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plus disposé à condescendre au vœu mentionné ci-dessous, que nous ne devons pas oublier les sacrifices que les propriétaires des biens féodaux se sont volontairement imposés pour le bien-être et la prospérité du à pays, en consentant à l'abolition ou la modification de leurs prérogatives. En conséquence, et conformément la proposition de nos fidèles Etats, à nous ferons composer et soumettre sans délai à leur coopération constitionnelle un projet de loi sur les redevances et leur rachat. Cependant, nous avons pensé, avant que les suites qui doivent résulter de l'abolition d'une institution qui est si pro fondément liée aux relations publiques aient été attentivement discutées, devoir poser sans restriction le principe que, sur la demande du vassal, la redevance soit toujours rachetable, et nous avons jugé nécessaire de donner à cet égard une autre rédaction au paragraphe du projet de notre fidèle assemblée générale des Etats. »

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DISCOURS prononcé par le duc de Cambridge, vice-roi, à l'ouverture de la session de la diète,

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le 5 décembre 1833.

« Dignes Etats du royaume, "C'est avec plaisir que je vous trouve, messieurs, réunis au pied du trône, appelés à exercer les droits qui appartiennent aux Etats du royaume, conformément à la loi fondamentale. Cette loi importante a été approuvée, sanctionnée et promulguée par S. M. le roi, suivant les propositions de la précédente diète, après quelques modifications peu importantes commandées par des considérations supérieures.

«L'acte sanctionné par S. M. vous sera incessamment communiqué pour que le dépôt en soit fait dans vos archives. Habitué et fermement résolu à accomplir ouvertement et loyalement les promesses faites, le roi compte avec confiance que l'amour de ses sujets et l'appui énergique des Etats lui en faciliteront,

l'exécution dans un esprit de concorde et de confiance réciproque. Comme représentant du roi, je voudrais, moi aussi, pouvoir y contribuer. Mon vœu le plus cher serait exaucé si le gouvernement et les Etats, agissant avec un accord parfait, prouvaient à l'Allemagne entière qu'ils n'ont pas seulement voulu le bien, mais qu'ils ont aussi su l'atteindre. Beaucoup reste à faire sous ce rapport. Il s'agit d'examiner des relations qui se sont formées depuis des siècles. Il ne suffit pas seulement d'opérer des changemens, il faut avant tout améliorer d'une ma nière durable. Parmi ces objets, le système féodal exige une attention toute particulière. Les propositions du gouvernement vous seront soumises aussi promptement que possible. Le travail d une organisation judiciaire supérieure est achevé; on yous soumettra des dispositions lé gales plus détaillées relativement aux juridictions supprimées. Le gouvernement regardera comme son devoir de prendre en sérieuse considération le vœu d'une régénération complète de l'administration judiciaire primé. L'état de la législation crique la précédente diète a exminelle exige de prompts remèdes. La délibération des projets de loi soumis aux Etats il y a quelques années est d'autant plus désirable que le code pénal militaire et le code pénal de police y sont subordonnés. Le régime hypothécaire exige des améliorations : les principes à suivre en cette matière vous seront exposés dans le cours de la session. Toutes les mesures préala bles ont été prises pour l'exécution des articles de la loi fondamentale concernant les droits et les rapports des états provinciaux: quelque grandes que soient les difficultés sous ce rapport, j'espère que l'on en triomphera si les parties intéressées ont, comme le gouvernement, la conviction que le réglement de ces rapports est un besoin vrai et irrésistible. Les grands changemens qui se sont opérés dans les arts et métiers ont fait depuis long-temps.

sentir la nécessité de nouvelles dispositions légales; le gouvernement est occupé de rédiger un réglement sur cette matière, et il le présentera aux Etats aussi promptement qu'il sera possible. L'influence que les droits d'entrée et de douanes exercent sur les finances et sur l'industrie en général a fait sentir le besoin d'une révision consciencieuse des lois régissant cette matière, et ont en même temps déterminé des né gociations avec des états voisins. Aussitôt que nous aurons obtenu un résultat, je vous en ferai donner communication.

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« La nouvelle formation de l'armée est achevée, et les projets concernant les subsides nécessaires vous seront soumis. Le roi n'a adopté cette mesure que par la conviction qu'il a eue de la nécessité impérieuse de diminuer le fardeau des charges qui pèsent sur ses fidèles sujets. Je ne puis en faire mention sans exprimer le vif désir qu'en même temps vous. régliez d'une manière permanente l'état d'une armée qui a toujours montré son excellent esprit autant par des exploits glorieux que par une fidélité inébranlable pour le roi et la patrie, et en me rappelant avec un sentiment douloureux ceux dont, à cette occasion, j'ai été obligé de me séparer. J'ai trouvé une grande consolation dans l'empressement avec lequel la précédente diète a reconnu la justice et l'équité qui exigent que les intérêts des personnes frappées par cette mesure soient traités avec les plus grands ménagemens. On vous présentera immédiatement le budget du trésor pour l'année financière courante. Je compte sur votre appui, et je dois d'autant plus vous recommander cet objet, que les allocations faites expirent à la fin du mois.

a Comme la réunion des caisses publiques, les plans d'économie recommandés par le roi dans l'administration civile, et les déficits dans divers impôts, rendent inévitables des changemens essentiels, l'époque actuelle me parait particulièrement opportune pour le réglement depuis

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long-temps projeté du cours des monnaies. Je désire donc que vous vous occupiez le plus promptement possible des propositions qui vous seront faites, afin que les réglemens ultérieurs et le budget des caisses réunies puissent être rédigés pour la prochaine année financière. La résolution à prendre pour le service des routes, l'encasernement de la cavalerie et le service de l'infanterie, exercera à cet égard l'influence la plus heurense. Indépendamment des tâches nombreuses et importantes que la présente diète doit accomplir, tâches qui deviendront plus faciles par la perspective que dans peu d'années une dépense considérable cessera pour l'amortissement des dettes récentes, vous avez, messieurs, ces grands devoirs à remplir.

«Le roi, plein de confiance dans la fidélité, les lumières et la sagacité des habitans de ce pays, a accordé aux Etats le droit de procéder publiquement à leurs délibérations; vous saurez, messieurs, justifier cette confiance et vous rendrez permanent l'exercice de ce droit im-. portant en traitant les matières soumises à vos délibérations avec la dignité et le calme qu'elles exigent. L'état de la société, les rapports avec d'autres états, et notamment avec la Confédération germanique, entraînent nécessairement des restrictions qui ne sauraient être franchies sans danger. Celui-là seul qui respecte et ménage les droits d'autrui, peut espérer que ses droits seront respectés, et que sa liberté sera maintenue; je voudrais pouvoir fonder dans le pays cette liberté et ce que la publicité a de bienfaisant, et laisser un jour cet héritage à nos

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SUÈDE ET NOWÉGE. DISCOURS prononcé, au nom du roi, par M. le conseiller l'état Collett, à l'ouverture du Storthing de Norwége, le 13 fevrier 1833. « Messieurs,

« Depuis la séparation du dernier

Storting, le sévénemens ont exercé, leur influence sur les relations commerciales et sur l'industrie du monde. Remercions le Tout-Puissant des faveurs dont il nous a comblés. Il a daigné diminuer chez nous les ravages que le choléra a faits dans d'autres pays; il vous a inspiré le courage de voir approcher ce fléau avec une résignation chrétienne.

« Le commerce de la Norwége s'est ressenti, avec celui de tonte l'Europe, des conjonctures générales, et jusqu'à un certain point des mesures locales qui ont dû être adójtées contre la contagion.

« Néanmoins le crédit de notre papier-monate, base de la richesse nationale et particulière, s'est inainMenu au faux où il se trouvait à l'époque de la clôture de la dernière session; les revenus de la douane s'élèvent à une somme plus forte que celle calculée dans le budget, et bien au-delà de ce que les circonstances défavorables nous permet taient d'attendre.

«L'intérêt et l'amortissement annaels de notre dette publique ont été régulièrement liquidés. Chaqué année qui s'écoule nous donne la nouvelle certitude d'un heureux avenir; et en suivant le système établi, à moins d'une guerre désastreuse ou de malheurs imprévus, nous avançons rapidement vers l'extinction de notre dette nationale.

Le produit inattendu des mines de Kongsberg est une preuve réitérée de la protection visible de la Providence.

La constitution a été respectée. En Norwege comme en Suède, les lois fondamentales sont le palladium de l'ordre public et de l'existence de chaque famille. Mon gouverne ment, vous le savez, n'a dans aucune occasion, ni directement, ni indirectement, cherché à diriger les élections du peuple; et j'ai pensé que pour lui faire aimer la liberté et l'ordre, qui en est la garantie, il ne fallait que le laisser à lui-même. Le terme de la vie humaine est fixé; celui des nations ne l'est point, mais Ja durée de leur nationalité dépend

essentiellement de lois positives, seuls interprètes des devoirs de tous; des qualités, des vertus civiques des Chambres représentatives, et de la prévoyance de ceux qui gouvernent, « vous sera fait un message tendant à régler à l'avenir les attributions municipales des villes et des campagnes.

"

& C'est à vous, messieurs, à continuer d'aider le gouvernement, afin que, par sa marche progressive, la Norwége puisse atteindre le but que je me suis proposé, celui de perpé tuer son existence politique, et de montrer ce que peut l'union de deux peuples, dont le bien-être est principalement fondé sur l'estime et ja bonne fui réciproques. Marchons, messieurs, avec un accord de vclontés, constitutionnellement régulateurs de notre loi fondamentale, mais soumis à la puissance de ses formes, suivant les principes qu'elle prescrit, même pour les améliorations dont elle peut être susceptible.

« L'exposé qui va vous être fait de la situation du royaume vous fera connaitre les succès qu'a obtenus l'administration pendant les trois dernières années. Cet exposé vous donnera l'agréable certitude que, malgré les mauvaises récoltes et les difficultés amenées par les conjonc ́tures, je n'ai pas eu besoin de recourir au crédit que le dernier Stor thing m'avait ouvert sur la banque.

Nos rapports avec toutes les puissances portent le caractère de la loyauté la plus complète. Je voue ma sollicitude au maintien de cette harmonie; et, malgré le besoin d'augmenter les allocations pour quelques branches de l'administration, je suis heureux de ce que l'excédant de nos revenus, ainsi que la paix intérieure et extérieure, me dispensent de vous demander de nouveaux impôts.

« Je compterai toujours, messieurs, sur votre coopération pour cimenter entre les citoyens la concorde, conservatrice de nos droits. Ces droits sont imprescriptibles, et le fidèle peuple norwégien ne les méconnaîtra jamais: j'en ai la ga

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LETTRE du baron Roussin, ambassa. deur français à Constantinople, au pacha d'Egypte.

«Therapia, palais de France, 22 février.

« Très-illustre et magnifique seigneur,

son

Le gouvernement de Sa Hautesse, alarmé avec raison des progrès de attitude votre fils Ibrahim et de équivoque, a accepté en dernier ressort l'assistance matérielle que la Russie avait offerte. Depuis lors rassuré par les démonstrations conciliantes de V. A., il eût été à désirer que cette assistance pût être contremandée; mais par une de ces fatalités, qui plus d'une fois présagèrent des catastrophes politiques, l'escadre russe est arrivée et a jeté l'ancre dans le Bosphore. Dans cette conjecture, qui compromet gravement la tranquillité de l'Europe, et qui met l'empire ottoman dans un péril imminent, dont les chances doivent être partagées par V. A., j'ai entrepris, de concert avec la SublimePorte, au nom du gouvernement du roi, de vous amener à accepter les propositions dont Halil-Pacha était porteur, à condition qu'il serait immédiatement annoncé à l'envoyé russe, que votre réconciliation s'étant opérée, l'assistance de l'escadre russe serait superflue et sa présence sans objet.

« Je viens donc prier Votre Altesse, non pas dans votre intérêt particulier seulement, mais dans celui même de votre sûreté, de rappeler votre armée sans délai dans les limites du territoire dont l'administration vous a été confiée, et de revenir à ces relations naturelles

avec la Sublime-Porte, contractées au moment où vous reçûtes l'investiture des anciens pachaliks, ainsi que votre fils Ibrahim ceux de SaintJean-d'Acre, Jérusalem, Tripoli de Syrie et Naplouse. La modération est devenue pour Votre Altesse une nécessité. Persister dans les prétentions que vous avec soulevées, ce serait appeler sur votre tête des conséquences désastreuses, qui, je n'en doute pas, éveilleront vos craintes. La France tiendra l'engage. ment que j'ai contracté; elle en a le pouvoir et je garantis sa volonté. Il ne me reste plus qu'à espérer que vous ne nous forcerez pas à la cruelle nécessité d'attaquer une puissance en partie notre ouvrage, et de ternir une gloire dont je suis l'admirateur sincère. C'est mon premier aide-de-camp qui aura l'honneur de remettre ces dépêches à Votre Altesse. Permettez-moi de le re commander à votre bienveillance. Je joins, ici copie de la lettre que j'ai adressée en même temps à votre fils Ibrahim-Pacha.

a Je saisis cette occasion, trèsexcellent et magnifique seigneur, de vous renouveler l'assurance de ma haute considération,

« Le vice-amiral, pair de France, « ambassadeur près la Sublime« Porte, R, ROUSSIN << A Son Altesse Méhémet-Ali« Pacha, vice-roi d'Egypte. »

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vous me déclarez qu'en cas de refus je dois m'attendre aux plus sérieuses conséquences. Votre aide-de-camp, par suite des instructions que vous lui avez données, a ajouté verbalement, que si je persistais dans mes pretentions, une flotte combinée, anglaise et française, paraîtrait devant les cótes d'Egypte.

« De grâce, M. l'ambassadeur, en vertu de quel droit exigez-vous de moi un semblable sacrifice?

"

« J'ai pour moi la nation tout entière; il ne tiendrait qu'à moi de soulever la Roumélie et l'Anatolie. Avec l'assistance de ma nation je puis faire encore davantage. Maitre de tant de contrées, victorieux snr tous les points, quand déjà l'opinion publique me promettait la possession de la Syrie tout entière, j'ai retardé la marche de mes troupes uniquement pour épargner une inutile effusion de sang, et me donner le temps de consulter les dispositions de la politique européenne; et pour prix de cette modération et des nombreux sacrifices faits par ma nation, dont le généreux appui m'a mis en état de remporter tant de victoires signalées, on me demande maintenant d'abandonner le pays que j'occupe en ce moment et de retirer mon armée dans une petite province que vous appelez pachalick! N'estce pas prononcer contre moi une sentence de mort politique?

«Cependant, j'ai la confiance què Ja France et l'Angleterre ne refuseront pas de me rendre justice et de reconnaitre mes droits: leur honneur y est intéressé. Mais si malheureusement je suis trompé dans cette espérance, je m'en remettrai alors à la volonté de Dieu, et, préférant une mort glorieuse à l'ignominie, je me dévouerai avec joie à la cause de ma nation, heureux de la servir jusqu'à mon dernier soupir. Telle est ma résolution bien arrêtée, et l'histoire offre plus d'un exemple d'un pareil dévouement.

«Quoi qu'il arrive, j'espère que V. Exc. reconnaîtra la justice de mes droits, et appuiera l'acceptation des dernières propositions faites par

moi à Halil-Pacha, par l'intermédiaire de son excellence.

« C'est dans cette espérance, M. l'ambassadeur, que je vous écris cette lettre amicale, et que je la remets entre les mains de votre aidede camp.

« Signé, MÉHÉM ST-ALI,
pacha d'Egypte.
«Alexandrie, 8 mars 1833: »

La suscription est: A S. Exc. le baron Roussin, ambassadeur de France près la Sublime-Porte.

FIRMAN d'amnistie adressé aux visirs, mirimirans, mollas, cadis, naïbs, mutsellims, vaivodes, ayams, notables et autres fonctionnaires publics des diverses parties de l'Anatolie.

« Les assurances de fidélité et de dévouement que m'ont données en dernier lieu le gouverneur d'Egypte Méhémet-Ali-Pácha et son fils Ibrahim ayant été agréées, je leur ai accordé ma bienveillance imperiale, Les gouvernemens de la Crète et d'Egypte ont été confirmés à Méhémet-Ali. Par égard pour sa demande spéciale, je lui ai accordé les départemens de Damas, Tripoli de Syric, Seyde, Safed, Alep, les districts de Jérusalem et Naplouse, avec la conduite des pélerins et le commandement de Djidda. Son fils Ibrahim-Pacha a eu de nouveau le titre de cheïk-al-haram de la Mecque et le district de Djidda; j'ai en outre acquiescé à la demande qu'il m'a faite du département d'Adana, régi par le trésor des fermes, à titre de mohassil.

« D'après l'équité, l'humanité et Ja clémence dont Dieu m'a doué, j'ordonne à qui de droit, dans les diverses parties de l'Anatolie, de ne jamais rechercher pour le passé les habitans et les notables, et d'oublier les événemens antérieurs. Vous, de votre côté, vous annoncerez mes généreuses dispositions envers tous à ceux qui se trouvent placés sous Votre autorité; vous tâcherez de

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