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pour elle. Au moment où la belle Callirhoé allait être immolée, Corésus cédant à sa passion pour elle, s'immola à sa place. La jeune fille, touchée de ce sacrifice, sent toute sa répugnance pour lui s'évanouir, et finit par s'immoler elle-même aux mânes de cet amant généreux, au bord d'une fontaine de Calydon, qui depuis ce moment s'appela Callirhoé. On voyait aussi, près de ce lieu, différentes statues de Bacchus, en nombre égal à celui de villes du pays, et portant le surnom de ces villes. Ainsi l'une s'appelle Mesadéus, l'autre Anthée, l'autre Areus. Pendant la fête de Bacchus, on portait ces différentes statues dans le temple de Bacchus Æsumnètes. Ce temple était bâti dans la partie de la ville qui avoisinait la mer. Peu loin de là était un autre temple, et deux statues consacrées à une divinité connue sous le nom de Déessedu Salut.

A Phelloë, près d'Egine', Bacchus et Diane recevaient aussi un culte. La statue de Bacchus était enduite de cinabre; celle de Diane était en bronze, et la Déesse paraissait prendre un trait de son carquois. Dans le voisinage de ces villes, à Pellène2, Diane était encore honorée avec Bacchus; elle prenait le titre de Soteira, conservatrice, et Bacchus le surnom de Lamptère, ou lumineux. On y célébrait en son honneur la fête des lumières, pendant laquelle on portait de nuit des flambeaux allumés à son temple, et on dressait, dans toute la ville, des coupes pleines de vin.

1 Pausan. Achaic., p. 234. 2 Ibid., p. 235.

Si nous passons en Arcadie', aux environs de Mantinée, nous trouvons la fontaine des Méliastes, près de laquelle était un temple de Bacchus. C'était là que les Méliastes célébraient les orgies de ce Dieu. Vénus y avait aussi le sien, et elle y prenait le titre de Mélanie, ou de noire.

A Cynaithe, dans le territoire des Phénéates 2, était un temple de Bacchus, en honneur duquel les habitans du pays choisissaient un taureau parmi leurs troupeaux, et le portaient au temple du Dieu. Ils le lui offraient pour victime.

Dans la ville d'Aléa, près Stymphale, Diane d'Ephèse et Bacchus étaient encore honorés. On célébrait tous les ans, en honneur de celui-ci, une fête appelée Sciera (umbrosa), et les femmes se flagellaient en honneur du Dieu, comme les jeunes gens faisaient à Sparte en honneur de Diane Orthia.

Sur les montagnes du territoire de Thelpuse, on voyait les statues de Cérès Eleusinienne, de sa fille et de Bacchus *.

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Près des rives de l'Alphée, à Hérée, Bacchus avait plusieurs temples; il prenait dans l'un le surnom de Polites, et dans un autre celui d'Axites 5. On y trouvait aussi un sanctuaire dans lequel on s'assemblait pour y célébrer les orgies de ce Dieu. Pan, divinité familière des Arcadiens, y avait son temple '.

1 Pausan. Arcad., p. 241. p. 254. 4 Ibid., p. 256.-5 Ibid. p. 257.

2 Ibid., p. 252.

5 Ibid.,

Ibid., p. 263.

A Mégalopolis', on voyait une statue de Bacchus chaussé du cothurne ; il tenait en main une coupe, et de l'autre un thyrse, sur lequel était perché un aigle. Près du théâtre il y avait une fontaine consacrée à ce Dieu. Il y avait aussi un temple.

A Phigalic', Diane Conservatrice était aussi adorée, ainsi que Bacchus qui y avait son temple. Ce Dieu y prenait le nom d'Acrato-Phoros (merum ferens). La partie inférieure de sa statue n'était pas visible, étant couverte de lauriers et de lierre ; la partie supérieure que seule on apercevait semblait être enduite de cinabre, comme celle de Phelloë.

A Thégée3, Bacchus, ainsi que Cérès et Proserpine, avaient leurs temples. On voyait un autel de Proserpine près du temple de Bacchus; ce Dieu en avait deux. Sur la route de Tégée à Argos, on trouvait aussi un temple de Cérès, et un autre de Bacchus le Myste. Pan avait des autels et des temples dans tout ce canton.

C'était surtout en Béotie, patrie de Bacchus, que ce Dieu recevait des hommages. Près des ruines de Potnie, au-delà de l'Asopus, on trouvait le temple de Bacchus Aigohole, ou perce-chèvre. On raconte à ce sujet une fable; car chez les Grecs chaque institution religieuse est toujours accompagnée d'un conte qui en explique l'origine, ou plutôt qui la dénature. Il en est de même des dénomina

1 Pausan. Arcad., p. 264.—2 Ibid., p. 270.-5 Ibid., p. 281. 4 Ibid. Boot., p. 288.

tions dont l'étymologie s'appuie presque toujours sur une fable inventée après coup, pour rendre raison de ce qu'on n'entend pas.

On montrait à Thèbes ', les restes de l'appartement de Sémélé, mère de Bacchus. Du temps de Pausanias, ce lieu était inaccessible aux mortels, et un respect religieux en défendait l'abord. On prétend qu'au moment où Sémélé fut frappée de la foudre, et son appartement consumé avec elle, il était tombé du ciel un morceau de bois. On dit que Polydore ayant orné de bronze ce morceau de bois, l'appela le Bacchus Cadméen.

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Ce Dieu avait aussi près du théâtre 2 un temple, où il était honoré sous le nom de Lysien. On faisait encore une histoire pour expliquer l'étymologie de ce mot. On disait qu'il avait délivré les Thébains faits prisonniers par les Thraces. Il y avait aussi une statue de Sémélé. Chaque année, à un jour marqué, les portes du temple s'ouvraient; on y voyait les restes de la maison de Lycus et le tombeau de Sémélé. L'épouse de Lycus révérait particulièrement Bacchus 3.

On voyait à Tanagre le tombeau d'Orion“, et un temple de Bacchus, où était une magnifique statue de marbre de Paros. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est surtout un triton. On débite à cesujet un conte merveilleux. Les femmes de Tanagre ayant été les premières initiées aux mystères de

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Bacchus, descendirent à la mer pour s'y purifier. Un triton s'avança contre ces femmes, qui invoquèrent aussitôt le secours de Bacchus. Le Dieu les exauça, et défit le monstre. D'autres faisaient un autre conte, qui n'était pas plus vraisemblable, et que nous ne rapporterons pas ici.

Près du temple de Bacchus, dans cette ville, étaient aussi ceux de Thémis, d'Apollon et de Vénus1

Près de l'Euripe2, était la ville d'Anthedon, ainsi nommée d'un fils de Neptune et d'Alcionée, une des atlantides. Vers le milieu de la ville était le temple des cabires, celui de Cérès et de Proserpine. Bacchus y avait aussi son temple et sa statue.

Sur le mont de Ptoûs, on remarquait surtout le temple et la statue du même Bacchus. Ils se trouvaient aussi à Larymna. A Copas, le même Dieu avait également un temple, avec Sérapis et Cérès.

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A Thespies, où l'on adorait Jupiter sauveur, on trouvait aussi la statue de Bacchus, celle de la Fortune, et celle de la Santé. Cupidon, ou l'amour était la grande divinité de cette ville. Cicéron (in Verr. de Sig.) parle de la statue que ce Dieu y avait, et qui attirait la curiosité des voyageurs. Ceux d'Orchomène avaient un temple de Bacchus, et un très-ancien temple des graces. Leurs anciennes statues étaient des pierres, qu'on disait tombées du ciel.

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1 Pausan.Boot p. 298.- 2 Ibid., p. 298.- 5 Ibid., p. 299.

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