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lande, déclare que les lles d'Aland ne seront pas fortifiées, et qu'il n'y sera maintenn ni créé aucun établissement militaire ou naval.

Art. 2. La présente Convention, annexée au Traité général signé à Paris en ce jour, sera ratifiée, et les ratifications en seront échangées dans l'espace de quatre semaines, ou plutôt si faire se peut.

En foi de quoi, les Plénipotentiaires respectifs l'ont signée et y ont apposé le sceau de leurs armes.

Fait à Paris, le trentième jour du mois de Mars de l'an mil huit cent cinquante-six.

(L. S.) Signé: A. WALEWSKI, BOURQUENEY, CLARENDON, CowLEY, ORLOFF, BRUNNOW.

DÉCLARATION.

Les plénipotentiaires qui ont signé le Traité de Paris du 30 mars 1856, réunis en Conférence,

Considérant:

Que le droit maritime, en temps de guerre, a été, pendant longtemps, l'objet de contestations regrettables;

Que l'incertitude du droit et des devoirs en pareille matière donne lieu, entre les neutres et les belligérants, à des divergences d'opinion qui peuvent faire naître des difficultés sérieuses et même des conflits;

Qu'il y a avantage, par conséquent, à établir une doctrinė uniforme sur un point aussi important;

Que les Plénipotentiaires, assemblés au Congrès de Paris, ne sauroient mieux répondre aux intentions dont leurs Gouvernements sont animés, qu'en cherchant à introduire dans les rapports internationaux des principes fixes à cet égard ;

Dùment autorisés, les susdits Plénipotentiaires sont convenus de se concerter sur les moyens d'atteindre ce but, et, étant tombés 'd'accord, ont arrêté la déclaration solennelle ci-après :

1o La course est et demeure abolie;

2o Le pavillon neutre couvre la marchandise ennemie, à l'exception de la contrebande de guerre;

3. La marchandise neutre à l'exception de la contrebande de guerre, n'est pas saisissable sous pavillon ennemi.

4. Les blocus, pour être obligatoires, doivent être effectifs, c'est-àdire maintenus par une force suffisante pour interdire réellement l'accès du littoral de l'ennemi.

Les Gouvernements des Plénipotentiaires soussignés s'engagent à porter cette déclaration à la connoissance des Etats qui n'ont pas été appelés à participer au Congrès de Paris et à les inviter à y accéder.

Convaincus que les maximes qu'ils viennent de proclamer ne sauroient être accueillies qu'avec gratitude par le monde entier, les Plénipotentiaires soussignés ne doutent pas que les efforts de leurs Gouvernements pour en généraliser l'adoption ne soient couronnés d'un plein succès.

La présente déclaration n'est et ne sera obligatoire qu'entre les Puissances qui y ont ou qui auront accédé.

Fait à Paris, le 16 avril 1856.

(L. S.) Mémes signatures qu'au traité.

LETTRE PASTORALE

DE S. EM. LE CARDINAL ARCHEvêque de MaLINES SUR L'INSTRUCTION ET L'ÉDUCATION DE LA JEUNESSE.

ENGELBERT STERCKX, par la miséricorde de Dieu Cardinalprètre de la Sainte Eglise romaine, du titre de St-Barthélémi en l'ile, Archevêque de Malines, primat de la Belgique, grand-cordon de l'ordre de Léopold, etc.

Au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en Notre-Seigneur.

NOS TRES CHERS DIOCESAINS,

Depuis qu'il a plu à la divine Providence de nous placer à la tète de ce vaste diocèse, nous avons surtout eu à cœur de faire donner à la jeunesse cette instruction solide et cette éducation essentiellement chrétienne, d'où découlent à la fois le bonheur des individus, la paix des familles, le repos public et la prospérité des Etats. Nous avons toujours pensé que c'étoit là le moyen le plus sûr d'atteindre le grand but de notre saint ministère, celui de vous rendre heureux en cette vie et de vous conduire au bonheur éternel.

A cet effet, nous n'avons cessé d'user de toute l'influence que nous donne l'autorité spirituelle dont nous sommes revêtu. Dans un man. dement publié en 1858, que nous avons encore fait lire l'année suivante, et que nous avons même fait imprimer en petit format pour être répandu plus facilement dans les familles chrétiennes, nous avons longuement expliqué comment l'instruction et l'éducation de la jeunesse doivent nécessairement avoir la religion pour base.

Dans les nombreuses exhortations que nous vous avons adressées à l'occasion de la Confirmation, que de fois n'avons-nous pas insisté sur la nécessité de bien s'instruire des vérités de la foi, et de s'habituer, dès sa jeunesse, à la pratique des devoirs du chrétien? Et dans les avis que nous avons donnés à notre digne et zélé clergé, avec quelle insistance ne l'avons-nous pas exhorté, à s'appliquer de plus en plus à l'instruction des enfants, et à profiter de la visite des écoles pour engager la jeunesse à s'affermir de plus en plus dans la vertu ? De plus, nous avons contribué, autant qu'il nous étoit possible, à augmenter le nombre des écoles privées, tenues par des congrégations religieuses ou par des personnes séculières capables de donner à la jeunesse une instruction solide et une éducation réellement chrélienne. S'il s'en trouvoit parmi elles qui ne fussent point dès le commencement à la hauteur de leur mission, nous les avons engagées à apporter toutes les améliorations nécessaires à leurs méthodes de direction et d'enseignement.

Grâces aux mesures qui ont été prises par notre Auguste Roi, de concert avec les Chambres législatives, par ses ministres et par les administrations provinciales et communales, nous sommes parvenu à faire donner l'instruction religieuse dans toutes les écoles primaires, dans la plupart des établissements d'enseignement moyen, dans

les écoles normales de l'Etat, dans l'école de médecine vétérinaire et dans l'école militaire. Nous avons la confiance que là où cet enseignement ne se donne pas encore, les administrations ne tarderont pas à remplir une si fàcheuse lacune, et à satisfaire ainsi aux désirs des pères de famille les plus sensés et les mieux éclairés.

Les aumônes du Carême et d'autres dons qui nons ont été confiés, nous ont mis à même d'augmenter le nombre de nos petits séminaires, de manière que ces excellentes pépinières nous fournissent aujourd'hui assez de jeunes aspirants au sacerdoce. Nous avons encore pu établir, maintenir et consolider, de concert avec nos vénérables suffragants, cette importante Université Catholique, que le Saint-Siége a tout d'abord approuvée, qu'il ne cesse de favoriser, et qu'il a mème désignée à d'autres pays comme le meilleur modèle à suivre.

Toutes ces mesures ont produit les fruits les plus consolants: l'ignorance, les vices et les péchés ont diminué, l'esprit des familles est devenu plus chrétien, la piété a fait de grands progrès, et tout nous fait espérer que si nous persévérons dans cette voie, une amélioration plus grande encore se fera sentir dans les mœurs publiques et privées, et que nos populations deviendront plus paisibles encore, plus unies et plus heureuses.

Nous vous exhortons donc, N. T. C. D., a continuer le bien que vous avez fait, à maintenir les bonnes institutions que vous avez créées et à les perfectionner de plus en plus. Ce redoublement de zèle est d'autant plus nécessaire, que l'ennemi du bien cherche à paralyser vos efforts, à affoiblir et à éteindre même, s'il étoit possible, dans le cœur de la jeunesse les sentiments religieux que les bonnes écoles ne cessent d'y répandre.

Croiriez-vous, N. T. C. D., qu'il y a dans notre diocèse si éminemment catholique, des chrétiens assez insensés pour voir de mauvais oeil que dans les écoles on s'applique avec tant d'ardeur à rendre l'enfance plus pieuse et la jeunesse toujours plus réglée dans ses moeurs et plus ferme dans ses croyances? Croiriez-vous qu'il y a des parents chrétiens qui s'opposent à ce que leurs enfants soient profondément instruits dans la plus utile et la plus nécessaire de toutes les sciences, dans la science du salut!

Croiriez-vous qu'il y a des hommes qui font tous leurs efforts pour mettre obstacle à cette œuvre si éminemment civilisatrice, partout où cela leur est possible? qui mème dans l'exercice des fonctions publiques qu'ils remplissent, et où ils ne devroient avoir en vue que le bien général, s'opposent aux mesures qui ont pour but la prospérité et le succès des écoles chrétiennes?

Oui, N. T. C. D., il y a parmi vous des hommes pervers qui ont concerté le plan d'arrêter, s'il étoit possible, le progrès religieux qui se manifeste au milieu de vous. Les uns encouragent l'érection d'écoles protestantes, où l'on attire par l'app it de secours pécuniaires les enfants catholiques, qui heureusement, dès qu'ils sont rendus à la liberté, s'empressent d'abjurer des erreurs que l'indigence les avoit forcés d'embrasser.

D'autres abusent de la liberté de la presse pour calomnier l'action

civilisatrice du clergé, en voulant faire croire à leurs lecteurs que c'est par intérêt, par esprit de domination, et en empiétant sur les droits de l'autorité civile, que les prêtres s'occupent de l'éducation de la jeunesse, ou ils dénaturent toutes les questions les plus importantes de la philosophie, de l'histoire et de plusieurs autres branches de la science humaine, de manière à saper tout à la fois les fondements de la foi chrétienne et les bases de la société civile. Quelques-uns de ces ouvrages sont tellement contraires aux vérités révélées, que le Saint-Siege a cru devoir les comdamner. N'a-t-on pas même, de l'aveu des fondateurs, établi dans la capitale du royaume des cours publics d'enseignement supérieur, dans le but exprès de faire enseigner des doctrines religieuses opposées à celles de l'Université Catholique établie par l'Episcopat?

Certes, nous n'en voulons pas à l'existence des cours dont il s'agit ; mais nous réclamons contre leur tendance anticatholique, et nous sommes d'autant plus en droit de nous plaindre, qu'ils sont établis pour la jeunesse catholique dont le soin spirituel nous est confié, qu'ils sont subsidiés par l'argent des contribuables catholiques, et que cette faveur n'est certainement pas accordée dans la vue de maintenir un antagonisme si déraisonnable et si opposé aux vœux legitimes des parents chrétiens.

Enfin, comme si ce n'étoit pas assez de toutes ces tentatives, comme si l'on se défioit de ses propres forces, on a encore eu recours à des savants étrangers. Des réunions littéraires et scientifiques, qui pourroient être d'honnêtes et de si utiles passe-temps, ont été converties en propagandes d'impiété ; des hommes dont les doctrines sont repoussées dans leur propre pays, sont venus y jeter le blâme sur tout ce qu'il y a de plus sacré aux yeux des Belges.

Vous le voyez, N. T. C. D., aucun moyen n'a été négligé; et dans ces réunions, dans ces cours publics, dans ces écrits on a fait l'apologie de toutes les erreurs du jour: rationalisme, socialisme, communisme, fatalisme, pantheisme, métempsycose, toutes ces absurdités et tant d'autres encore, y ont été ressuscitées, gravement discutées, préconisées ; et c'est ainsi que des Belges cherchent à saper les fondements de cette sainte et seule vraie religion qui a civilisé leurs ancêtres et qui est le plus ferme appui de notre nationalité et de notre bonheur! Hélas! quel avantage peut-on espérer de ces grossières erreurs? Notre belle patrie seroit-elle plus heureuse et plus florissante si elle devenoit moins religieuse, moins catholique? N'a-t-on pas démontré surabondamment que la religion catholique est la seule vraie, la seule digne de Dieu et de l'homme?

L'expérience des nations qui l'ont sincèrement pratiquée, n'a-t-elle pas prouvé qu'elle est très propre à assurer le bonheur des peuples? Le solidité de ses dogmes, la sainteté de sa morale, l'unité et la force de sa hiérarchie, ne la rendent-elles pas éminemment capable de dompter les passions, de sauvegarder les personnes et les propriétés, d'empêcher les séditions et d'aider à maintenir le repos public?

Tout vrai Belge doit donc désirer de voir cesser les menées anticatholiques dont nous venons de parler; au moins doit-il travailler à les rendre stériles. Déjà trop de jeunes intelligences se sont laissé

entrainer. Voyez, en effet, les manifestations publiques qui ont eu lieu récemment et qui ont attristé tous les cœurs chrétiens; ne prouvent-elles pas à l'évidence qu'une partie de notre jeunesse studieuse s'est laissé séduire par les sophismes de cette philosophie anti-cathoJique que nous venons de signaler à votre animadversion? Nous déplorons ces malheureux écarts.

Nous plaignons les jeunes gens qui ont adopté les erreurs que des maîtres inconsidérés leur ont enseignées. En perdant la foi, ils ont perdu la paix et le bonheur. Leur âme, créée à l'image de Dieu, régénérée et unie à Jésus-Christ et à l'Eglise catholique par le baptème et par les autres sacrements, a éprouvé une répugnance extrème à en être séparée; en embrassant l'erreur, elle s'est fait violence et elle a senti un vide et des remords qu'un sincère retour à la vérité et à Dieu pourra seul apaiser. Ah! puissent-ils ne pas tarder à opérer ce retour et à recouvrer ce précieux repos du cœur et de l'esprit qui est si favorable au développement des facultés intellectuelles.

Mais si nous avons pitié de ces jeunes gens, nous plaignons bien plus encore les auteurs de toutes ces machinations antireligieuses. Qu'ils y prennent garde: il y a deux choses qui irritent spécialement la colère de Dieu : l'outrage envers ses ministres et la séduction de la jeunesse. Qu'ils méditent bien ces paroles sacrées : Gardezrous de toucher à ceux qui ont reçu l'onction sainte (Ps.104); que celui qui vous maudira, soit maudit lui-même, et que celui qui vous bénira, soit comblé de bénédictions ( Gen. 28); paroles que l'Eglise applique avec raison à ses pontifes et à ses prè

tres.

Qu'ils se ressouviennent aussi de ces terribles paroles par lesquelles notre adorable Sauveur a menacé de la vengeance divine ceux qui scandalisent leur prochain et surtout l'enfance: Malheur à l'homme, dit-il, par qui le scandale arrive! si quelqu'un vient à scandaliser un de ces enfants, il seroit préférable qu'on lui attachát une meule au cou et qu'on le jetât au fond de la mer (Math. 18). Nous regrettons, N. T. C, D., d'avoir été forcé de relever ces coupables tentatives et d'affoiblir peut-ètre la réputation d'orthodoxie dont la Belgique jouit à si juste titre; mais notre devoir pastoral nous obligeoit à vous prémunir contre les piéges qu'on vous tend. Après avoir appris à les connoître, vous comprendrez mieux tout ce que vous devez employer de précautions pour vous préserver des dangers qui vous menacent. Gardez-vous bien de vous exposer à perdre la foi en écoutant les discours ou en lisant les ouvrages de ces faux docteurs. Liscz plutôt les solides réfutations que tant de savants orthodoxes en ont publiées. Ne comptez pas trop sur les sentiments religieux que dès le berceau vous avez inspirés à vos enfants; ne pensez pas que cette première éducation puisse vous autoriser à les confier à des maîtres irréligieux : ces sentiments s'affoibliroient bientôt l'erreur se glisseroit dans leur esprit, elle s'y développeroit rapidement et elle y exerceroit les plus tristes ravages. Une parole, un geste du maître suffisent souvent pour pervertir l'esprit et gâter le cœur d'un élève.

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