Les chambres de commerce des ports ont un autre motif de prévention contre les ports francs. Ils impliquent la suppression de la surtaxe d'entrepôt, et même des chambres de commerce des ports, qui réclament l'extension des échanges extérieurs, y restent obstinément attachées. Je crois que notre éminent collègue se fait de grandes illusions s'il croit qu'un projet, tel que celui qu'il nous a présenté, pourrait jamais être voté sans débat par le Parlement. S'il passe après débat, avec quelques modifications, ce sera un grand succès que nous applaudirons. M. Muzet dit, à propos de Bordeaux, qu'il y a eu, jadis, opposition des viticulteurs, ce qui fit qu'une notable partie du commerce des vins s'est reportée à Passages, en Espagne; aussi, dans sa dernière intervention à la Chambre, M. Chaumet a déclaré que la Chambre de commerce de Bordeaux partageait son sentiment. En ce qui concerne l'industrie, par exemple, à Hambourg, sur 7 000 ouvriers occupés en 1901, dans la Zone Franche, la construction navale en occupait 6 ooo. En ce qui touche les facilités que procurent les Zones Franches, il est à remarquer que, dans celle de Copenhague, la plus nouvelle à la même époque, il y entrait même des produits exempts de droits, uniquement parce que les fabricants et les négociants avaient l'avantage, pour leurs opérations, d'éviter ainsi les formalités douanières. A. Typaldo-Bassia. Il est incontestable que le régime de zones libres est d'un grand bénéfice pour les villes qui en sont dotées; mais il faut faire une distinction nette entre les villes de port franc et la Zone Franche qui peut être plus ou moins étendue, c'est-à-dire entre le « porto franco » et le « punto franco ». Dans le premier de ces cas, c'est la ville entière qui jouit du bénéfice d'exemption de droits de douane, tandis que dans le second c'est une partie du port seulement, qui, du reste, est fermée et bien surveillée dans ses rapports avec le pays. Tous les ports munis d'un service douanier ont un « punto franco »>, dont l'étendue du territoire dépend des nécessités du service, magasins généraux, etc. Ce cas, pourrait-on dire, n'est pas le plus intéressant et donnerait difficilement naissance à une industrie quelconque sur le terrain du << punto franco ». Il serait utile d'étudier ce cas dans le « porto franco de Trieste, qui jouissait de ce privilège depuis le règne de Marie-Thérèse, et qui, il y a quelques années, a été transformé par le gouvernement autrichien en « punto franco » seulement. Actuellement, l'Italie, qui possède plusieurs ports, a songé à relever la ville de Trieste en la faisant de nouveau « porto franco »>; mais dans ce cas on portera grand tort à Venise, dont le port a commencé à se développer sérieusement depuis quelques années. M. Raphaël-Georges Lévy remercie les divers orateurs et donne la parole à l'absent en lisant une lettre de M. Artaud qui, retenu à l'exposition coloniale de Marseille, n'a pu venir participer à la discussion du sujet qu'il avait lui-même traité, il y a huit ans. Le député de Marseille insiste sur l'utilité du port franc concernant la réexportation. Certes, la réexportation est moins intéressante que l'exportation, mais elle n'est pas négligeable cependant. E. R. OUVRAGES PRÉSENTÉS A. BARRIOL. Emission du Crédit national 1922. Deuxième emprunt. (Extrait du Journal des Économistes.) A. DELEMER. Le Bilan de l'étatisme. Préface de J. Bardoux. 1 vol. (Paris, Payot, éditeur.) J. DE PANGE. Les Libertés rhénanes. Pays rhénans. Sarre, Alsace. 1 vol. (Perrin et Cie.) M. FRANÇOIS-MARSAL. Le Problème des réparations. (Extrait de la Revue de Paris.) A. GIRAULt. Réforme des budgets départementaux et communaux. (Extrait de la Revue politique et parlementaire.) MONTCHRESTIEN. Le Problème des assurances sociales en France. 1 vol. (B. Grasset, éditeur.) P. Ryss. L'Expérience russe. Préface de R. Labry. 1 vol. (Payot.) Programme du Congrès de 1923. Dis cours prononcés à la séance de clôture du Congrès de 1922. TIQUES. SOCIÉTÉ DES ANCIENS ÉLÈVES et élèves de L'ÉCOLE LIBRE DES SCIENCES POLIProblèmes financiers d'après-guerre. Conférences de MM. A. Célier, A. Delatour, J. Décamps, P. Desforges, Germain-Martin. 1 vol. (Alcan.) UNION DE LA PROPRIÉTÉ BATIE DE FRANCE. La Crise du logement, ses causes, son remède. Les lois sur les loyers, leurs conséquences funestes. Brochure. (Bordeaux, Saugnac et Drouillard.) CHAMBRE DE COMMERCE DE ROUBAIX. Archives 1921. 1 vol. (Imprimerie du Journal de Roubaix.) WN. H. TOLMAN. - Documents sur la Tchéco-Slovaquie. BANCO POPULAR ARGENTINO. Compte rendu de l'Assemblée générale. BANQUE D'ITAlie. Rapport à l'Assemblée des actionnaires, par M. Stringher, directeur général. PÉRIODIQUES FRANÇAIS Les Annonces. L'Argent. Bulletin de l'Association France-Grande-Bretagne. Bulletin de la Société des agriculteurs de France. Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Bulletin mensuel de documentation internationale des Bibliothèque et Musée de la Guerre. Bulletin mensuel de la Chambre de commerce de Cherbourg. Bulletin mensuel de la Chambre de commerce française de Rio de Janeiro. Bulletin trimestriel de la Chambre de commerce de Reims. Bulletin trimestriel de l'Institut des Actuaires français. L'Économique. L'Économiste parlementaire. L'Expansion économique. La Fortune mobilière et le Taux de capitalisation réunis. La France immobilière. L'Intérêts de tous. Les Intérêts marocains. Journal de la Société nationale d'horticulture. Journal des Économistes. Moniteur des travaux publics, de l'entreprise et de l'industrie. La Réforme sociale. La Renaissance politique, littéraire, artistique. Le Rentier. La Revue d'Alsace et de Lorraine. Revue des valeurs de l'Afrique du Nord. Revue économique et financière de Bordeaux et du Sud-Ouest. Revue économique internationale. Revue politique et parlementaire. L'Union des Syndicats de France. La Vie financière. PÉRIODIQUES ÉTRANGERS Bolletino mensile dell' Ufficio del Lavoro e della statistica. Bulletin de la Chambre de commerce russe de Paris. Bulletin de statistique agricole et commerciale. (Rome.) Bulletin mensuel de la Société de Banque suisse. Bulletin mensuel des institutions économiques et sociales. (Rome.) Bulletin mensuel des renseignements agricoles et des maladies des plantes. (Rome.) Comercio y Navegación. Feuilles de documentation de l'Institut international d'agriculture. (Rome.) Le Moniteur des intérêts matériels. Nuova Antologia. The Review of the American Chamber of commerce in France. Revue mensuelle du bureau de statistique des Pays-Bas. La Riforma sociale. La Vita italiana. NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES ECONOMIC DEVELOPMENT IN DENMARK BEFORE AND DURING THE WAR, by Harald WESTERGAARD, professor of political science in the Universi. ty of Copenhaguen, 4/6 net; Carnegie endowment. (Oxford, Clarenton Press. London, Humphrey Milford.) Le petit peuple danois qui montre une si grande activité est très inté ressant. M. Harald Westergaard se plaint que la législation sociale ne soit pas plus développée. Cependant, il reconnaît qu'un acte de 1876 ayant pour but d'occuper les loisirs des ouvriers n'a abouti qu'à un échec. I en a été de même pour une tentative de limiter les ventes le dimanche. Un acte de 1901 entre dans tous détails de la vie en atelier. M. Westergaard se plaint du fort individualisme qui résiste à la socialisation. Aide pour l'aide-toi est une idée profondément enracinée. Cependant peu à peu le fardeau tombe sur l'ensemble de la nation. A la fin de son livre, M. Westergaard rappelle l'insuccès des entreprises faites par le gouvernement français de 1793 à 1794, Il craint que l'Etat ne veuille se charger de tout. Il rappelle avec appréhension l'influence que le bolchevisme a eue en Danemark. Il en résulte qu'avec une embardée vers la législation sociale, il recule et il reconnaît la supériorité de l'individualisme. L'EXPANSION BRETONNE, par Jean CHOLLEAU. I vol. in-8; cartes et graphiques. (Paris, E. Champion.) La Bretagne comptait 2 202 000 habitants en 1801 et 3 271 000 en 1911; mais l'augmentation s'est ralentie dans la seconde marche du dix-neuvième siècle et dans le vingtième siècle. Voici quelques observations fort intéressantes de l'auteur: « On ne saurait dire que les campagnes bretonnes sont désertées pour les villes proches. Toutefois, il y a des migrations à l'intérieur de la Bretagne temporaires ou sédentaires soit des villes vers les villes, soit des campagnes vers d'autres campagnes. Dans le pays de Rennes, les familles agricoles sont restées fidèles à la terre. Les paysans peu aisés vont chercher dans des régions à fermages moins élevés des exploitations qu'ils amélioreront suivant les pratiques de leurs pays d'origine. C'est un mouvement migratoire de la Haute-Bretagne vers la Basse-Bretagne. Le taux du fermage de la terre est en raison inverse de l'importance de la cul ture. >> Ces observations prouvent l'intérêt qui s'attache à cet ouvrage. |