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me on voit, eft une petite diagona V. le; mais de leur fuite, il fe forme LEÇON une courbe qui varie comme le rapport des puiffances: deux expérien ces rendront cette théorie fenfible.

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PREPARATION.

La Machine représentée par la Fig. 11. eft formée de deux plans élevés verticalement, dont l'un ABC, plus avancé que l'autre, eft chantourné en portion de cercle par le haut, & laiffe en cette partie une espece de gouttière AB entre lui & l'autre plan qui eft plus reculé. Ce dernier eft divifé de B en D en trois parties égales, & de B en C en trois parties inégales qui vont en augmentant comme 1,3,5. Aux angles que forment entre elles les lignes de division, on a fixé des anneaux perpendiculairement au plan, & le tout eft porté sur une bafe que l'on met de niveau par le moyen de trois vis,

EFFETS.

V.

On laiffe tomber une balle d'ivoi- LEÇON re par la gouttiére AB, & elle décrit la courbe BEF, en paffant par les

anneaux.

EXPLICATIONS.

Lorfque la balle eft parvenue du point A au point B, par l'arc de cercle qu'elle à décrit, elle a acquis une certaine vîteffe avec laquelle elle s'échappe dans la direction BD; & en conféquence de la premiére loi du mouvement fimple, elle fuivroit cette ligne, fi rien ne s'y oppofoit. Mais cette balle eft pefante, & la pefanteur, comme nous le verrons bientôt, eft une force dont la direction eft de haut en bas, & qui don ne au mobile une viteffe accélérée ; c'est pourquoi lorfque la balle est parvenue au point B, & qu'elle ceffe d'être foutenue par la gouttiére, elle fe trouve foumife à deux puiffances, J'une qui eft fa viteffe acquife en defcendant du point A, l'autre qui eft fa propre pefanteur. La premiére qui a a direction vers D, eft uniforme; la

V.

feconde qui eft dirigée vers C, eft accélérée : ainfi les efpaces que cette LEÇON, balle parcourt en defcendant, n'étant ni égaux entre eux, ni dans un rapport conftant avec ceux qu'elle parcourt en avant; le changement de direction qu'elle éprouve à chaque inftant, lui fait décrire la courbe BEF

voir

APPLICATIONS.

Des exemples fans nombre font que la pefanteur des corps change leur mouvement, quand ils ne font pas dirigés comme elle; c'eft une force qui a fon effet, comme toute autre l'auroit en pareil cas ; & quand on ne l'apperçoit pas, c'est que l'autre puiffance qui agit en même tems fur le mobile eft beaucoup plus grande.

?

Une balle de calibre tirée à 70 pas, ne paroît pas avoir baiffé: fi l'on en juge par les apparences, on diroit qu'elle n'a fuivi que la feule impulfion de la poudre, & que fa pefanteur n'eft entrée pour rien dans fon mouvement, puifqu'elle femble s'être entretenue dans la vraie direction dy canon

que

V.

Mais il faut faire attention à deux chofes ; la premiére, c'eft que la viteffe de la balle dans une telle distance Leçon. eft fi grande, que fa pefanteur ne la feroit defcendre que d'une très-petite quantité, fi on la laiffoit librement tomber pendant un pareil tems: ainfi cette chûte ne doit pas être plus confidérable, quand un autre mouvement tranfporte le mobile. La feconde, ( & cette raison eft la plus forte,) c'est les canons des armes à feu font plus épais vers leur culaffe, qu'à leur embouchure, de façon que la ligne de mire GH, & la vraie direction de la balle, fe croisent en chemin, comme on le peut voir par la Fig. 12. Ainfi quand on croit diriger la balle en H, on la dirige véritablement en I, & fi l'on tire à une diftance convenable que l'impulfion de la poudre foit pro portionnée au poids de la balle, & que l'angle formé par une ligne de mire, & la direction du canon inté rieur, foit dans une bonne proportion; l'effet de la pefanteur fera baiffer le coup de la quantité I H, & l'on touchera par un mouvement vrai ment compofé le but qu'on s'eft pro

pofé, n'ayant égard qu'au mouvement fimple imprimé par la poudre LEÇON. enflammée.

V.

Tous les fufils relévent donc le coup, & quand on s'en plaint, on ne doit l'entendre que de ceux qui le font trop ; car fi le canon étoit partout d'une même épaiffeur, le rayon vifuel feroit parallèle à la direction de la balle; le poids du plomb feroit de néceffité baiffer le coup, & ce défaut de construction obligeroit le tireur d'avoir égard à l'effet de la pefanteur.

Tous les écoulemens d'eau qui ne fe font point perpendiculairement à l'horizon, font encore voir des mouvemens compofés en lignes courbes, par des forces dont les actions ne demeurent pas conftamment en même rapport dans tous les inftans. L'eau qui tombe d'une gouttière, par exemple, part horizontalement avec une viteffe qu'elle acquiert en defcendant du toit, & cette viteffe une fois acquife doit être confidérée comme uniforme: mais en même tems cette eau tend à fe mouvoir de haut en bas, avec une force qui croît dans tous les

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