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comme Vénus Exp. Or c'était à elle que les femmes adressaient des vœux, parce qu'elle-même avait inspiré de l'amour à Endymion. Cotte remarque est importante.

Hésychius, à l'article d'Amalthée, dit que tous ceux qui adressaient des vœux à la chèvre céleste, en obtenaient tous les biens qu'il demandaient, Hesychius in voce Αμαλθειας κερας·

(p) p. 329. Felix dicitur Sydus, si quidem cornu Amaltheœ allegoricè explicant astrologi, ejusque omina feliciter evenire dicunt. Ce sera la Gad, qu'invoqua Lia, l'Illythie des Grecs. (Selden fig. 1 C. 1.)

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(9) p. 334. Hésichius, à l'article de la chèvre (Aμœλ9etus xɛfaç), assure que Mercure donna la corne d'Amalthée à Hercule, an moment où il vint en Italie avec les bœufs de Gérion; ce qui confirme encore notre explication des douze travaux, puisque c'est au signe du taureau, sur qui est la chèvre, que tombe ce travail.

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(r) p. 340. Adwves destorys Bœacheus uno forvixwv ( Hes. ) De là vient que. ce même Dieu s'appelait Kepis, ou Kups, seigueur chez les Lacédémoniens Kupes était aussi le nom que les Perses donnaient au soleil, le véritable seigneur ou Adonis (Hésych.) Peut-être que l'épithète de Quiris on Qui-· rinus, donnée à Mars chez les Romains, qui l'empruatèrent des Sabins, originaires de Laconie, a la même signification que celle de seigneur. Ce fut la dénomination, ou le titre donné à Romulus, et aux Romains euxmèmes dans leurs assemblées, parce qu'on les apostrophait en disînt quirites, ou seigneur. Le Sir, ou O-Sir des Egyptiens, nom donné au soleil Oris, nous paraît être absolument l'épithète de seigneur, que la divinité suprême, le soleil et le Nil recurent de leurs adorateurs: il n'est guère de peuple qui n'ait donné ce titre à la divinité, dans les différentes langues.

(s) p. 341. L'histoire de cette tête flottante ressemble assez à celle du malheureux Orphée ( Georgic., 1. 4, v. 507), qui fut portée long-temps sur les flots avec sa lyre, jusque dans l'île de Lesbos. La lyre et Orphée furent placés dans le ciel, dans la constellation d'Ingéniculus et de la lyre cet Ingéniculus s'appelle aussi Thamir ou Thamyris, dont le nom approche fort de celui de Thamuz, dont nous parlerons bientôt. (e) p. 344. Le commerce de Cyrinas avec sa fille ressemble assez à colui de Mycerinas, dont la fille fut ensevelie dans un cercueil représentant un bœuf, ou sigue céleste qui est affecté à Vénus, et sur lequel on avait peint en or le disque du soleil, ou Adonis. Les prêtresse de Vénus prirent le nom de Kupada, suivant Hésichius; nom emprunté de celui de Cyniras lui-même, fils d'Apollon et de Pharnace, de Pharnuce, dont le nom fut fameux en Arménie.

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(u) p 344. Adonis avait un temple ancien avec Vénus à Amathonte, en Chypre; là était suspendu le fameux collier qui fut donné originaire

ment à Harmonic, et que l'on appelait ensuite le collier de la fameuse Eryphile (Paus. Boiot., c. 5, p. 315).

(") p. 345. Aussi l'épithète d'Adonis est-elle donnée au soleil, ou à Osiris, grande divinité des Egyptiens Amathus civitas Ægypti antiquitissima, in quâ colebatur Adonis Osiris. (Step. de urbib.)

(x) p. 345. On trouve dans Clément d'Alexandrie. (Proterpt. p. 10. Arnob. I. 5. Firm. p. 7.) Certaines pratiques religieuses du culte de Vénus, amante de Cyniras. On présentait aux initiés du sel, et le phallus, symbole de son origine et de ses goûts; et on lui offrait une pièce d'argent, comme un amant offre à son amante le prix de ses faveurs.

(z) p. 348. Porphyre, dans Eusèbe (l. 3, c, 11, p. 110), prétend que les fables d'Atys et d'Adonis, comme celle de Cérès et de Proserpine, étaient liées à l'agriculture; qu'Atys peignait l'état de la Nature en paberté, au printemps; et Adonis la maturité des fruits à la fin de l'été. Je crois, comme lui, que ces fêtes étaient liées à la Nature et à la végétation, dont le soleil est l'ame. Mais je n'admets pas la distinction des époques; elles étaient les mêmes, et l'objet n'était nullement différent; il n'y avait de différence que dans les noms et dans le cérémonial.

(a) p. 349. La joie de ces fêtes dégénéra dans la suite, à Rome, en licence (Ovid. de Art. amand., l. 1, v. 75), comme toutes les cérémonies religieuses ont toujours fini, d'après ce que nous avons vu dans les mystères de la bonne Déesse, de Cotyto, et comme nous le verrons dans les fêtes de Bacchus, de Cybèle, etc. Cellés de Vénus et de son amant ne devaient pas moins prêter au libertinage. Ces fêtes, dès l'origine, avaient été licencieuses en Orient, si on en juge par l'usage des Assyriens, qui prostituèrent leurs femmes dans le temple de la Déesse de la génération, pour se rendre cette Déesse favorable. Au moins Hérodote atteste cet usage; et le génie imitatif des anciens, qui s'étudiaient à copier la nature; les mœurs et les actions des Dieux, dans leur cérémonial, nous fait croire que les amours de Venus et d'Adonis purent introduire un libertinage religieux, le plus dangereux de tous, puisqu'il est consacré par la religion, qui souvent métamorphose les vices et les crimes en vertus (Herod., 1. 1, c. 100).

(b) p. 350. Ce qui pourrait faire croire qu'il y a eu transposition, c'est que Mars, qui préside au signe du bélier, et qui a donné son nom au mois pendant lequel le soleil parcourt aries, avait un nom ancien assez semblable à Thamuz, chez les Macédoniens. Il s'appelait Thaumuz ou apos suivant Hésychius. On pourrait soupçonner que Thamuz, ou le quatrième mois, répondait au premier des signes, en plaçant Nisan, non à l'équinoxe de printemps, où il ne fut pas toujours, mais au solstice d'hiver, époque à laquelle commençait autrefois l'année. Il répondait alors au fameux agneau des chrétiens, véritable Adonis, qui meurt et qui ressuscite.

(c) p. 350. Voyez Lucien, de Deá Syriá, p. 881, sur l'art merveilleux des prêtres, et sur les profits immenses qu'ils tiraient de leur charlatanisme.

(d) p. 351. On remarque dans le les temples passage d'Ézéchiel que où l'on adorait Thamuz étaient remplis d'images et de peintures (Ezéchiel., c. 8, v. 10, etc.), comme le labyrinthe d'Egypte, qui, comme nous le faisons voir ailleurs, n'était qu'un monument du sabisme rempli (Hieronym. Comment) de figures de constellations, et d'autres images symboliques des animaux célestes. Le labyrinthe était véritablement le temple du soleil, Adonis, Osiris, etc. Aussi le prophète nous montre-t-il dans l'intérieur de ce temple du seigneur, où l'on pleurait Thamuz, des hommes dont le visage regardait l'Orient, et qui adoraient le soleil levant. Selden a bien aperçu (Selden. Synt. 2, c. 11) que ces images représentaient la milice céleste, c'est-à-dire le soleil, la lune, les planètes, les signes et les constellations.

(e) p. 351. On appelait l'entrée du soleil au signe du cancer Thecupha Thamuz révolution de Thamuz, ou période de Thamuz; c'est ainsi que les Egyptiens appelaient période sothiaque celle qui partait du même solstice, au lever de l'étoile Sirius ou Sathis.

(ƒ) p. 352. Philastrius (Selden. Synt. p, 338.) nomme l'Adonis assyrien Thamur, et non Thamuz, ce qui rapproche encore plus les noms. Mais comme ce nom de Thamuż ou Thamur désignait aussi Mars, planète (Hesych. in voce xv), qu'on appelait indistinctement planète d'Hercule et planète de Mars, il a pu arriver que ce nom de Thamuz ait été donné à Hercule, parce que c'était celui de Mars, ou de la planète qui lui était consacrée. Quelques rabbins (Dict. San Pagini. 3166) ont prétendu que Thamuz était un certain animal qui avait beaucoup de rapport avec le singe ou avec le cynocéphale, qui était l'emblème de l'équinoxe chez les Egyptiens. Nous ne statuerons rien sur cette opinion, parce que les rabbins eux-mêmes ne sont pas assez d'accord sur la nature de l'animal sacré, Thamuz. Philastrius, sur l'autorité duquel cependant nous ne croyons pas qu'on doive beaucoup compter, prétend que ce Thamuz était le fameux Pharaon qui régnait en Egypte, du temps de Moïse. Je ne vois pas comment Adonis, Thamuz et Pharaon, pourraient se ressembler.

(g) p. 354. Les Egyptiens et les Grecs, dit Pausanias, s'accordent en beaucoup de choses sur tout ce qui concerne Bacchus.

(h) p. 356. Suivant Strabon (Strab. 1. 10), Sabazius, l'on des noms de Bacchus, est le nom d'un lieu de Phrygie, qui signifie en quelque sorte le champ de la mère. Les Athéniens, suivant le même auteur (Strab. 1. 10), ont porté le goût des modes étrangères jusque dans le culte des Dieux, et ils ont adopté beaucoup de rites étrangers, au point qu'on les a plai

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santés sur les théâtres. Démosthène parle des cérémonies phrygiennes dans cet endroit de sa harangue où il fait un crime à la mère d'Eschine, et à Eschine lui-même, des sacrifices qu'il faisait souvent avec elle, en dansant et criant ensemble: Evoë, Saboë, Hyes, Attes, et Attès Hyès. Ce sont en effet, continue Strabon, les rites des fêtes sabaziennes et de celles de la grande mère, ou de la Cybèle phrygienne.

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Je remarque une grande ressemblance entre d'Attès et celui d'Attis ou Atis, amant de Cybèle, qu'on invoquait dans les fêtes lugubres où l'on pleurait sa mort. Nous en parlerons bientôt.

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(1) p. 358. Il y avait une ville en Phocide nommée Ophitée, fameuse par la célébration des orgies de Bacchus, et dans laquelle on racontait l'aventure d'un jeune enfant défendu par un serpent contre un loup, et tué. par erreur par son père, ainsi que le serpent qui le défendait (Pausan. Phocid., p. 352). Ce père malheureux avait élevé un bûcher commun à son fils et à son gardieu, lequel donna son nom à la ville d'Ophitée. Il est aisé de voir que ce conte s'applique au jeune enfant des mystères, à Bacchus et au serpent, que l'on plaçait près de lui dans la ciste sacrée. Ce qui confirme l'identité de ce serpent avec celui du serpentaire, ou de l'Esculape céleste, c'est d'abord, que le Dieu honoré dans ces noctures était censé avoir la vertu de guérir toutes les maladies; 2 qu'il donnait à ses prêtres la vertu prophétique, comme le serpent de Delphes. Or, Lucien, de astrologia, dit que cette vertu descendait du serpent céleste.

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(k) p. 359. Le nom d'Attis que l'on prononçait avec Yes, nom de Bacchus, me semble être le même que celui d'Attis, venant d'Atta, père, en phrygien. De là vient qu'Attis s'appelait aussi Papa. Si notre conjecture est vraie, ce mot a été traduit par les Latins, par celui de Pater, épithète qu'ils donnaient à Bacchus, Liber Pater. Ainsi Jupiter ou Joy-Pater, était appelé Pappeus, par les Scythes.

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(p. 366. Nous ne nions pas, néanmoins que, quoique dans l'origine çes institutions eussent un but honnête, et ne présentassent rien dont la pudeur s'effarouchât, cependant les idées d'obscénité s'y réunirent dans la suite par l'effet de la corruption des mœurs, et de l'amour du plaisir qui empoisonne tout de son souffle. Ces fêtes devinrent donc réellement licencieuses, et ces mystères nocturnes des écoles de débauche qui attirèrent souvent l'animadversion des magistrats. On sait avec quelle rigueur le sénat (Tit. Liv., I. 39, c. 15 et 16), l'an de Rome 566, sous le consulat de Sp. Posthumius, et de Mar. Philippus, sévit contre les initiés à ces cérémonies étrangères, dont les mystères servaient de voile à la plus affrense débanche et aux plus horribles forfaits. A Thèbes, Diagondas fit faire une loi qui les défendait (Cic. de Leg., 1. 2, c. 15). Mais quand les peuples furent absolument corrompus, comme à Rome sous les empeces mystères furent favorablement accueillis, et la débauche se

reurs,

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convrit du voile de la religion, pour pouvoir se produire avec plus d'impunité Tertull. Apol., c. 7).

(m) p. 373. On sait qu'il y avait des initiations à la lune et au soleil, ou aux mystères de la lumière de ces astres, dans lesquels passaient les âmes. Le nom d'Hécate fut même donné à une des cavités de la lune, destinée à recevoir les âmes (Plut. de Facie in orbe Luno).

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(n) p. 374. Thémis est le nom de la vierge céleste, mère de Christ. (o) p. 389. Les noms différens de Cybele sont tous tirés des villes öu des montagnes où elle était adorée; ce qui confirme que la Phrygie a été le principal théâtre de son culte, si elle n'en a pas été le berceau. Tels sont les surnoms de Bérécynthienne (Lilio Gyraldi Synt. 4. Tzetès ad Lycoph., p. 116. Edit. Steph. Strab., 1. 10; id.; l. 13), Dindyménienne, Įdéenne, Pessinuntide, de Cycê, de Cybèle, de Mygdonienne, etc., lesquels sont tous tirés des lieux de Phrygie où fut établi son culte. Elle prit le surnom d'Andeirène, d'une petite ville de la Troade.

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(p) p. 393. On lui attribue l'invention de plusieurs remèdes contre les maladies des enfans; les Egyptiens en disaiert autant d'Isis, qui, par l'efficacité des remèdes qu'elle inventa, rappela Horus à la vie.

(q) p. 398. Lucien semble incliner davantage vers l'opinion qui fait de cette divinité syrienne la Junon grecque (Lucien, p. 886), et qui rapporte l'établissement de ce temple à Bacchus, dont les symboles ityphalliques sont multipliés dans ce temple. Mais, si on fait la réflexion qu'Atys et Bacchus sont la même divinité; que le retranchement du phallus dans Atys, et l'érection du phallus dans les bacchanales, tiennent au même principe de fécondité solaire; que les fêtes sabaziennes en Phrygie, et les fêtes de Cybèle ou de Rhée, étaient également fameuses (Strab., l. io), on pourrait croire que ce rapport-là même doit encore rapprocher ce culte des Syriens du culte phrygien; car Atys est Bacchus.

(r) p. 399. On avait consacré en Phrygie un temple, sous l'invocation de Vénus-Cybèle (Nonn. Dionys, l. 48, v. 654), et l'on donna souvent à la planète de Vénus le nom d'astre de la mère des Dieux (Pline.)

(s) p. 400. Athanase (Cont. gent., 27 et 28) parle des cérémonies religieuses de la mère des Dieux, dans lesquelles ses prêtres abdiquaient leur sexe et l'habit d'homme, pour mieux hononer cette divinité. Il ajoute que ces peuples ont appris de Vénus l'infâme métier des courtisans, et de Rhéa toutes sortes d'obscénités.

(4) p. 401. Les Romains (Denis d'Harlicar., 1. 2), pour conserver le souvenir du culte de Cybèle, voulurent que ce fût un Phrygien et une Phrygienne qui fussent chargés de faire les fonctions de ce sacerdoce chez eux, et de porter tous les ans, en pompe, sa statue. Ces Phrygiens, ayant suspendues au cou des images de la Déesse, allaient mendiant pour elle, somme chez nous on quête pour la vierge; et ils soutenaient, par les ac

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