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nom de Nesra ou Nesroch. Le roi d'Assyrie, Sennacherib, de retour à Ninive, va rendre ses hommages à Nesroch son Dieu 2. Ce signe est l'accipiter fameux consacré par le culte Egyptien. La forme sous laquelle on adorait Nesr' ou Nesroch, suivant M. Hyde, était celle du vautour. Cette idole était consacrée par un culte superstitieux chez les Arabes, avec celles d'Yaük à figure du cheval d'Yaguth, à figure de lion et de Sowa, à figure de femme. Quelques-uns prétendent que c'était l'idole de la tribu Ham'yar, qui, comme nous l'avons vu ailleurs, adorait le soleil dont l'accipiter était l'image symbolique. C'est peut-être à ce titre que ce symbole fut ensuite placé aux cieux à côté d'Hercule, qui lui-même représentait l'image du soleil sous une forme humaine. Ces idoles étaient autant de talismans astrologiques par lesquels leurs adorateurs cherchaient à détourner les maux qui pouvaient les menacer".

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Nous ne suivrons pas plus loin l'examen des divinités Syriennes, Chaldéennes et Chananéennes, d'ailleurs peu connues, et qui ne sont importantes que parce que ce culte a influé sur celui des autres peuples, autant que le culte Egyptien, et qu'il en résulte une preuve complète que ces idoles faisaient partie du sabisme idolâtrique, et représentaient des corps célestes, soit fixes, soit planètes. Il n'y a au

1 Hyd. Comm. ad Ulug. Beigh,p. 18.2 Selden, synt. 2. c. 10; Kirk. OEdip., t. 1, p. 371.3 Hyde, de Vet. pers. Relig., c. 5, p. 132, ct Selden, p. 47. Ibid., p. 133. 5 Abulfar. Dynast., p. 101. © Kirker. Ibid., p. 333.

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cune différence entre ce culte et celui qui était admis en Egypte, si ce n'est que les Syriens et leurs voisins représentaient ces corps célestes par des images d'animaux, faites de bois ou de métal, au lieu que les Egyptiens préférèrent de consacrer des animaux vivans qui, comme les idoles inanimées des Syriens, étaient soumis à l'influence des astres qu'ils représentaient. Ceci nous conduit naturellement à l'analyse du culte des animaux et des végétaux, qui caractérisent en particulier la religion Egyptienne, et à l'examen de ses rapports avec la Nature et ses parties, divinité unique de tous les peuples.

TOME V.

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DU CULTE DES ANIMAUX VIVANSA arte

TOUTE image, toute statue est la représentation d'un objet existant, ou qu'on suppose exister, et qui précède nécessairement, soit dans la réalité soit dans l'imagination, la chose destinée à le représenter. Ce n'est donc point le culte des animaux viyans ou sculptés, ni celui des statues symboliques qui constitue l'essence des anciennes reli gions; mais au contraire ce sont les idées religieuses des anciens et les objets réels de leur culte, qui constituent l'essence de leur idolâtrie, et qui terminent la nature des formes des images et celle des animaux qu'ils ont consacrés. Ainsi, c'est par la connaissance que nous avons déjà de la nature de leur religion et de leurs idées théologiques, que nous arriverons à celle des attributs des divers em blèmes de leur culte. Or, d'après le développement que nous avons donné jusqu'ici aux bases de leur religion et aux principes de leur théologie, que

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nous avons fait voir s'appuyer entièrement sur la Nature et ses parties, il s'ensuit que nous ne devons voir, dans la série des images sacrées de leurs Dieux, qu'un immense miroir qui réfléchit tous les tableaux de la Nature et le jeu de ses opérations variées. Les images n'occupent que le second rang dans l'ordre des objets du culte, et l'esprit doit toujours s'élever au-dessus d'elles pour chercher le type original qu'elles retracent sur la terre, et ne voir souvent, dans le symbole matériel, que l'expression d'une idée intellectuelle qu'on a voulu rendre sensible.

Nous convenons que le peuple a presque toujours borné son culte et son adoration à l'image proposée à sa vénération, parce que le peuple, qui n'a que des sens, voit et ne réfléchit guère, surtout en religion, et que pour lui une chose consacrée devient aisément une portion de la divinité. Mais cet abus est commun à toutes les religions qui ont admis des images et des emblèmes sacrés, pour rapprocher du peuple les objets de son culte. Sous ce rapport, notre religion n'a aucun avantage sur les autres, quoiqu'elle se pique de dégager l'homme de la matière, et de rendre à la divinité un culte tout spirituel. Ainsi le peuple, dont l'ignorance et la superstition dénaturent tout, parce qu'elles lè dégradent lui-même, adore souvent telle image dè Christ, de la vierge sa mère et d'un saint, avec l'intime conviction que cette image renferme en elle-même une force divine, et il croit, en la priant, parler à l'être même auquel elle est consacrée, et

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