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CHAPITRE XI

BONAPARTE

AC SIÈGE DE TOULON, DU 7 SEPTEMBRE 1793 AU 28 DÉCEMBRE 1793;
A MARSEILLE, DU 29 DÉCEMBRE 1793 AU 22 FÉVRIER 1794;
EN TOURNÉE D'INSPECTION, DU 22 FÉVRIER AU 1er AVRIL 1794;
CAPITAINE AU 4o RÉGIMENT D'ARTILlerie, jusqu'au 29 SEPTEMBRE 1793;
CHEF DE BATAILLON AU 2° RÉGIMENT D'ARTILLERIE, DU 29 SEPTEMBRE
AU 22 DÉCEMBRE 1793;

GÉNÉRAL DE brigade d'artillerie, DU 22 DÉCEMBRE 1793;

GÉNÉRAL INSPECTEUR DES CÔTES DE LA MÉDITERRANÉE, DU 26 DÉCEMBRE 1793

Nomination de Bonaparte au grade de chef de bataillon au 2e régiment d'arSa susceptibilité dans le commandement.

tillerie.
Faron, 1er octobre.

7 novembre. 1

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Attaque du mont Incapacité du général Carteaux. Son départ, Arrivée du général Doppet, 9 novembre. - Modestie de cet officier général. Dugommier, général en chef de l'armée devant Opinion de Robespierre le jeune sur cet officier

Toulon, 16 novembre.

général.

- Formation de l'armée de siège. Conseil de guerre du 25 novembre. Tentative de sortie des Anglais. Bonaparte, J. Arena et Cervoni cités à l'ordre du jour. Attaque générale du 17 décembre. Entrée des Français dans Toulon, 19 décembre. - · Rapport de Dugommier. Effet produit en France par ce succès.

Rôle de ses protecteurs Lettre de Salicetti du 28 dé

Rôle réel de Bonaparte pendant les opérations.
Salicetti, Ricord et Robespierre le jeune.

cembre.

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Bonaparte est nommé général de brigade, par décret provisoire

du 22 décembre 1793. - État des services de Bonaparte.

Le général Bonaparte nommé inspecteur des côtes, par décret des représentants du peuple Barras, Salicetti et Fréron, 26 décembre 1793.

Nomination de Louis Bonaparte au grade d'adjoint d'artillerie, par Salicetti. Irrégularité de cette nomination. Etablissement de faux états de service par Louis Bonaparte.

Bonaparte à Marseille. Situation de sa famille. Sa lettre au ministre pour le rétablissement des fortifications de Marseille, 4 janvier 1794. Effet produit par cette démarche. — Lapoype et Bonaparte reçoivent l'ordre de

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se présenter à la barre de la Convention. L'ordre arrive, le 6 mars. — Bonaparte est parti le 22 février. Sa lettre explicative à l'adjoint Mazurier, du 23 février. Démarches de Salicetti et de Robespierre le jeune. Lapoype à la barre de la Convention, séance du 13 mars 1794. Intervention de Barère. Son habileté. Lapoype admis aux honneurs de la séance Heureuse fortune de Bonaparte. Son arrivée à Nice, le 1er avril 1794 1.

1

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Bonaparte était tout à la joie. Enfin ! il était son maître; il avait la responsabilité, le premier des besoins pour les hommes d'initiative. Aussi quelle activité! quel mouvement! En fait d'artillerie, le petit corps d'Olioulles ne possédait au début que deux pièces de vingt-quatre, deux de seize, deux mortiers et quelques pièces de campagne. Le reste était à l'avenant. «< Carteaux est incapable, écrivent Gasparin et << Salicetti, le 30 septembre 1793. Les ingénieurs « nous manquent. Bonna Parte (sic), le seul capitaine <«< d'artillerie qui soit en état de concevoir les opéra<«<tions, a déjà trop d'ouvrage de la conduite de << toutes les parties de l'artillerie2... »

Pour le récompenser de son zèle, les représentants l'avaient proposé la veille pour le grade supérieur. Le 19 octobre, il recevait avis de sa nomination de chef de bataillon au deuxième régiment d'artillerie 3. Dès le lendemain, il signait ses ordres :

Buonaparte, commandant l'artillerie.

1. Événements politiques.

d'Hondschoote.

9 octobre, prise de Lyon.

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8 septembre 1793, bataille 27 septembre, établissement du maximum. — 10 octobre, établissement du gouvernement révolutionnaire jusqu'à la paix. — 16 octobre, condamnation à mort de Marie-Antoinette. Victoire de Wattignies. 31 octobre, exécution des Girondins. 19 décembre, reprise

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de Toulon.

- 27 décembre, reprise des lignes de Wissembourg.

2. Mss. Archives de la guerre.

3. Le 2e régiment d'artillerie était l'ancien Metz. Il était alors

Avant tout, il est autoritaire et solitaire. La besogne ne l'effraye pas, pourvu qu'il soit seul à la faire exécuter. Aussi, rien n'est curieux comme le soin jaloux et l'habileté avec lesquels il éloigne tous ceux qui pourraient porter ombrage à son autorité. Son ancienne connaissance, le commandant Gassendi1 vient d'être envoyé à l'armée du Midi; Bonaparte lui fait donner l'ordre de rester à l'arsenal de Marseille. Gassendi veut pourtant se rendre à Olioulles; il reçoit aussitôt de Salicetti la mission d'aller explorer les places des Alpes afin d'en diriger le matériel sur l'armée devant Toulon. Perrier, le capitaine en second de Donmartin, réclame également son droit de présence à la batterie. Bonaparte le lui refuse et, le 13 octobre, il ajoute : «< Gassendi doit continuer <«<< ses fonctions; dans tous les cas, s'il était malade, « c'est vous qui devez commander à l'arsenal2 ». La méthode était commode; elle réussit. Bonaparte ne fut plus dérangé, du moins jusqu'à la constitution de l'armée de siège.

...

Quant aux opérations, elles étaient nulles. Le corps de Carteaux, cantonné à Olioulles, se trouvait dans l'impossibilité d'agir, faute de matériel, d'hommes et d'officiers. Un instant même, on avait espéré pouvoir se passer de sa coopération.

Le 1er octobre, les troupes de la division Lapoype,

commandé par le chef de brigade Lespinasse. Voir aux pièces à l'appui. Henri Pichegru sortait de ce régiment.

1. Gassendi (Jean-Jacques, comte), né en Provence, le 18 décembre 1748, mort à Nuits, le 14 décembre 1828; entré au service, dans l'artillerie, en février 1767, lieutenant 9 mai 1768, capitaine en 1779, chef de bataillon en mars 1793, chef de brigade en 1796. 2. Mss. Archives de la guerre.

entraînées par Barras et Fréron, avaient enlevé par surprise le mont Faron. C'était la chute de Toulon; Barras l'annonçait. Mais assaillis le soir même, avant d'avoir pu s'organiser défensivement, les vainqueurs durent se replier. De ce jour, Lapoype, renonça à toute attaque de vive force, se contenta de s'emparer du cap Brun, puis ouvrit la tranchée contre le fort de La Malgue qui constitue avec son vis-à-vis, le petit Gibraltar, la clef de la rade.

A la droite, la situation était loin d'être aussi brillante. Gasparin, malade, avait quitté Olioulles. Carteaux partait le 7 novembre. Doppet, désigné pour prendre le commandement, arrivait le 9. Son séjour devait être de courte durée. Au moment de rejoindre son nouveau poste, il avait écrit au ministre1: «Vous me parlez encore dans votre dernière du « siège de Toulon dont la République veut me don«ner la direction. Je suis tout au salut de la chose << publique; mais vous voudrez bien peser la réfléxion << suivante : je ne crois pas avoir les connaissances <«< pour un siège aussi important, car il ne me suffira << pas de marcher pour rendre l'armée victorieuse. » Cette explication d'un honnête homme produisit, paraît-il, une impression favorable, car, le soir même de la prise de possession de son commandement, Doppet recevait avis de son changement. Il devait se rendre à l'armée des Pyrénées orientales et quitter son poste aussitôt après l'arrivée de son successeur, le général de division Dugommier.

1. Doppet était arrivé à Lyon le 26 septembre. Il avait pris part au siège et avait été nommé général de division. — Il avait reçu son ordre de départ le 27 octobre. · Cet ordre se croisa

avec sa lettre au ministre.

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