ÉPITRE III. A MA MUSE. ENVOI A MADAME ***. SUR le sage emploi de la vie A trop éclairé votre cœur Pour qu'il puisse me faire un crime La Aux sons négligés de ma lyre, Et que, d'un chant trop concerté Fuyant l'ennuyeuse beauté, Loin de faire un travail d'écrire, Je m'en fais une volupté; Moins délicatement flatté De l'honneur de me faire lire, Que de l'agrément de m'instruire On ne doit écrire qu'en maître; Ici sur le ton des préfaces, Et des pesantes dédicaces, Vous implorer pour mes ouvrages; A MA MUSE. VOLAGE Muse, aimable enchanteresse, Dont la vertu n'est qu'une morgue fière, Et la Vertu, dans le char des Amours. C'est à ses yeux, au poids de sa balance, Je veux sur lui te dévoiler mon cœur. Si ce projet fait l'espoir qui t'enchante, Comme tes sœurs, tu paîrais mes hommages Dans tous les temps, par leurs accords perfides, De leurs amants endormis sur les eaux? |