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salines; car le gaz acide carbonique libre qu'elle contient n'est pas en quantité suffisante pour la classer parmi les eaux gazeuses. Il en est de même de la matière animale dont la quantité trop minime ne permet pas de la ranger parmi les eaux savonneuses; enfin, sa température la place parmi les eaux minérales froides.

IV. Histoire naturelle et toxique du lilas des Antilles (melia sempervirens), avec l'analyse de ses fruits; par J. B. RICORD-MADIANA). Cet arbrisseau

appartient à la famille des méliacées J., et à la décandrie monogynie L., espèce très voisine de l'agédarach (melia agedarach). C'est encore un de ces végétaux dont la racine et les fruits passent pour un poison à la Guadeloupe. Les expériences positives de M. RicordMadiana, sur des chiens et sur lui-même, ont démontré que cette plante ne recèle aucun principe vénéneux. Quant aux propriétés thérapeutiques qui lui ont été attribuées, apéritives (Lémery), anthelmintiques (Alibert, Valentin), elles ne sont prouvées par aucun fait pratique bien constaté. La pulpe de ses fruits, mise en pâte avec de l'huile d'olive et du sel, forme, au dire de quelques guérisseurs, un onguent excellent dans les éruptions galeuses. Le célèbre botaniste, André Michaux, rapporte qu'en Perse cette pulpe, mêlée avec la graisse, est fort employée en frictions contre la gale et la teigne. M. Descourtilz dit que l'huile qu'on retire de ce fruit est estimée vulnéraire. Il est difficile de croire qu'on ait mis beaucoup ce médicament à l'épreuve, en raison de la quantité fort minime de l'huile qu'on tire de ces fruits, à en juger par l'analyse chimique suivante faite par M. Ricord-Madiana: Eau évaporée par la des

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sication des fruits roo,o, chlorinite 5,0, résine 1,2, espèce de sarcocolle 6,0, muqueux 0,3, gomme 10,0, fécule amylacée 7,0, huile grasse 2,5, ligneux 46,0, acide acétique des traces, perte 2,0; total 180, quantité du fruit employé.

Bulletin médical de Bordeaux (septembre 1833).

A l'imitation de la presse politique, la presse médicale s'efforce de dégager les provinces du joug de la capitale ces efforts seront sans doute suivis de succès, et nous ne manquerons pas, pour notre compte, de les seconder quand l'occasion s'en présentera, en reproduisant quelques-unes des observations intéressantes publiées par les médecins de province. Pour commencer, aujourd'hui nous ferons un court extrait de deux numéros du Bulletin médical de Bordeaux, qui nous ont été adressés.

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I. Variole. La variole, la varicelle et la varioloïde règnent en ce moment à Bordeaux comme à Paris. M. Gachet, dans un article concis et substantiel, appelle de nouveau l'attention des médecins sur l'effet préservatif constant de la vaccine. Tous les médecins de la Société royale de médecine et du conseil de salubrité de Bordeaux affirment que la variole n'a atteint aucun des sujets qu'ils avaient vaccinés, et chez lesquels ils avaient constaté le développement des pustules de la vraie vaccine.

Durant l'épidémie, la vaccine, par le léger trouble qu'elle apporte dans l'économie, a quelquefois paru l'occasion du developpement de la varicelle et de la varioloïde.

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Ainsi, M. le docteur Lacoste ayant vacciné soixante-trois individus, en vit cinquante-sept atteints de la varioloïde. A Saint-Martial, M. Lanelongue vaccina les 13, 21 et 29 mai, 4 et 13 juin, soixante-dix individus sur lesquels cinquante-cinq furent pris de varioloïde. Depuis cette époque, l'épidémie ayant décliné (sans avoir cessé), le nombre des varioloïdes paraissant avec la vaccine est devenu beaucoup moindre.

II. Effets du magnétisme minéral. M. le docteur Bermond, frappé des succès obtenus, au dire d'un journal, par le docteur Kelly, à Londres, de l'application de l'aimant chez les sujets atteints de névralgies, employa le même moyen dans les cas suivans :

1o Chez une dame atteinte de douleurs dentaires (avec carie d'une grosse molaire), que six frictions faites dans la direction du nerf dentaire avec un aimant dont les forces de tension et électro-motrice étaient très-développées (condition nécessaire), délivrèrent entièrement et subitement de ses douleurs;

2o Chez une autre dame en proie à une névralgie susorbitaire que divers moyens actifs n'avaient pu soulager. Plusieurs passes faites sur le trajet des nerfs sus-orbitaires avec le pôle nord de l'aimant firent disparaître les douleurs. Des frictions faites ensuite avec le pôle sud les rappèlèrent aussitôt; elles furent de nouveau dissipées et guéries enfin par des frictions avec le pôle nord;

3o Les mêmes effets furent obtenus chez un jeune homme atteint de névralgie sciatique.

III. Paralysie faciale guérie par la strychnine. M. le docteur. Lanelongue (de Saint-Martial) rapporte

avec détail l'observation d'une paralysie du côté gauche de la face, qu'il croit devoir attribuer à une inflammation rhumatismale fixée sur la portion dure de la septième paire ou nerf facial. Cette paralysie, combattue d'abord par les sangsues et les vésicatoires, céda à l'administration interne et endermique de la strychnine, à la dose d'un huitième de grain par jour (par chacune de ces voies). — L'auteur rappelle à cette occasion les succès obtenus à l'Hôtel-Dieu par M. Bally à l'aide du même mode de traitement. Il ne faut pas oublier toutefois que le temps, à lui tout seul, guérit.assez bien cette espèce de paralysie chez quelques sujets. Un malade què nous observons en ce moment à l'hôpital Saint-Louis, n'a éprouvé aucun bénéfice de la méthode vantée par M. Lanelongue, méthode qui est d'ailleurs on ne peut plus rationnelle.

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IV. Fracture de l'humerus sur un nouveau-né. M. Dubroca, chirurgien à Barsac, trouva l'humérus gauche fracturé sur un enfant né depuis deux heures. Cette fracture était évidemment la suite des manoeuvres de la sage-femme, qui s'était empressée de dégager les épaules (aussitôt après la sortie de la tête), et qui, au moyen du pouce, avait, disait-elle, fait basculer le bras gauche. Un appareil convenable ayant été appliqué, la fracture parut consolidée le huitième jour : cependant M. Dubroca jugea prudent de n'ôter le bandage que le quinzième ; à cette époque le cal était si volumineux que l'humérus avait acquis trois fois son volume à l'endroit fracturé. Cette tuméfaction a complètement disparu depuis.

V. Extirpation d'un squirrhe du rectum. - Un ha

bitant notable de Bordeaux portait depuis long-temps une tumeur squirrheuse à la paroi intérieure de l'intestin rectum. M. Delpech avait proposé l'opération comme la seule chance de salut, sans dissimuler toutefois la gravité et les dangers de cette opération : elle fut pratiquée avec l'habileté connue de ce chirurgien célèbre; la compression et le tamponnement suffirent pour se rendre maître de l'écoulement du sang mais une péritonite survint, et la mort arriva quatre jours après l'opération.

Transactions médicales (septembre 1833.)

1. Vice de conformation, grossesse, opération césarienne, mort, autopsie; par M. Bello. Ce vice de conformation consistait en une soudure à angle droit de la colonne vertébrale (avec destruction du corps de la cinquième vertèbre lombaire, probablement par suite de carie survenue dans l'enfance) à la face interne ou antérieure du sacrum (devenue supérieure) : d'où rétrécissement du diamètre antéro-postérieur du détroit supérieur, anté-version de la matrice, etc. La malade, âgée de quarante ans, avait eu plusieurs accouchemens laborieux, le dernier notamment avait nécessité la version et la perforation de la bosse du crâne du foetus mort. Dans celui qui fait le sujet de l'observation rapportée par M. Bello, on crut devoir faire la gastrotomie: Les parois abdominales prodigieusement distendues, étaient tellement amincies quelque précaution qu'on y cût mise, que le premier coup de bistouri entama le tissu de l'utérus. L'incision faite sur la ligue médiane avait porté sur le fond et la face postérieure (devenue antérieure) de l'uté

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