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rirent de leur chair et se couvrirent de leur peau; et de retour chez eux, ils y consacrèrent la statue du Dieu qu'ils avaient emportée avec eux, et pour qui ils conservaient du respect, encore au temps de Pausanias. Cette histoire des chèvres dont l'antre de Bacchus était rempli, n'est qu'une fiction relative au culte de ce Dieu, uni à celui du bouc et de la chèvre céleste, placée sur le taureau, et qui fut une des mères de Bacchus, sous le nom d'Amalthée. C'est une fable sacrée des Argiens, adorateurs d'Io, ou du signe du taureau.

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Vénus Uranie, soit la lune qui a son exaltation au taureau, soit la planète qui y a son domicile, celle qui, dans Sanchoniaton, couronne son front d'une tête de taureau, avait son temple contigu à celui de Bacchus, Dieu dont le front fut également armé de cornes du taureau, et dont la garde fut confiée aux étoiles de ce signe, ou aux hyades. La fable de Persée qui se lie nécessairement au șigne équinoxial du printemps, et dont l'image est dans les cieux, au-dessus des nourrices de Bacchus, est une fable argienne. On voyait à Argos le souterrain où fut enfermée Danaë sa mère. On y chantait les combats de Persée et de Bacchus Crésius, et leur réconciliation. Bacchus y avait enterré son amante Ariadne.

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Dans ce même pays, en avançant du côté de Tégée2, Bacchus et Pan recevaient un culte public. y célébrait même, en honneur de Bacchus, une

On

1 Pausan, Corinth., p. 66.2 Ibid., p. 67.

fète appelée turba, peut-être à cause des cérémonies tumultueuses des bacchantes.

A Epidaure, où l'on révérait Esculape et son serpent, dont l'emblème était consacré dans les mystères de Bacchus, ce dernier Dieu y avait aussi son temple; et Diane, qui souvent l'accompagne, y avait son bois sacré.

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On retrouve à Egine ce même Dieu 3, avec Diane, Apollon et Esculape. Ces dernières divinités ne sont, comme Bacchus, que des formes différentes du soleil, dont le culte se trouve souvent uni à celui de Diane. Cette même divinité y prenait aussi la nouvelle forme d'Hécate, et les Eginètes étaient initiés à ses mystères (m), qu'ils disaient avoir reçus d'Orphée; quant à Bacchus, il y était représenté barbu.

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La même Diane avait son temple à Trézène où elle était honorée sous le nom de libératrice. On disait que c'était un monument de la reconnaissance de Thésée. On y avait élevé des autels aux divinités infernales, et on prétendait que c'était par là que Bacchus avait retiré Sémélé, sa mère, des enfers, et qu'Hercule en avait tiré le Cerbère. Près de là était le tombeau de Pithée, sur lequel étaient trois trônes de marbre blanc où cet ancien roi rendait autrefois la justice avec deux autres juges. Il y a beaucoup d'apparence que tout ceci était une représentation de la fable des enfers, dans laquelle Pithée et ses assesseurs figuraient au lieu de Minos,

1 Paus. Corinth., p. 71.-2 Ibid., p. 72.-5 Ibid., p. 73.

d'Eaque et de Radamanthe. Nous ferons voir ailleurs que la théorie des enfers était une partie des spectacles que l'on donnait, et des dogmes que l'on enseignait dans les mystères. La descente de Bạcchus aux enfers, assez semblable à celle du Christ, appartenait à cette fiction sacrée.

Près du temple de cette diane de Trézène 1, appelée Lycéenne, ou Lumineuse, étaient quelques autels; le premier consacré à Bacchus, et les autres aux thémides, ou justices (n). Bacchus y recevait le surnom de Sauveur, d'après l'ordre d'un certain oracle. On attribuait l'établissement de ce culte à Pithée. Pausanias prétend que c'était un autel du soleil sauveur; ce qui revient absolument au même pour nous qui prétendons que Bacchus, comme Christ, n'est que le Dieu-soleil sauveur du monde, soit Bacchus fils de la vierge Cérès, soit Christ fils de la vierge céleste, ou l'Horus égyptien, fils d'Isis, noms différens de la même constellation, Thémis, Cérès, Isis, virgo Deipara.

Diane, sous le nom d'Iphigénie", se trouve encore unie à Bacchus chez les habitans d'Hermionée. Bacchus y prend le nom de Melainaigide, ou de chèvre noire. On donne en son honneur, tous les ans, des fêtes lyriques et des combats de vaisseaux, ou des spectacles de plongeurs. Il paraît que dans cette ville, Neptune, Orion, et toutes les divinités qui président à l'élément humide étaient principalement honorées, Cérès Chtonienne y recevait

↑ Pausan. Corinth. seu Argolic., p. 74. — 2 Ibid., p. 77.

aussi un culte distingué, comme nous l'avons vu plus haut.

A Lerne, où l'on célébrait les mystères de Cérès Prosymne, dont le culte, comme nous l'avons remarqué plus haut, était uni à celui de Bacchus ✨ qui prit aussi le nom de Prosymnus; on y voyait une statue du même Dieu, qui y prenait le surnom de Sauveur, comme celui de Trézène. Vénus marine y avait pareillement sa statue. Comme à Trézène, on y montrait également le lieu par où Bacchus était descendu aux enfers pour en retirer Sé– mélé sa mère. On voit que partout les mêmes fables se répètent, et que chacun fixe chez soi le lieu des aventures de ses Dieux, comme nous l'avons déjà remarqué. Quant aux mystères qui s'y célébraient en honneur de Bacchus, Pausanias croit devoir ne point lever le voile sacré qui les couvrait. C'était, comme en Egypte, près d'un marais, qu'ils se célébraient. C'était aux filles de Danaus qu'on en attribuait l'institution; ce qui confirme l'opinion où l'on était que les mystères du sauveur avaient une origine égyptienne, et que, comme Osiris, ce Dieu était descendu aux enfers et ressuscité : car Osiris avait fait tout cela, comme Bacchus.

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nous verrons à

Si nous passons en Laconie Sparte Bacchus enfant porté sur les épaules de Mercure, ou du Dieu qui a son domicile dans la Vierge, mère d'Horus, le fameux Gabriel des chrétiens.

1 Pausan. Corinth., p. 89. conic., p. 93 et 101.

2 Ibid., p. So. 3 Ibid. La

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Bacchus y prenait aussi le surnom de Colonate'. Près de son temple était un bois consacré à un certain héros qui, dit-on, avait servi de guide à Bacchus lorsqu'il vint à Sparte. On sacrifiait à ce héros avant de sacrifier à Bacchus. Les courses qu'y faisaient les prêtresses, appelées dionysiades, étaient un usage qui leur était venu de Delphes. On donnait aussi le nom de leucippides à quelques-unes de ces prêtresses; allusion, sans doute, aux filles de Leucippe enlevées par les dioscures. Elles étaient trois sœurs, Hilarie, Phébé, Arsinoé. Ces noms sont ceux des pleïades placées sur le taureau, et que les gémeaux, ou les dioscures, semblent chasser devant eux 3.

On voyait sculptées sur un autel, à Amyclée *, les images de Bacchus, de Sémélé sa mère, et d'Ino sa tante; et près de ces figures celles de Cérès, de Proserpine et de Pluton; celles des Heures et des Parques.

Bacchus était une des divinités principalement adorées dans cette ville. Il y prenait le surnom de Psila, ou ailé3.

Près du mont Taygète était la ville de Brysée où Bacchus avait un temple "; les statues étaient en plein air. Quant à celle qui était renfermée dans le temple, les femmes seules avaient la permission de la voir, parce qu'elles seules faisaient, dans

1 Pausan. Corinth., p. 95.

2 Ibid., Laconic., p. 99.
5 lbid.,

5 Ibid. Messeniac., p. 42. – 4 Ibid.. Lacon., p. 101.-
P. 102.- 6 Ibid., p. 103.

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