VARIANTES DU CHANT QUATORZIÈME. Vers 44. Après ce vers on lit, dans quelques éditions, ceux-ci, qui se rapportent à l'épisode de Corisandre: Calmes les flots, fais naître sous tes pas Son cœur instruit ne se laissa plus prendre Un feu charmant anime ses beaux yeux; Les grâces sont dans sa démarche leste, Dans son maintien, dans son ris, dans son geste; Puis ayant fait les honneurs du château Au possesseur du bon sens de Bonneau, Aux beaux Français dont la troupe aguerrie Unit l'audace à la galanterie, Sur les Anglais elle étendit ses soins, Selon leurs goûts, leurs mœurs et leurs besoins. Sut ménager avec douce accortise Les deux partis; obtint que chacun d'eux, Fit de chez elle un départ pacifique, Vers 43. Selon les lois de la chevalerie. Le preux Chandos, suivant les mêmes lois, Charle et Chandos sont rentrés dans leurs droits. Son tendre cœur, près du plus grand des rois, *Le roi des Francs avec sa garde bleue... (R.) Édition de 4756: *Des ennemis qui l'ont persécutée. Tendre Vénus, c'est par un muletier Ainsi l'on voit un artisan grossier Tourner, polir, d'une main rude et noire, L'or, le rubis, et le jaspe, et l'ivoire Dont se pavane un brillant chevalier. Aux beaux Français, dont la troupe aguerrie Au possesseur du bon sens de Bonneau, La belle fait les honneurs du château, Offrait aux yeux de Chandos qui regarde, Ces deux derniers vers sont des éditeurs. (K.) Vers 264 et 265. — On lit dans toutes les éditions: Les deux héros fièrement se relèvent, Les yeux en feu, se regardent, s'observent. Ces vers ne riment point ensemble. J'ai reporté dans le texte les deux premiers vers de la variante qui suit, et qu'avaient notée les éditeurs de Kehl d'après un manuscrit : Pareils aux flots que les autans soulèvent, Avec fureur nos guerriers se relèvent. L'acier poli dont tous deux sont couverts. *Déjà le sang... Un éditeur du poëme de la Pucelle s'est trompé en présentant comme défectueuse la rime des mots soulèvent et relèvent; car, par une bizarrerie inexplicable, les dérivés riment entre eux sans rimer avec le radical. R. Vers 347, 348. Manuscrit : Quand par Chandos, hélas! si maltraitée, CHANT QUINZIÈME. ARGUMENT. Grand repas à l'hôtel de ville d'Orléans, suivi d'un assaut général, Censeurs malins, je vous méprise tous, Furent écrits par Trithême le sage2; Je le copie, et n'ai rien inventé. Dans ces détails si mon lecteur s'enfonce, Si quelquefois sa dure gravité Juge mon sage avec sévérité, A certains traits si le sourcil lui fronce, 3 Il peut, s'il veut, passer sa pierre ponce 3 1. Voyez la Préface en tête de cette édition. (R.) 2. Nous avons déjà remarqué que l'abbé Trithême n'a jamais rien dit de la Pucelle et de la belle Agnès; c'est par pure modestie que l'auteur de ce poëme attribue à un autre tout le mérite de ce poëme moral. (Note de Voltaire, 1773-1774.) 3. Dit-on pierre ponce ou de ponce? C'est une grande question. (Id., 1762.) Mais qu'il respecte au moins la vérité. O Vérité ! vierge pure et sacrée ! Pourquoi mets-tu ton palais dans un puits? Les grands exploits de nos beaux paladins? Tout inquiet encor de son destin, 1. L'archevêque Turpin, à qui l'on attribue la Vie de Charlemagne et de Roland, était archevêque de Reims sur la fin du vir siècle : ce livre est d'un moine nommé Turpin qui vivait dans le onzième, et c'est de ce roman que l'Arioste a tiré quelques-uns de ses contes. Le sage auteur feint ici qu'il a puise soa poëme dans l'abbé Tritheme. (Note de Voltaire, 1762.) — Le judicieux et savant M. Daunou, auteur de l'article TURPIN de la Biographie universelle, a démontré d'une manière péremptoire que l'archevêque de Reims ne peut être l'auteur d'u livre de Vita Caroli Magni et Rolandi qui lui est attribué, et que les conjectures de divers historiens sur le véritable auteur de cet ouvrage ne sont fondées sur aucun renseignement positif. L'édition la plus récente de ce livre est celle que M. Sébastien Ciampi a publiée à Florence en 1822, in-8° de xxxvi et 154 pages. (R.) |