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Hampshire, contre le Massachusetts, le Connecticut, RhodeIsland et le Vermout; dans les États du milieu (middle states), deux ou trois; mais ces deux États démocrates étaient les deux puissants États de New-York et de Pensilvanie, possédant à eux deux 62 suffrages, près du quart de la totalité; le troisième État, le New-Jersey, qui se déclara pour M. Clay, n'a que 7 voix. Dans le nord-ouest, M. Polk fut porté par trois États sur quatre : l'Indiana, l'Illinois et le Michigan. Le quatrième, l'Ohio, qui les égale tous les trois pour le nombre des suffrages, fut pour M. Clay. Sur les treize États à esclaves, huit élurent M. Polk : la Virginie, la Caroline du Sud, la Géorgie, l'Alabama, le Mississipi, la Louisiane, le Missouri et l'Arkansas, formant ensemble 67 voix. Les 41 voix des cinq autres États à esclaves, le Delaware, le Maryland, la Caroline du Nord, le Kentucky et le Tennessee, se portèrent sur le candidat des whigs ou conservateurs.

Pour la première fois, dans cette élection, le parti abolitioniste signalait sa présence; il y présentait même un candidat sans espérances, M. Birney, qui ne put réunir que 50,000 suffrages environ, c'est-à-dire, un soixantième à peu près, le nombre total des suffrages étant de 3 millions. La majorité obtenue par M. Polk n'avait pas été assez considérable pour qu'on ne pût penser que, si, comme à l'ordinaire, les abolitionistes avaient voté pour le candidat whig, M. Clay eût été porté à la présidence. Mais les abolitionistes avaient voulu faire acte de parti, se compter et prendre date. C'était là peut-être le premier symptôme d'un nouveau péril pour l'Union car, l'esclavage étant garanti par la constitution, se former en parti pour le repousser, c'était appeler hautement une rupture entre les États à esclaves et les États sans esclaves, entre le sud et le nord.

Une des questions les plus importantes pour les ÉtatsUnis, c'est sans doute la reprise du service public de sa dette. La dette des États monte à 208 millions de dollards

(1 milliard 109 millions), et la somme des intérêts dépasse 60 millions. Les États délinquants, au nombre de neuf, savoir la Pensilvanie, le Maryland, le Mississipi, la Louisiane, l'Indiana, l'Illinois, l'Arkansas, le Michigan et la Floride (territoire), doivent ensemble en capital 647 millions, c'est-à-dire, plus de la moitié de la dette. La répudiation s'étend seulement à 54 millions. Dans plusieurs de ces États, la législature, de son propre mouvement ou à la requête du gouverneur, ou même par suite de démonstrations publiques, s'occupa des moyens de sortir de cette situation honteuse. Les idées de probité furent l'objet de protestations éclatantes, et le parti répudiateur vit décroître son influence; toutefois il n'y eut encore cette année aucun pas décisif fait dans cette voie nouvelle. Et cependant un progrès matériel incessant ne cesse de féconder le territoire, et des travaux gigantesques s'exécutent de tous côtés (1).

Si maintenant nous jetons un coup d'œil sur les résultats généraux du commerce des États-Unis avec les puissances

(1) On peut prendre une idée de ces travaux immenses par les chiffres contenus dans un ouvrage remarquable du major Poussin, intitulé: De la puissance américaine. Voici un des passages les plus curieux et les plus instructifs de ce livre :

Pour ne parler que des travaux publics, les États-Unis, ont commencé à s'y livrer en 1817. En cette année, au jour anniversaire de la déclaration de l'indépendance, le canal Erié fut entrepris. Depuis ce moment, jusqu'au 1er janvier 1843, ils ont achevé ou entamé la construction de 25,380 kilomètres de canaux et de chemins de fer, dont 10,771 des premiers, et 14,609 des seconds. A la fin de 1842, les parties exécutées et livrées au commerce présentaient un développement de 14,000 kilomètres, dont 7,000 de canaux et 7,000 de chemin de fer. Ces communications sont distribuées sur une surface de 24,700 myriamètres carrés que peuplent 18 millions d'habitants. Le Royaume-Uni de la Grande Bretagne, qui a commencé ses travaux publics au milieu du dix-huitième siècle, a, sur 3,120 myriamètres carrés, peuplés de 27 millions d'ames, 4,500 kilomètres de canaux et 4,000 kilomètres de chemins de fer, total 8,000 kilomètres, qu'on peut considérer comme terminés. La France a 4,350 kilomètres de canaux et 1,750 kilomètres de chemins de fer (non compris, il est vrai, ce qui va être commencé en vertu des lois de 1844), ou en tout 6,075 kilonietres de communications perfectionnées, dont 5,000 seulement sont ouvertes à la circulation, sur une superficie de 5,277 myriamètres carrés, que couvre une population de 34 millions et demi. La France, la Belgique et la Hollande, toutes ensemble ne font qu'égaler les canaux et les chemins de fer que les américains ont terminés dans un délai de vingt-cinq ans ; c'est certainement admirable. »

étrangères, pendant l'exercice financier 1843-44, nous trouverons des chiffres dignes de remarque. Ces résultats généraux publiés dans un tableau officiel par le gouvernement américain doivent être analysés en les rapprochant, non de ceux de l'exercice précédent, qui, par suite d'une décision du congrès, s'est trouvé accourci de trois mois (1), mais des résultats qu'avait offerts l'année financière normale complète de 1841-42. .

Le total des valeurs échangées par le commerce américain s'est élevé à 1 milliard 175 millions (un peu plus de la moitié du commerce de la France), ce qui, tout en donnant une différence en plus d'environ 100 millions sur 184142, laisse encore subsister une différence en moins de 125 et de 107 millions par comparaison avec les deux exercices antérieurs 1840-41 et 1839-40, L'Union américaine, malgré l'amélioration de 1844, semble donc ne se remettre qu'avec peine de la crise qui, en 1842 surtout, affecta ses finances, son crédit et son mouvement commercial.

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Cependant il y a eu en 1843-44 un incontestable progrès dans l'ensemble du commerce américain. L'accroissement a porté à peu près également sur les deux branches des échanges, l'importation et l'exportation. La première a été de 580 millions, la seconde de 595; elles n'avaient été, en 1841-42, l'une que de 526 millions et l'autre que de 549.

Sur les 595 millions exposés en 1843-44, le débouché américain proprement dit, c'est-à-dire, la sortie des produits du sol et de l'industrie de l'Union, figure pour 534 millions. On voit combien est faible, dans le commerce des États-Unis, la part du transit; elle n'y est entrée que pour 61 millions, et représente en majeure partie la réexporta

(1) L'année financière américaine expire, à partir de cet exercice, au 30 juin au lieu du 30 septembre.

tion des articles d'Europe au Mexique, au Texas, au Brésil, à la Nouvelle-Grenade, aux Antilles, etc.

Voici comment s'est composée l'exportation des produits américains :

Produits végétaux (cotons, céréales, ta

bacs, etc.)...

animaux (viande, beurre, suif,
bétail).

forestiers (bois, potasses, pelle

teries)..

maritimes (poissons, huile etos
de baleine)...

Articles manufacturiers...

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TOTAL: 534 millions.

Les produits du sol forment, on le voit, les 9/10 des exportations de l'Union. Le coton a lui seul représente 289 millièmes, ou plus de la moitié du total; les céréales, 46; les bois, 14; le tabac, 45; les autres produits agricoles et forestiers, 70.

1

Si, pour mieux résumer le commerce maritime de l'Union, on l'envisage au point de vue des grandes divisions géographiques, voici les résultats qu'il présente à cinq an

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MEXIQUE ET TEXAS.

La guerre d'escarmouches que se faisaient ces deux pays se poursuivait avec trop de lenteur et dans de trop mesquines proportions pour être décisive; elle ne pouvait aboutir qu'à des engagements sans signification et sans résultat: au fond, le Mexique n'était pas plus en état d'attaquer que le Texas de se défendre, et l'impuissance des deux gouvernements était égale, si ce n'est que les Texiens comptaient sur l'appui du dehors et sur l'intervention d'une nation voisine intéressée à leur succès. Les Mexicains, incapables d'esprit de suite autant que d'énergie, n'attachaient d'ailleurs pas un grand prix à la continuation d'une lutte commencée avec si peu d'entraînement. On tomba d'accord de part et d'autre pour conclure un armistice (15 février). Des propositions d'arrangement ayant été faites, on convint que durant les négociations qui devraient être poursuivies à Mexico et terminées au 1 mai, il y aurait une suspension d'hostilités qui se prolongerait dans le cas seulement où le différent n'étant point réglé, il y aurait cependant des chances pour une solution pacifique. Les troupes belligérantes des deux parts devaient rester dans les forts qu'elles occupaient réciproquement; les Mexicains et les Texiens s'engageaient à ne pas dépasser les limites de leurs territoires respectifs, sous aucun prétexte même pour régler leurs affaires particulières. Des commissaires texiens devaient être envoyés à Mexico pour y traiter des conditions de la paix.

er

Or, à la même époque une convention se concluait précisément entre le Texas et les États-Unis, pour l'annexion du territoire Texien à celui de la grande confédération du nord; le Texas y entrait sur le pied des autres États, en conservant sa législation speciale; le gouvernement central consentait à se charger de la dette publique contractée par

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