Images de page
PDF
ePub

à la hâte au bord du fleuve, demandaient eux-mêmes qu'on les privât des bateaux qui AN IV assuraient leur retraite pour aller chercher

leurs compagnons à l'autre rive du fleuve ; manœuvre qui fut exécutée avec une grande célérité.

Alors on put commencer, avec succès, les attaques du fort de Kell, qui n'était pas préparé à soutenir un long siège. La première redoute de la plaine était défendue par cinq bouches à feu et environ trois cents hommes. L'attaquer et l'enlever, ce fut l'affaire d'un instant. Les autres retranchemens furent successivement emportés avec la même bravoure. Les Autrichiens étaient chassés de Kell à neuf heures du matin, et les Français les poursuivaient sur le chemin d'Offembourg.

[ocr errors]

L'attaque de Gambshein n'avait pas le même succès. Les isles où l'on devait aborder étaient couvertes d'eau par une crue subitedu. Rhin. Malgré cet obstacle, le débarquement s'y fit en plein jour sous le feu de l'ennemi et la troupe se mit en bataille, ayant de l'eau jusqu'à la ceinture, pour essayer de passer à la rive droite. Mais la rapidité du courant ne permettait pas d'y faire remonter les bateaux; les troupes destinées à cette expédition, sous les ordres des généraux Beaupuy et Sainte-Suzanne, revinrent à la rive gauche Tome VII.

B

et se portèrent sur-le- champ à l'attaque de 1796. Kell.

Moreau ne perdit pas un instant pour rétablir le pont entre le fort de Kell et l'isle du Rhin. Alors la communication fut assurée; on fit passer la cavalerie, l'artillerie et le reste de l'infanterie.

Le général Férino avait ordre de se porter rapidement sur Marlen et Goldschec, pour éclairer la marche du corps de Condé, qui se repliait sur Offembourg, depuis le passage du Rhin. Le général Beaupuy, chargé d'attaquer le camp de Wilstedt, força les Autrichiens de l'abandonner. Férino s'empara d'Offembourg et de Rastadt, forçant à la retraite un corps nombrenx que le maréchal de Wurmser envoyait au secours de la division autrichienne du Brisgaw: les ennemis furent poursuivis dans la vallée de la Kintzig.

CHAPITRE V.

Bataille de Rhinchel; prise de Fribourg; prise de Francfort.

La division du général Desaix s'était

por

tée vers Appemhvic et Rattolfszell, prévoyant que les corps nombreux envoyés dans le

par le

passage

Brisgaw, par le maréchal de Wurmser, ameneraient une affaire générale. Les ennemis AN IV occupaient la belle position en avant du village de Rhinchel et de la rivière de ce nom, fameuse du maréchal de Turenne. Le combat s'engagea le 10 messidor. Les Autrichiens, retranchés dans une forêt, essayèrent plusieurs fois de déborder les flancs de l'armée française, et furent toujours repoussés. Enfin, leur cavalerie ayant été mise en déroute, l'infanterie fit sa retraite, laissant dix pièces de canons et douze cents prisonniers au pouvoir des Français qui se rendirent maîtres de la forteresse de Fribourg, et de tous les magasins faits dans le Brisgaw par l'armée autrichienne.

[ocr errors]

Jourdan avait franchi successivement la Lahn, le Mein et le Necker; il s'était rendu maître de la ville de Francfort, le 25 messidor. Les deux armées de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle, se donnant la main et laissant sur leurs derrières les forteresses d'Ehrenbreistein, de Mayence, de Manheim et de Philipsbourg, poussaient les Autrichiens dans la Forêt Noire, vers le Danube et la Bavière.

. 1796.

CHAPITRE V I.

Les Français s'avancent jusqu'aux Alpes
Rhétiques.

MALGRÉ ces événemens, soit que la cour

de Vienne comptât sur les obstacles invincibles que les Français devaient éprouver, lorsqu'ils seraient parvenus derrière la Forêt Noire, dans les gorges des Alpes Rhétiques, ou que la détresse de Mantoue l'entraînât dans des mesures extrêmes; une partie de l'armée du Haut-Rhin avait quitté l'Allemagne pour se porter sur l'Adige, tandis qu'un corps de quarante mille hommes, levés en Hongrie, se rassemblait entre Clagenfurt, Laubach et Trieste, sous les ordres des généraux Wentzel et Colloredo. On portait à cent vingt mille combattans la nouvelle armée impériale qui se préparait à descendre dans le Mantouan. Le feld-maréchal comte de Wurmser, chargé du commandement en chef, abandonnant les bords du Rhin, s'était rendu à Inspruck, avec son état-major. Les généraux comtes de Latour et de Warstensleben eurent donc le commandement de

l'armée du Haut-Rhin, sous les ordres de l'archiduc Charles.

[ocr errors]

La marche rapide des armées françaises, entre le Necker et le Danube, répandait une telle épouvante que le duc de Wirtemberg, le margrave de Bade, et bientôt tout le cercle de Souabe, s'empressèrent de faire avec le gouvernement français, une paix particulière, en fournissant aux généraux Jourdan et Moreau les ressources dont ils avaient besoin pour remonter la cavalerie et nourrir les troupes. Le duc de Wirtemberg et le margrave de Bade abandonnaient à la France les territoires et tous les droits de quelque nature qu'ils fussent , qui leur appartenaient sur la rive gauche du Rhin.

L'archiduc Charles reculait devant les Français les uns attribuaient sa retraite au découragement des troupes qu'il commandait; les autres la regardaient comme l'effet nécessaire des traités conclus entre quelques princes d'Allemagne et les Français. Ce pouvait être aussi le résultat du vide que laissait dans son armée la division considérable qui venait de passer en Italie; ce qui le forçait d'attendre les renforts qu'on levait dans toutes les provinces autrichiennes.

Sa ligne de défense resserrée, vers les derniers jours de thermidor, entre le Danube et les sources de la Lech, le long

AN IV.

« PrécédentContinuer »