyez justes, hommes, et possédez en pleine supériorité vos femmes (1); la justice qui est vôtre est supérieure à l'amour, qui est leur. Toute doctrine contraire est prostitution, et négative du droit; elle doit être poursuivie et punie (2). Mais ne vous effrayez pas des réclamations incessantes de vos femmes : leur nature est de tendre sans cesse à la domination et je dirai même que leur droit est d'éprouver sans cesse notre autorité et notre justice. (P. 223.) »

« Il faut exterminer toutes les mauvaises natures, et renouveler le sexe, par

(1) Mahomet aussi avait assimilé la possession de la femme à celle de la terre. « Les femmes sont votre champ; cultivez-le de la manière que vous l'entendrez, » dit le Koran. Comme Proudhon, Mahomet accorde au mari la faculté de répudiation, en admettant qu'il peut y avoir lieu à restitutions et indemnités. Le Koran déclare qu'un « entretien honnête est dû aux femmes répu liées ».

(2) Quelle tolérance! Quel respect des sentiments et des raisonnements d'autrui sur la justice! Quelle foi naïvement présomptueuse en sa propre infaillibilité de moraliste, au moment où, sur cette question des femmes, on se donne à soi-même les plus incroyables démentis, au moment où l'on se reproche d'avoir été « ridicule » en disant « trop de bien »> du sexe, où l'on désavoue les hommages que l'on avait cru devoir rendre à la beauté féminine!

l'élimination des sujets vicieux, comme les Anglais refont une race de boeufs, de moutons et de porcs par l'alimentation. (P. 252.) »

« Garde-toi d'épouser une femme qui prétend à la parité et à l'égalité. Laisse cette bête féroce à elle-même, à l'imbécile qui en voudra. Que si le lien est consommé, si des enfants sont venus: oh! alors, n'hésite pas. Par raison ou par force, il faut qu'elle plie. Ne dis pas : Je la quitterai; c'est d'une âme faible. Il faut qu'elle soit, dès le premier jour convaincue d'une chose, que tu ne la quitteras pas, et qu'elle pliera. Un homme intelligent et résolu possède en lui ce qu'il faut pour dompter cette révoltée. Il n'y a qu'un péril, c'est la conspiration de la société contre le droit marital. Facilité des tribunaux à admettre la plainte des mauvaises femmes, à s'ingérer dans la famille, à intervenir dans le droit domestique usurpation d'autorité et d'attributions... Regarder la justice établie comme l'ennemie du repos domestique, et le soutien de l'immoralité et de la révolte féminine. (P. 201.) »

Il y a dans ces notes un système bien lié, un système qui n'est ni celui de l'égalité de facultés et d'attributions entre les deux sexes, ni celui de l'équivalence morale, de l'égalité de dignité et d'honneur; c'est celui-là même que Proudhon, au commencement de sa réponse à Mmes J. L. et J. d'H., écartait comme injurieux au sexe féminin, et comme impossible, lorsqu'il déclarait, en termes qu'on n'a pas oubliés, que « le législateur est tenu de fournir une équation, la femme, créature raisonnable et morale, ne pouvant être traitée comme si son sexe impliquait déchéance ». C'est celui de l'autorité et de la souveraineté absolue du mâle, fondé sur l'incapacité et l'indignité de nature de la femelle. La femme, dans ce troisième système - qui n'est pas nouveau, il s'en faut est inférieure à l'homme sous tous les rapports; incapable et indigne, sa vie ne peut être qu'une enfance éternelle; c'est une mineure qui n'atteint jamais la majorité; elle doit être tenue en une tutelle permanente, sous une constante et sévère discipline. Elle est, non pas même, comme le voulait de Bonald, le ministre, mais le premier des sujets de son mari. Le mariage n'est plus le pacte d'union de la force et de la beauté; c'est une institution de domestication et d'éducation, disons d'asservissement de la femme ad majorem viri gloriam.

L'ULTRAMONTANISME ET L'ÉTAT, par Bernard Lavergne, ancien représentant du peuple (Paris, Germer Baillière, 1875).

Excellente brochure que nous recommandons vivement à nos lecteurs. L'auteur y développe avec vigueur et talent les vues de notre école sur le danger clérical et sur le droit de défense de l'État contre l'Église papiste. Il adnet, comme Locke et comme nous, que le principe de réciprocité s'applique à tous les droits garantis par la société civile et qu'on ne doit pas la tolérance aux intolérants, la protection du droit commun à ceux qui se font de cette protection un moyen d'attaque sûre

constante, savamment organisée, contre le droit commun. Il cite à ce sujet la Critique philosophique et reproduit les arguments de M. Renouvier. Nous aurions plus d'un passage à signaer; nous choisissons le suivant, propre à faire counaître en M. B. L. le philosophe, et qui contient un jugement remarquable, d'esprit criticiste, sur les négations dédaigneuses et tranchantes du matérialisme contemporain :

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«Nous admettons que la libre pensée, adversaire de l'ultramontanisme, a pris quelquefois, trop souvent mais pas toujours comme on l'en accuse des allures capables d'effrayer et de faire reculer vers les anciennes croyances ceux qui considèrent la religion comme indispensable aux individus et aux peuples. La ibre pensée a trop souvent non pas professé l'athéisme, comme on serait embarrassé de le prouver mais traité les croyances religieuses et le sentiment religieux lui-même, soit avec mépris, soit avec une ironie moqueuse, soit, tout au moins, avec une grande indifférence. Et, si l'on a tort de lui contester son droit de s'affirmer, tort surtout de la désigner au bras séculier au lieu de la réfuter, elle a pourtant, à notre avis, mérité un reproche le seul qu'on fût en droit de lui faire c'est que, se réclamant de la science et puisant dans la science seule sa légitimité, elle n'a point été toujours fidèle à la science. Ses adeptes sont allés au delà des limites où la science leur permettait d'aller.

» Que la libre pensée ait combattu le catholicisme, le christianisme lui-même, c'était son droit, sauf à fournir ses preuves contre. Mais qu'après s'être posée comme l'interprète fidèle de la science, comme son esclave, elle ait, au nom de la science, nié, dans la religion, un des besoins du coeur humain, refusé de reconnaître le sentiment religieux comme un des éléments de la nature de l'homme, c'est ce que la science ne lui a jamais permis.

» Qu'après avoir démontré, à sa manière, que la science se tait sur les questions de Dieu et de la durée de la personnalité humaine au delà de cette vie, elle prenne parti et dise: « Je n'y crois pas », elle n'en a pas le droit. « Je n'en sais rien », voilà tout ce qu'elle est autorisée à dire.

«Enfin, affirmer que le domaine de l'esprit humain est borné à la science, qu'il doit rester muré dans la science et que, hors d'elle, c'est-à-dire hors des limites mêmes de nos connaissances positives, il soit interdit à la pensée de parcourir d'autres champs d'investigation, alors qu'un invincible besoin naturel l'y pousse, et même alors que, toujours prudente, elle fait ses réserves et n'oublie point qu'elle n'a plus pour appui le terrain soli le et positif; que, par conséquent elle doit plus que ja nais surveiller ses déductions: refuser cela, condamner cela, ce peut être d'un esprit fort », mais ce n'est point d'un homme de science, parce que, encore une fois, de ce que la science a un domaine, il ne s'ensuit point qu'il ne puisse en exister un autre à côté du sien. Il sera moins sûr sans doute; mais, tel quel, vous n'avez aucun droit de me l'enlever. Et si, dans la nuit qui m'environne, je lui demande des jalons pour m'orienter vers un inconnu, dont, quoi que je fasse, je ne puis me distraire, je dis que la science n'a point qualité pour m'en empêcher.

>> Et j'ajoute qu'en y prétendant, vous rendez aux nations le plus funeste de

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