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XLII.

CE QU'IL AIME LE PLUS.

APPRENEZ ce que je désire :
Boire, danser d'un pied joyeux;
Dans les festins prendre ma lyre,
Près d'un jeune homme aux blonds cheveux;
Quand l'hyacinthe me couronne;
A mes transports voluptueux
Quand une beauté s'abandonne,
Je suis au comble de mes vœux.
Mon cœur, étranger à l'envie,
Rejette ses poisons impurs;
Il évite les traits obscurs
Qu'épuise en vain la jalousie.
Je hais, j'abhorre ces combats
Qu'excite une funeste ivresse
Au milieu même des repas,
Où devrait régner l'allégresse.
Mais vous, objets de nos amours,
Jeunes beautés au doux sourire,
Réglez vos pas sur notre lyre;
Jeunes beautés, charmez nos jours.

Mr'.

ΕΙΣ ΤΕΤΤΙΓΑ.

ΜΑΚΑΡΙΖΟΜΕΝ σε, τέττιξ, Οτε δενδρέων ἐπ' ἄκρων Ολίγην δρόσον πεπωκώς, Βασιλεὺς ὅπως, ἀείδεις. Σὰ γάρ ἐςι καινὰ πάντα, Οπόσα βλέπεις ἐν ἀγροῖς, Χ ̓ ὁπόσα φέρουσιν ὕλαι. Σὺ δὲ φίλιος γεωργῶν, Απὸ μηδενός τι βλάπτων· Σὺ δὲ τίμιος βροτοῖσιν, Θέρεος γλυκὺς προφήτης. Φιλέουσι μέν σε Μοῦσαι, Φιλέει δὲ Φοῖβος αὐτὸς, Λιγυρὴν δ ̓ ἔδωκεν οἴμην. Τὸ δὲ γῆρας οὔ σε τείρει. Σοφέ, γηγενής, φίλυπνε, Απαθὴς, ἀναιμόσαρκε, Σχεδὸν εἶ θεοῖς ὅμοιος.

XLIII.

LA CIGALE.

Souveraine de la nature,
Dans les airs le frêle rameau
T'élève un trône de verdure;
Que ton destin me paraît beau!
La rosée est ton ambroisie;
Tu chantes, et ta mélodie

Le dispute aux concerts des rois.
Que tes yeux parcourent la plaine,
Ou qu'ils s'égarent dans les bois,
Tu ne sors pas de ton domaine.
Aimable héraut de l'été,

Le laboureur te rend hommage;
Tu respectes son héritage,
Ton nom partout est respecté.
Des neuf Sœurs ta voix est chérie ;
L'auteur de ta douce harmonie,
Phébus, te voit avec bonté.

Des ans tu n'es point tributaire;
Ton corps n'offre rien de mortel;
Chantre harmonieux de la terre,
On te croirait fille du ciel.

ΜΔ'.

ΟΝΑΡ.

ΕΔΟΚΟΥΝ ὄναρ τροχάζειν,
Πτέρυγας φέρων ἐπ ̓ ὤμων·
Ο δ' Έρως, ἔχων μόλιβδον
Περὶ τοῖς καλοῖς ποδίσκοις,
Εδίωκε καὶ κίχανεν.
Τί θέλει ὄναρ τόδ' εἶναι;
Δοκέω δ' ἔγωγε πολλοῖς
Εν Ερωσί με πλακέντα
Διολισθανεῖν ἐν ἄλλοις,
Ενὶ τῷδε συνδεθῆναι.

XLIV.

SUR UN SONGE.

La nuit m'avait fermé les yeux;
Fuyant et l'amour et les belles,
Je croyais, porté sur des ailes,
M'élancer à travers les cieux.
L'Amour se rit de mon audace;
Le plomb, de sa pesante masse,
Surchargeait ses pieds délicats;
Mais le dieu, franchissant l'espace,
Pour m'atteindre n'a fait qu'un pas.
Comment expliquer ce présage?
Je le vois... si dans mes amours
Je fus infidèle et volage,

Le dernier lien qui m'engage

Doit durer autant que mes jours.

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