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t.

LES

PLUS SOLEMNELS

ARRESTS

ET

REGLEMENS

DU PARLEMENT DE BRETAGNE,
Recueillis par Meffire NOEL DUFAIL, Sieur de la Heriffaye, Confeiller au
même Parlement,

Avec les Annotations de Maître MATHURIN SAUVAGEAU, Avocat en la Cour,
Revûs, corrigez & augmentez d'Obfervations (marquées d'une main) par Maître
MICHEL SAUVAGEAU, fon Fils, celebre Avocat au même Parlement,
Avec le Recueil d'Arrêts de Maître CHAPEL, auffi Avocat au Parlement.
TOME 11.

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A RENNES,
Chez JOSEPH VATAR, Imprimeur-Libraire, Place du Palais, au coin de
la Rue Royale, aux Eftars de Bretagne.

M DCC XXXVII.

A2327

2 V

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A MONSEIGNEUR

DE BRILHAC,
CHEVALIER, SEIGNEUR
DE NOUZIERES

ET AUTRES LIEUX,
CONSEILLER DU ROY EN SES CONSEILS,
PREMIER PRESIDENT EN SA COUR
de Parlement de Bretagne.

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ONSEIGNEUR,

Les Obfervations fur plufieurs Arrêts & Reglemens du Parlement de Bretagne, pris des Memoires de Maître MICHEL SAUVAGEAU, que j'ay l'honneur de vous prefenter, demandoient que je miße à leur tête un Nom illuftre respectable, qui pût les foû

من

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tenir dans le monde, les y faire recevoir agreablement. Ainfi j'ay crû que cette Ouvrage ne pouvoit pas manquer de trouver une protection aßurée dans le Public, lorfqu'il y paroîtroit fous le Vôtre, MONSEIGNEUR, pour lequel toute cette Province a une profonde veneration: Lorfque par un choix qui lui fut fi heureux, le plus Grand de tous les Rois Vous plaça à la tête d'une Cour Souve raine qui decide de la vie des biens de fes Peuples, Elle ne douta pas un feul moment de la Grandeur de fa felicité, elle courut de toutes parts avec toute l'ardeur d'une foumiffion empreffée Vous offrir fes obéiffances, Vous jurer un attachement refpectueux & inviolable: Elle Vous regarda alors comme un protecteur puissant, & fes avides esperances previnrent tous les biens qu'Elle attendoit de vôtre Adminiftration Elle 3 en jugea trés-fainement MONSEIGNEUR, toutes les actions de la justice la plus exacte, par lesquelles Vous vous étiez fi dignement acquis dans le plus grand de tous les Parlemens, le Nom du plus integre de fes Juges: la fincere douleur que vôtre perte fit refentir à la Capitale de ce Royaume, enfin les mouvemens jaloux de l'envie de fes autres Provinces lui répondoient d'un bonheur certain ; mais ce n'étoit qu'efperer, Elle ne jouißoit pas encore de l'heureufe tranquilité que vôtre Justice lui a donnée: Elle poßede aujourd'huy bien plus qu'Elle n'ofoit fouhaiter; le fuccez a paffé fes efperances, fon bonheur est allé bien plus loin que fes vaux Elle a trouvé en Vous, MONSEIGNEUR, un Juge penetrant & incorruptible, la bonté d'un Pere bien faisant, la fermeté d'un Défenfeur inebranlable, & la feverité d'un jufte Vengeur; toujours équitable, feul égal à Vous-même:

l'apuy du Pauvre injustement oprimé, & le foûtien de l'Innocent malheureux, Elle n'a point confideré dans vos Ayeuls l'écoulement d'une Naiffance toute Noble & toute Illuftres Elle a trouvé en Vous tout ce qui peut rendre un homme veritablement Grand par luy-même, fans emprunter le fecours d'un merite étranger. Quelque glorieux que foit le Sang que vos Anceftres ont fait couler dans vos veines, il eft infiniment embelli par Votre propre vertu;

, que

c'est par Vous feul par ce qui eft en Vous nous Vous devons toute notre admiration. La fortune fait les hommes riches & éleveZ, la nature les fpirituels, mais la feule vertu fait les Sages les Juftes. Cette premiere a ceßé d'être aveugle, & pour Vous, MONSEIGNEUR, & pour nous; elle Vous a élevé au-deßus de nos têtes Elle Vous à fait l'Arbitre le Juge Souverain de nôtre bonheur, de nos vies de nos biens. La feconde Vous a donné un genie du premier ordre, une ame capable de tout,

a

une prudence qui ne fe trompa jamais: mais la vertu a couronné l'ouvrage de l'une de l'autre, elle Vous fait tel qu'il falloit être, pour que Vous puissiez par vous-même honorer & donner de l'éclat aux prefens de la fortune, aux dons de la nature, fans en recevoir. C'eft ainfi, MONSEIGNEUR, que toute la Province Vous voit, c'est ainsi qu'Elle vous confidere; Elle Vous doit tout fon bonheur toute fa felicité, penetrée des mouvemens respectueux de la plus vive reconnoiffance, Elle recevra avec plaifir un Ouvrage qui Vous eft consacré & qui Vous apartient à juste titre, puifqu'il contient les Oracles qui ont été prononcez par les Grands Hommes les PerJonnes illuftres qui Vous ont precedé dans la Place augufte

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