Contes moraux, Volume 1

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chez Louis Chambrau, imprimeur-libraire, 1763 - 487 pages
 

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Page 239 - Je vous deviens odieux, lui dit-il ; cependant quel est mon crime ? de sauver votre jeunesse des gers qui l'enrironnaient ; de vous détacher de ce qui peut porter atteinte , je ne dis pas à votre innocence , mais à votre réputation ; de vouloir vous faire aimer de bonne heure ce qu'il faut que vous aimiez toujours. — Oui , monsieur, vos intentions sont bonnes ; mais vous vous y prenez mal.
Page 105 - A demi-nu, les cheveux épars, il marche d'un pas intrépide : un poignard pour l'attaque, un bouclier pour la défense, sont les seules armes dont il est couvert. Mézence prévenu ne voit en lui que le coupable Phanor. Le sang est muet, la nature est aveugle: c'est son fils qu'il livre à la mort, et ses entrailles ne sont point émues : le ressentiment de l'injure et la soif de la vengeance étouffent en...
Page 103 - N'attends plus rien pour moi de la clémence de mon père ; il aurait beau me pardonner, ne crois pas que je me pardonne: cette main qui a tracé le billet fatal qui te condamne, cette main qui t'a chargé de fers, cette main qui, après son crime, est encore celle de ton ami, nous réunira malgré toi. En vain Phanor voulut insister.
Page 208 - ... une chaîne. Aujourd'hui voyez la complaisance , la liberté , la paix, régner au sein des familles. Si les époux s'aiment , à la bonne heure ; ils vivent ensemble , ils sont heureux. S'ils cessent de s'aimer, ils se le disent en honnêtes gens , et se rendent l'un à l'autre la parole d'être fidèles. Ils cessent d'être amants ; ils sont amis.
Page 101 - ... fallût-il périr à sa place , il vole aux portes de la prison. Mais comment y pénétrer? Il s'adresse à l'esclave chargé de porter la nourriture aux prisonniers. «Ouvre les yeux, dit-il, reconnais-moi; je suis Lausus, je suis le fils de ton roi; j'attends de toi un service important.
Page 215 - Fatmé. Rien n'eft plus tendre , plus fenfible. Elle vit comme un Ange avec Cléon : il lui a donné vingt mille écus en fix mois, ils s'aiment comme deux tourterelles. Celle-là eft la célebre Corine : fa maifon eft le temple du luxe j fes foupers font les plus briîlans de Paris : elle en fait les honneurs avec des graces qui nous enchantent.
Page 96 - Préneste, chassé de ses états, et cherchant son salut dans la fuite, avait laissé dans les mains du vainqueur un trésor plus précieux que sa couronne : une princesse dans l'âge où le cœur n'a que les vertus de la nature, où la nature a tous les charmes de l'innocence et de la beauté. Tout ce que les grâces éplorées ont de noble et d'attendrissant était peint sur le visage de Lydie.
Page 197 - ... son amour. Le ciel me punit, reprit-elle, d'avoir trop aimé un fils dénaturé, d'avoir... Il l'interrompit; tout est réparé , ma mère , lui dit ce vertueux jeune homme , vivez. La fortune m'a comblé de biens ; je viens les répandre au aein de la nature : c'est pour vous qu'ils me sont donnés. Vivez ; j'ai de quoi vous faire aimer la vie.
Page 189 - Celle-ci ne fut plus occupée que du soin d'établir son enfant chéri. Il se déclara pour la robe : on lui obtint des dispenses d'études ; et bientôt il fut admis dans le sanctuaire des loix.
Page 208 - On avoit eu la sottise d'attacher l'honneur d'un homme à la vertu de son épouse, et le mari, qui n'en étoit pas moins galant homme en cherchant fortune ailleurs, devenoit le ridicule objet du mépris public au premier faux pas que faisoit Madame. En honneur, je ne conçois pas comment, dans ces siècles barbares, on avoit le courage d'épouser. Les nœuds de l'hymen étoient une chaîne. Aujourd'hui, voyez la complaisance, la liberté, la paix régner au sein des familles.

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