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avec toute son armée sur le territoire des Légations occupé par les armées autrichiennes ; c'est la proclamation qui a paru le 30 mars à Rimini. Les projets et les sentimens énoncés dans cette proclamation peuvent faire juger au Roi comment seront accueillies ses nouvelles propositions pour une convention. En répondant par ordre de S. E. M. le général en chef de l'armée autrichienne en Italie, à la lettre que vous lui avez adressée le 21 avril, je suis en même temps chargé d'ajouter que S. E. le commandant en chef a les ordres les plus précis pour continuer les opérations avec la plus grande énergie, et conséquemment qu'il n'est point autorisé à en interrompre le cours par un armistice; mais cependant qu'il n'a point perdu de temps pour demander des ordres relativement à la proposition contenue dans votre dépêche.

J'ai l'honneur d'être, etc.

No XXVII.

Réflexions de l'Observateur autrichien sur les deux lettres précédentes.

IL

Il y a bien long-temps qu'il n'a paru aucun acte plus extraordinaire que la lettre du gé

néral Millet de Villeneuve au commandant en chef de l'armée autrichienne en Italie. Elle mérite de figurer d'une manière distinguée, même dans un siècle aussi riche que le nôtre en vaines phrases, et peut être citée comme un modèle de politique révolutionnaire.

Nous ne pouvons rien ajouter à la réponse du général autrichien; elle renferme la meil leure réfutation de ce principe dont on a si souvent abusé du côté de la France dans les dernières guerres, que le premier coup de fusil ou de canon décide du commencement de la guerre. Maintenant, comme alors, le chef de l'armée ennemie a voulu, sous un vain prétexte, gagner du terrain, et faire tomber son adversaire dans un piége. Mais jamais on n'avoit encore représenté la marche de toute une armée sur un territoire étranger, les assauts contre les places fortes et des têtes de pont, enfin une proclamation comme celle de Rimini du 30 mars, qui provoque à l'insurrection les peuples de tous les états voisins, et même d'autres plus éloignés, comme des actions qui ont mis le prince qui les a entreprises de son propre mouvement, sans provocation, par pure ambition, et qui les a dirigées en personne, sur la voie de faire la découverté désagréable, qu'il se trou

voit par méprise en guerre avec la grande puissance qu'il avoit si grièvement offensée.

Il est assurément triste pour le roi Joachim d'avoir échoué dans la tentative de faire usage de ces ressources qu'il dit lui avoir été offertes depuis long-temps en Italie; mais ces propositions ne lui ont assurément été faites ni par ses amis, ni par ceux des braves peuples d'Italie.

La conviction que le roi Joachim a acquise par les communications qu'il a eues avec lord W. Bentink, que les hostilités commencées contre lui n'étoient point la suite d'un plan concerté, prouve catégoriquement de quel côté a été l'offensive. L'erreur du Roi sur ce point peut avoir assurément des suites trèsimportantés pour lui. Car ces négociations avec lord W. Bentink ne peuvent lui avoir laissé aucun doute que le général anglois ne regarde toute attaque volontaire contre un allié de l'Angleterre comme une attaque contre cette puissance elle-même, et que la loyauté connue de la Grande-Bretagne saura toujours distinguer les paroles des actions.

Le cabinet de Naples pourra d'ailleurs se tranquilliser, en apprenant qu'un de ses agens, nommé Binda, qui vouloit se rendre secrète

ment de Florence à Gênes, est tombé entre les mains de l'armée autrichienne avec toutes les instructions qu'il avoit sur lui; qu'ainsi aucun des desseins et des plans de Murat n'est resté inconnu à la cour d'Autriche, et que cette cour, si elle eût encore eu besoin de cette découverte, est à même d'apprécier à leur juste valeur, même sans les connoître dans toute leur étendue, les ouvertures qui lui ont été faites par le dernier négociateur renvoyé de Trieste.

N° XXVIII.

Extrait des débats de la chambre des communes de la Grande-Bretagne, dans la séance du 28 avril.

A

M. WHITBREAD, après avoir fait des observations sur les circonstances actuelles, sur la nécessité de maintenir la paix et les dangers d'une nouvelle guerre, fait la motion qu'il soit présenté une adresse au Prince Régent, pour le supplier de prendre les mesures nécessaires pour empêcher que ce pays-ci ne soit entraîné dans une guerre, sur le fondement que le pouvoir exécutif de la France est dans les mains d'une certaine personne.

'

Lord Castlereagh n'est pas surpris que Phonorable membre ait fait une telle motion; mais il le seroit grandement si la chambre l'adoptoit. Si les avis de l'honorable membre avoient malheureusement été suivis, et si l'on avoit prêté l'oreille à toutes ses prédictions, la perspective de ce pays-ci seroit bien différente; il n'auroit pas même la chance d'une paix armée, et nous aurions laissé dans les mains de l'ennemi de vastes et fertiles contrées, dont l'indépendance estitintimement liée avec les intérêts de la Grande-Bretagne. Les puissances du continent ne seroient pas dans cet état de vigueur qu'elles déploient aujourd'hui, et qui leur donne la liberté d'opter entre la paix et la guerre. Le parlement, dans son adresse du 7, s'est engagé seulement à renforcer les moyens et l'action du pouvoir exécutif sur terre et sur mer, et n'a pas prononcé qu'il soit préférable, pour la sûreté générale, de faire une guerre active ou de rester sur la défensive. La chambre peut donc exercer son propre jugement sur cette question! Le principe qui a dirigé la conduite des ministres de S. M. a été que, s'il s'élevoit des doutes sur le parti à prendre dans ce cas, celui qui seroit préféré par les puissances du continent, plus immédiatement exposées au danger, de

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