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L'Ecole supérieure d'enseignement financier, patronnée par principaux établissements de crédit, les agents de change et les banques, a été créée pour donner aux employés de banque, que leur mérite personnel dans la pratique de leur profession rend susceptibles d'être appelés à de hauts emplois, la culture professionnelle indispensable à l'exercice des fonctions supérieures.

Les cours ont lieu le soir, 6, rue Chauchat, de 20 h. 30 à 21 h. 30. Professeurs M. Barriol (arithmétique financière); M. Gabriel Faure (comptabilité bancaire); M. Vibien (les services de banque); M. Germain Martin (économie politique); M. Percerou (législation).

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Le Brésil. On a oublié d'indiquer dans le numéro de novembre du Journal des Economistes, que la plupart des renseignements économiques et financiers concernant le Brésil avaient été empruntés à un Bulletin de la Banque Suisse de Bâle.

Rectification.

Nous avions cru que le calcul actif et passif de la France au 31 mai 1922 était dû à M. Celier, ancien directeur du Mouvement général des fonds (novembre p. 364). Il nous a écrit pour en décliner la responsabilité.

SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE

SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1922

Présidence de MM. YVES-GUYOT el RAPHAEL-GEORGES LÉVY

ÉLECTIONS.

Ouvrages prÉSENTÉS.

ORDRE DU JOUR : La Syrie : une question d'économie agricole, la mise en valeur du territoire.

M. le Président souhaite la bienvenue à M. Auguste Terrier, délégué du haut commissariat de Syrie, et annonce que M. le général Gouraud viendra au cours de la soirée.

M. Emmanuel Vidal, secrétaire perpétuel, fait connaître le résultat des élections.

Sont admis :

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Membres titulaires MM. Delemer, publiciste, archiviste-paléographe; Félix Falck, sous-directeur de l'Office du gouvernement général de l'Algérie, vice-président de l'Association des écoles supérieures de commerce; F. A. Helmer, sénateur du Haut-Rhin; Jacques Lacour-Gayet, agrégé de l'Université.

Membres correspondants MM. Paul Gygax, professeur agrégé à l'Université de Zurich; F. Guionic, sous-directeur de la Banque de Mulhouse; Umberto Ricci, professeur d'économie politique à l'Université de Bologne.

Parmi les ouvrages reçus par la Société, M. Vidal signale : Interdépendance, contribution d'un neutre à la reconstruction en Europe, par M. R. Hofman; l'Etat et la Production, par M. Georges tions sur la situation financière en Italie, par M. C.

Peano; Documents sur la Tehéco-Slovaquie, par M. H. Tolman; la Polilique de germanisation en Pologne prussienne, par M. Dufourmantelle, etc...

M. le Président donne la parole à M. Daniel Zolla pour exposer le sujet inscrit à l'ordre du jour :

LA SYRIE UNE QUESTION D'ÉCONOMIE AGRICOLE;

LA MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE

Tout le monde, dit M. Daniel Zolla paraît d'accord pour affirmer que le développement économique de la Syrie est lié et subordonné aux progrès de sa production agricole. Il est donc naturel que nous nous intéressions spécialement à l'économie rurale de ce pays sans traiter d'une façon spéciale les questions politiques qui s'y rattachent. Au cours d'une mission dont nous avons fait partie, il nous a été possible d'étudier le sol, le régime des eaux, les productions, l'élevage, les modes de culture en Syrie. Nous ne parlerons que de ce que nous avons vu, sans refuser, bien entendu, de reconnaitre la valeur des informations administratives et officielles qui nous ont été fournies.

Les régions agricoles sont au nombre de trois :

1o La bande de territoire comprise entre le Liban et ses contreforts d'une part et la mer d'autre part.

Elle correspond au territoire de l'ancienne Phénicie, à l'Etat des Allaouïtes aujourd'hui, et à la partie de l'Etat du Grand Liban qui le prolonge au sud jusqu'à Beyrouth.

2o La plaine d'altitude variable, mais en général élevée (400 à goo mètres) que l'on appelait la Coloésyrie ou Syrie Creuse. Plaine dite de la Bêka, aujourd'hui comprise entre la chaine du Grand Liban à l'ouest et l'Anti-Liban.

3o Le pays s'étendant de Damas à Alep, sur le versant oriental de l'Anti-Liban et comprenant au nord la zone d'Alep, avec des prolongements à l'est du côté du territoire des nomades vers l'Euphrate et l'Antique Palmyre (Tadmor) au sud-est d'Alep.

Il nous a paru, à l'inspection du sol, de son relief, de sa nature, de la profondeur de la couche arable, des cultures arbustives, et des résidus des récoltes de céréales portées par la terre avant notre passage (septembre), que la valeur agricole de ces trois régions sont très différentes. Sans nier que la Béka région intermédiaire et centrale soit favorable à la culture, il nous a paru que la région

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occidentale, de Latakich et Tripoli à Beyrouth, par exemple, était plus spécialement capable d'une grande productivité.

Bien entendu, il faut ranger à part les véritables oasis de Damas, de Hamah et d'Alep. Le territoire oriental, par rapport à l'Anti-Liban, est celui qui nous semble le moins favorisé naturellement, et le moins productif à cette heure.

Dans les régions montagneuses, aujourd'hui dénudées, il serait possible de mettre le sol en valeur par le boisement, surtout dans le Nord, mais, à cette heure, la montagne est à peu près dépourvue complètement d'arbres, et totalement improductive, là du moins où nous sommes passé.

Il est à peine besoin de signaler l'intérêt exceptionnel de la question de l'eau. L'ardeur du soleil en été durant une partie du printemps et de l'automne, rend l'usage de l'eau par l'irrigation d'une utilité visible. Sans doute, la pluie bienfaisante des hivers est un vrai trésor pour la Syrie, mais ce pays possède, grâce à ses montagues et même aux neiges qui les couronnent, des réserves d'eau, de vrais cours d'eau, comme le Nahr-el-Aci (Oronte) et des nappes d'eau souterraines qui donnent naissance à des sources ou permettent de creuser des puits où l'eau se trouve, nous l'avons vu, à une faible profondeur.

C'est là un avantage inestimable qui assure à la terre de Syrie une supériorité marquée sur des régions comparables, le territoire de la Tunisie par exemple.

Il s'agit, il est vrai, de faire usage de l'eau; d'utiliser les sources, les puits, les rivières, mais c'est là une œuvre possible dont la valeur économique dépasserait toute prévision si l'on tient compte de ce que la Syrie produit dès à présent sans que l'homme soit venu au secours de la nature en complétant ses dons, ou en les faisant valoir avec prévoyance.

Il en est d'ailleurs de l'irrigation comme des voies de communications, comme des instruments de culture ou de préparation des récoltes (battage des grains, par exemple), comme de l'usage des engrais, etc., etc., il y a beaucoup à faire en Syrie, et si la nature a beaucoup donné, l'intervention de l'homme avec ses capitaux et ses connaissances reste indispensable.

Entre ce qui est et ce qui peut être, il y a un abîme.

Toutes les cultures sont possibles en Syrie, et toutes nous ont paru possibles économiquement, c'est-à-dire avec profit. Qu'il s'agisse du blé ou de l'orge déjà cultivés sur de grandes surfaces, du coton ou d'autres textiles, des cultures arbustives: figuier, vigne, amandier, olivi indispensable

en outre, la canne à sucre, le mûrier ressant du ver à soie, toute culture

de ce genre est déjà pratiquée et peut être étendue dans les diverses régions qui leur conviennent le mieux.

La production actuelle est déjà notable, mais elle est insuffisante faute de connaissances et de moyens d'action. Elle devrait être accrue par l'aménagement des eaux, par le développement des cultures fourragères lié à l'accroissement des troupeaux et à la fabrication du fumier presque nulle à cette heure, par l'emploi de quelques instruments simples des batteuses mécaniques notamment par le choix des semences, et par la création de quelques industries agricoles telles que la fabrication de l'huile (olive), la préparation des fruits secs (figues), etc.

L'élevage, celui des moutons et des chèvres surtout, est une source de richesse en Syrie. Ces deux animaux utilisent merveilleusement toute la végétation spontanée des immenses surfaces presque stériles en apparence à la fin de l'été. La laine et les peaux sont des produits d'exportation qui pourraient être plus importants qu'ils ne le sont. Il est très vraisemblable que l'on pourrait améliorer la qualité des laines, les mieux conserver, et surtout mieux préparer les peaux vendues dans de mauvaises conditions, faute de précautions indispensables. Un de nos collègues spécialiste en questions de tannerie nous disait que cette ignorance en matière de préparation des peaux vendues brutes, les dépréciait de 30 p. 100. L'élevage du chameau, animal de bât par excellence, est indispensable.

Seuls les animaux de l'espèce bovine sont aujourd'hui rares et trop mal nourris parce que le mode spécial de préhension des aliments pour cette catégorie de bêtes ne leur permet pas de londre les pâturages constitués par des herbes courtes que le bœuf ne peut saisir qu'avec la langue et non avec ses dents de devant, absentes à la mâchoire supérieure. L'élevage du bovidé est et restera subordonné au développement des cultures fourragères.

L'économie rurale de la Syrie comporte surtout l'emploi de mélayers pauvres et incapables de se procurer, soit le bétail, soit les instruments de culture dont ils auraient besoin. La petite propriété paysanne telle que nous la connaissons en France, est, croyons-nous, une exception. Il appartient donc aux propriétaires de faire à leurs tenanciers les avances utiles, et de constituer au besoin des syndicats ou sociétés pour utiliser en commun des instruments mécaniques dont l'usage abrégerait la besogne du métayer tout en perfectionnant les travaux effectués. La herse, le « cultivateur », la moissonneuse, et surtout la batteuse mécanique sont indispensables.

En revanche, nous avons constaté

ateur syrien ne

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