Nouvelles méditations poétiques. Le dernier chant du pélerinage d'Harold. Le chant du sacre

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Jules Boquet, 1826

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Fréquemment cités

Page 116 - J'aimais à me suspendre aux lianes légères, A gravir dans les airs de rameaux en rameaux, Pour ravir, le premier, sous l'aile de leurs mères Les tendres œufs des tourtereaux ; J'aimais les voix du soir dans les airs répandues, Le bruit lointain des chars gémissant sous leur poids, Et le sourd tintement des cloches suspendues Au cou des chevreaux dans les bois. Et depuis, exilé de ces douces retraites, Comme un vase imprégné d'une première odeur, Toujours, loin des cités, des voluptés...
Page 163 - De son pieux espoir son front gardait la trace, Et sur ses traits, frappés d'une auguste beauté, La douleur fugitive avait empreint sa grâce, La mort sa majesté. Le vent qui caressait sa tête échevelée Me montrait tour à tour ou me voilait ses traits, Comme l'on voit flotter sur un blanc mausolée L'ombre des noirs cyprès.
Page 55 - N'imprima sur la terre une plus forte trace : Et ce pied s'est arrêté là.... Il est là!... Sous trois pas un enfant le mesure! Son ombre ne rend pas même un léger murmure ; Le pied d'un ennemi foule en paix son cercueil.
Page 7 - Combien de fois , près du rivage Où Nisida dort sur les mers , La beauté crédule ou volage Accourut à nos doux concerts ! Combien de fois la barque errante Berça sur l'onde transparente Deux couples par l'Amour conduits; Tandis qu'une déesse amie Jetait sur la vague endormie Le voile parfumé des nuits!
Page 115 - J'entends l'airain frémir au sommet de ses tours ; 1I semble que dans l'air une voix qui me pleure Me rappelle à mes premiers jours. Oui, je reviens à toi, berceau de mon enfance, Embrasser pour jamais tes foyers protecteurs...
Page 144 - Et la vague engloutit ses vœux et son navire; Dans le sein de la gloire où son génie aspire, L'autre meurt enivré par l'écho d'un vain nom. Avec nos passions formant sa vaste trame , • Celui-là fonde un trône , et monte pour tomber ; Dans des piéges plus doux aimant à succomber, Celui-ci lit son sort dans les yeux d'une femme.
Page 156 - MURMURE autour de ma nacelle, Douce mer dont les flots chéris, Ainsi qu'une amante fidèle, Jettent une plainte éternelle Sur ces poétiques débris. Que j'aime à flotter sur ton onde, A l'heure où du haut du rocher L'oranger, la vigne féconde, Versent sur ta vague profonde Une ombre propice au nocher! Souvent, dans ma barque sans rame, Me confiant à ton amour, Comme pour assoupir mon âme, Je ferme au branle de ta lame Mes regards fatigués du jour.
Page 145 - Ils luttaient contre lui , mais le temps a vaincu ; Comme un fleuve engloutit le sable de ses rives , Je l'ai vu dévorer leurs ombres fugitives. Ils sont nés, ils sont morts : Seigneur, ont-ils vécu ? Pour moi , je chanterai le maître que j'adore , Dans le bruit des cités , dans la paix des déserts , Couché sur le rivage , ou flottant sur les mers , Au déclin du soleil, au réveil de l'aurore. La terre m'a crié : Qui donc est le Seigneur...
Page 61 - Ton oreille écoutait leur bruit harmonieux; Et, d'un reflet de gloire éclairant ton visage, Chaque flot t'apportait une brillante image Que tu suivais longtemps des yeux. Là, sur un pont tremblant tu défiais la foudre ; Là, du désert sacré tu réveillais la poudre ; Ton coursier frissonnait dans les flots du Jourdain; Là, tes pas abaissaient une cime escarpée; Là, tu changeais en sceptre une invincible épée. Ici... Mais quel effroi soudain!
Page 245 - Adieu ! Pleure ta chute en vantant tes héros ! Sur des bords où la gloire a ranimé leurs os, Je vais chercher ailleurs (pardonne, ombre romaine !) Des hommes, et non pas de la poussière humaine!...

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